Archives pour la catégorie Monde et population

Un droit incontestable

Laurie-Anne Ferland

Le droit de vote qu’on voit accordé aux femmes est à la base d’une succession de manifestations et de revendications de la part des suffragettes et de la dirigeante, donc toutes les femmes de notre temps sont redevables à Emmeline Pankhurst. C’est une femme marquante, certes, mais aussi en grande partie une militante fondamentalement féministe et avant-gardiste.  

Une histoire surprenante

Emmeline est issue d’une mère et d’un père militants impliqués dans la politique, son éducation est, à mon avis, à la base de toutes ses prouesses. À l’âge de 14 ans, en 1872, la future dirigeante des suffragettes assiste à sa première réunion pour le droit de vote des femmes avec sa mère : ce droit ainsi que l’indépendance ont donc toujours été convoités. Elle a également participé à une kermesse associée à une collecte d’argent visant à aider les esclaves noirs nouvellement émancipés après la guerre de Sécession.

 «Notre principe a toujours été d’être patiente, de faire preuve de retenue, de montrer à nos soi-disant supérieurs que nous ne sommes pas hystériques, de ne pas utiliser la violence, mais plutôt de nous offrir à la violence des autres. Nous sommes ici, non pas parce que nous sommes hors la loi, mais nous sommes ici pour devenir des législateurs».

Cet extrait des propos d’Emmeline est un aperçu évident de sa philosophie et de ses futurs projets pour le droit des femmes à ce moment-là. Comme elle le laisse entendre dans cette phrase, par le fait de devenir des législateurs (en d’autres mots; faire les lois), elle se battait pour que les femmes, qui se faisaient asservir et imposer une dépendance aux hommes dans la société, et dont on jugeait la crédibilité selon le sexe, soient enfin libres.

Droit de vote au Québec

Le droit de vote pour le sexe féminin fut accordé en 1791 après l’Acte constitutionnel, mais uniquement si cette dernière possédait une propriété ou une terre à son nom, était britannique et avait 21 ans ou plus. À cette époque, toutes ces conditions étaient très rares, voire impossibles à atteindre, à moins d’être veuve. Par la suite, le droit de vote a été aboli en 1849 par le parti réformiste, puis rediscuté. En bref, ce droit a connu plusieurs reculs et quelques avancées à force de se battre et aujourd’hui, il ne devrait jamais être remis en question. 

Dans notre génération

Même si aujourd’hui le droit de vote est accordé aux femmes, cela ne veut pas dire que le monde n’a plus besoin de féministes dévouées pour défendre leurs droits. De nos jours, il existe encore des inégalités entre les deux sexes qui valent la peine d’être défendues. Le droit des femmes est un pouvoir à entretenir, en d’autres mots, il faut continuer à préserver et améliorer la justice, car après tout, un des points communs entre les femmes et les hommes, c’est que nous sommes tous deux humains et égaux. 

https://www.google.com/url?sa=i&url=https%3A%2F%2Ffr.wikipedia.org%2Fwiki%2FDroit_de_vote_des_femmes&psig=AOvVaw0FRx1nYkKJzS2s6kAyw0x-&ust=1733074580623000&source=images&cd=vfe&opi=89978449&ved=0CBQQjRxqFwoTCNjqvbrMhIoDFQAAAAAdAAAAABAI

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BIBLIOGRAPHIE

https://www.youtube.com/watch?v=vnm9Zb0iRDg citation entre 10 minutes 37 à 10 minutes 58

https://fr.wikipedia.org/wiki/Emmeline_Pankhurst

https://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_de_vote_des_femmes_au_Qu%C3%A9bec#:~:text=Au%20Qu%C3%A9bec%2C%20le%20droit%20de,exprimer%20lors%20des%20%C3%A9lections%20qu%C3%A9b%C3%A9coises.

https://www.electionsquebec.qc.ca/comprendre/comprendre-le-vote/histoire-du-droit-de-vote-et-deligibilite-des-femmes-au-quebec

Célébration du Jour de la Terre : où en sommes-nous dans la transition énergétique?

 Myriam Lévesque 

Pour de nombreuses personnes, plus particulièrement les jeunes, le 22 avril est une journée d’une grande importance. En effet, le Jour de la Terre symbolise l’action citoyenne pour l’environnement et prône l’innovation énergétique. Que ce soit par la collecte de déchets, par la plantation d’arbres ou par la participation à une manifestation, c’est environ un milliard de personnes qui célèbrent le Jour de la Terre chaque année par la prise d’action. Bien que la préservation environnementale représente de plus en plus une priorité pour notre gouvernement, notre société québécoise a, encore aujourd’hui, des défis énergétiques considérables à relever.  

D’où vient le Jour de la Terre? 

La participation citoyenne résultant en la création du Jour de la Terre est l’initiative de deux américains prénommés Gaylord Nelson et  Denis Hayes. Leurs objectifs initiaux consistaient à magnifier l’environnement ainsi qu’à encourager le peuple américain à prendre part à la lutte contre les industries polluantes. La date du 22 avril est retenue pour sa concordance avec le dévoilement de la première photo de Gaïa, capturée de l’espace. De plus, cette journée représente une prise de conscience générale de la population face à une disponibilité restreinte des ressources naturelles que nous exploitons quotidiennement. Depuis 1970, le Jour de la Terre vise à sensibiliser les citoyens au sujet de la protection de l’environnement, en plus d’encourager les gens à agir de manière concrète, peu importe la portée du geste réalisé. Avec le Jour de la Terre vient la question de la transition énergétique, essentielle dans la lutte contre les changements climatiques. 

La transition énergétique : un questionnement sociétal? 

La transition énergétique n’est pas une mince affaire. D’importants changements à notre mode de production énergétique actuel de même qu’une vaste campagne de conscientisation devront être réalisés afin d’atteindre l’objectif que s’est fixé le gouvernement québécois. En réponse à l’accélération des changements climatiques, ce dernier souhaite devenir carboneutre d’ici 2050. Pour ce faire, le Québec devra, à coup sûr, prendre un virage décisif. Très prochainement, notre société devra se pencher sur l’avenir énergétique de notre province et façonner sa propre vision environnementale. Plusieurs questionnements demeurent. Par exemple, entamerons-nous une transition énergétique tout en conservant le même modèle économique? Quelles conséquences aura la carboneutralité; devrons-nous polluer pour ne plus polluer? Notre plan énergétique sera-t-il réalisé en concertation avec les communautés autochtones du Québec? Eh bien, c’est à nous, de même qu’aux générations futures, que reviendra la responsabilité d’en décider.   

Quoi que nous fassions, il est impératif de le faire maintenant, car les cibles fixées par le gouvernement sont à plusieurs années-lumière de la réalité énergétique que nous connaissons. 

L’ampleur de la transition énergétique québécoise 

De manière plus concrète, l’analyse de la « tarte énergétique » du Québec est un excellent indicateur de la situation énergétique actuelle. Cette fameuse tarte est répartie en trois pointes inégales. Pour commencer, près de la moitié de celle-ci représente les hydrocarbures tels que le pétrole, le gaz naturel et le charbon. C’est une donnée tout de même peu encourageante pour l’atteinte de la carboneutralité dans 26 ans, surtout lorsqu’on considère notre dépendance marquée envers ces ressources naturelles. Quant à elle, sa pointe jumelle, l’hydroélectricité et l’éolien, sont présentement en demande croissante et ne seront bientôt plus en mesure de répondre à la demande. Finalement, la dernière pointe de ce dessert métaphorique représente la biomasse. Encore à ce jour, les trois domaines les plus énergivores sont le domaine des transports, l’industrie de production ainsi que le domaine du bâtiment. 

Pour arriver à la carboneutralité d’ici 2050, l’utilisation des hydrocarbures devra être complètement éliminée. Pour ce faire, le gouvernement propose d’augmenter la production d’hydroélectricité. Selon les estimations réalisées par ce dernier, il faudrait produire environ 100 térawatts-heures d’électricité supplémentaire pour répondre à nos besoins. Ce nombre peut sembler assez anodin, cependant, ce dernier représente près de la moitié de notre production électrique actuelle. C’est énorme! En outre, il serait nécessaire d’accroître le nombre de parcs éoliens pour répondre à cet objectif. D’autant plus que nos besoins énergétiques ne cessent de croître avec l’augmentation de la population. Pour donner un ordre de grandeur, le barrage de la Romaine 4, situé sur la Côte-Nord, produit 8 Twh chaque année. La construction de cette imposante infrastructure a d’ailleurs coûté 7,2 milliards de dollars aux contribuables à l’époque. La transition énergétique demandera certainement des investissements colossaux si la société québécoise décide d’aller dans ce sens.  

L’efficacité énergétique fait également partie du débat sur la transition énergétique. Il est évident que nous devrons, en tant que société, faire face à notre consommation démesurée. Sans de tels efforts, la transition énergétique sera irréalisable, aujourd’hui comme dans 50 ans. Toutefois, l’innovation technologique constitue une bonne option pour répondre à  ce défi environnemental. 

Le projet Northvolt… 

Le projet Northvolt, d’abord présenté comme un projet clé dans la lutte contre les changements climatiques, semble avoir été mêlé à la controverse sur plusieurs points.  

L’objectif premier de ce programme consistait à produire des batteries au lithium, et ce, au Québec. Quoi de mieux pour stimuler l’économie québécoise et devenir un leader en matière de transition énergétique ? Néanmoins, ce projet « révolutionnaire » implique l’abattage de milliers d’arbres et la destruction de 61 milieux humides sur 92, soit plus du deux tiers des milieux marécageux présents sur le site. De plus, plusieurs espèces d’oiseaux seront influencées par cette perturbation humaine qui affectera grandement la biodiversité de la Montérégie. La protection de 76 hectares de milieux naturels est jugée insuffisante par bon nombre de spécialistes. Dans un autre ordre d’idées, plusieurs chercheurs canadiens effectuent des avancées en matière de batteries à base de soufre, de sodium et d’électrolyte solide. Y a-t-il encore de l’avenir dans le lithium? 

Certes, ce projet demeure tout de même intéressant par son centre de recyclage de batteries et par la possibilité de contribuer à la production de plus d’un million de voitures électriques.  

L’avenir de la voiture à hydrogène vert, quant à elle, semble plutôt incertain par le boudage collectif et par le manque d’offre à cet égard chez les concessionnaires. À suivre… 

Bref, la société québécoise doit absolument se pencher sur la transition énergétique en cours. Malgré les nombreuses nuances émises dans cet article, je demeure particulièrement fière du gouvernement québécois pour s’être fixé des objectifs environnementaux de cette ampleur. Cependant, je crois qu’il est capital d’exprimer votre propre avis en la matière, car la controverse entourant le projet Northvolt est un signe clair et précis que ce ne sont pas tous les Québécois qui sont en accord avec la vision énergétique prise par le gouvernement actuel. Il est dorénavant impossible de maintenir le statu quo en pensant que notre opinion personnelle et notre pouvoir d’action sont vains et impuissants. Il est temps pour le Québec de se plonger dans un débat sociétal complexe, mais pour le moins pressant et nécessaire.  

BIBLIOGRAPHIE 

Article de journal extrait d’un site Web 

GOSSELIN, Francis. « Northvolt: de l’improvisation économique », Journal de  

Montréal (10 février 2024), [https://www.journaldemontreal.com/2024/02/10/northvolt–de-limprovisation-economique], page consultée le 21 mars 2024. 

LÉVEILLÉ, Jean-Thomas. « Projet d’usine en Montérégie », La Presse (17 février  

2024), [https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2024-02-17/projet-d-usine-en-monteregie/le-terrain-de-northvolt-sous-la-loupe.php#:~:text=Au%20total%2C%20le%20projet%20de,arborescents%20et%20des%20mar%C3%A9cages%20arbustifs.], page consultée le 21 mars 2024. 

Documentaire 

Laurin, Vincent. Le Québec accro à l’énergie?, Carbone, Canada, 2023, 13 minutes.  

Site Internet 

GANEM, Rachel. Le Jour de la Terre, c’est quoi ?, 

https://jourdelaterre.org/fr/blog/2017/04/22/le-jour-de-la-terre-cest-quoi/, page consultée le 20 mars 2024. 

Amnistie internationale: lorsque l’union fait la force

Rose-Marie Cantin

Avez-vous déjà entendu parler d’Amnistie Internationale? Cet organisme à but non lucratif lutte pour les droits humains partout sur la planète.

Une de leurs campagnes, intitulée Écrire, ça libère! poursuit cet objectif en demandant à la population d’écrire des lettres destinées à des prisonniers politiques et des militants pour des causes variées allant de la protection de l’environnement au droit à l’avortement. Chacune de ces lettres est acheminée au prisonnier ou militant auquel elle est destinée.

Cette initiative montre non seulement le soutien des milliers de personnes, mais aide également à la libération des prisonniers. Entre 2000 et 2020, 127 personnes sur les 169 qui ont reçu des lettres furent libérées, ce qui revient à 75%.

Par exemple, au Burundi, Germain Rukuki, un défenseur des droits humains a été libéré après 4 ans d’emprisonnement, suite à l’envoi de milliers de cartes de partout dans le monde.

Cette campagne se déroule en décembre, chaque année, alors bien que celle de l’année précédente soit déjà finie, pensez-y en décembre prochain!

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BIBLIOGRAPHIE

https://amnistie.ca/ecrire

https://www.amnesty.org/fr/about-us/#:~:text=Notre%20mission%20et%20nos%20valeurs&text=Solidarit%C3%A9%20internationale,et%20indivisibilit%C3%A9%20des%20droits%20humains

Qu’est-ce que nos enseignants pensent réellement du CCQ?

Mathilde Leblond

Notre système d’éducation change constamment, et cette année ne fait pas exception à la règle. En 2024, le cours d’Éthique et Culture religieuse subira plus que des changements : il sera carrément remplacé par le programme d’études Culture et citoyenneté québécoise. Mais quel contenu ce cours offre-t-il vraiment, et quelle est l’opinion des enseignants touchés par cette nouvelle? Grâce à l’accompagnement de Justine Sylvestre, enseignante d’éthique et culture religieuse à l’école, cet article répondra à vos questions!

Photo de Max Fischer sur Pexels.com

Avant de répondre à mes questions, voulez-vous nous parler un peu de votre parcours en tant qu’enseignante, de votre arrivée à de Rochebelle, de la matière que vous enseignez et en quelle année du secondaire vous pratiquez votre métier? 

J’ai obtenu mon BAC en enseignement du secondaire à l’Université Laval. Mon arrivée à Rochebelle s’est faite lors de mon stage IV en 2021-2022. Il s’agissait d’un stage qui a commencé à la rentrée scolaire et s’est poursuivi jusqu’au congé des fêtes. C’était ma première véritable expérience en tant qu’enseignante à long terme. Je suis immédiatement tombée amoureuse de l’école. J’ai enseigné l’ECR en secondaire 5. J’ai apprécié la diversité que l’école pouvait m’offrir. Étant originaire de la région de Montmagny, je n’avais jamais expérimenté une telle diversité dans un contexte scolaire (à l’exception de l’université). Voir des jeunes avec des origines différentes, des cultures différentes et des styles vestimentaires différents s’unir et se tolérer était pour moi quelque chose de complètement nouveau et excitant. J’ai su à ce moment que je voulais faire progresser ma carrière ici. J’ai eu la chance d’avoir des collègues et des élèves incroyables qui m’ont donné le goût de me développer dans cette carrière passionnante.

Pour l’année scolaire 2022-2023, j’ai enseigné l’ECR aux élèves de la francisation. C’était un gros défi pour moi au départ, mais j’ai rapidement développé un profond attachement pour cette clientèle. Les jeunes immigrants en francisation sont des personnes résilientes qui ont beaucoup d’amour à donner.

Cette année, en 2023-2024, je retrouve mes anciennes amours et j’enseigne à nouveau en secondaire 5 du PMP ainsi que du PEI. Il s’agit d’un autre défi pour ma carrière. Jumeler deux programmes différents simultanément est quelque chose de stimulant et rempli de nouvelles opportunités.

Tout d’abord, il est important pour la suite de l’article de comprendre ce qu’est exactement  le cours de citoyenneté québécoise, ou CCQ, pour faire court. Pouvez-vous nous partager votre propre définition? 

Le cours de CCQ est conçu pour aider les élèves à comprendre et à intégrer les aspects clés de la culture et de la citoyenneté québécoise, tout en développant des compétences en dialogue et en pensée critique. Il s’articule autour de trois axes principaux : la culture québécoise, la citoyenneté québécoise, et le dialogue et la pensée critique. Il vise à préparer les élèves à l’exercice de la citoyenneté (comment devenir un citoyen actif dans notre société), à favoriser la reconnaissance de soi et des autres, ainsi qu’à promouvoir le bien commun (comment bien vivre et tolérer les différentes cultures de notre société). 

Le programme aborde des thèmes variés, allant de la participation citoyenne et la démocratie à l’éducation juridique, l’écocitoyenneté, l’éducation à la sexualité, le développement personnel, les relations interpersonnelles, et la citoyenneté numérique. Le cours de CCQ encourage les élèves à réfléchir sur des questions contemporaines, telles que la liberté d’expression, la laïcité de l’État, l’égalité des genres, la diversité sexuelle et de genre, le racisme, et l’utilisation des médias sociaux, tout en développant des compétences sociologiques et éthiques, ainsi que des compétences en dialogue et en pensée critique. Si l’on observe bien, nous pouvons voir que plusieurs de ces thèmes sont déjà utilisés dans le programme d’ECR. 

Selon vos connaissances, depuis combien de temps l’idée d’instaurer ce cours existe d’un point de vue politique? 

Cela fait probablement des années que ça dure! Le cours d’Éthique et Culture religieuse (ECR) n’a jamais joui d’une excellente réputation dans notre société depuis sa réforme en 2008. On a souvent entendu dire que c’était un cours inutile ou qu’il tentait de forcer les jeunes à adhérer à une religion. Cependant, les rumeurs concernant un nouveau cours n’ont commencé à circuler en politique qu’au début de l’année 2020, et l’annonce officielle n’a été faite qu’en octobre 2021.

Quand verra-t-il le jour à l’école secondaire de Rochebelle? Depuis combien de temps en êtes-vous averti? Comment avez-vous réagi en recevant pour la première fois cette nouvelle? 

Au départ, on nous avait annoncé que le cours débuterait à la rentrée 2022, puis en 2023, et finalement, il se tiendra en 2024 à Rochebelle. Ce délai a suscité en moi un mélange d’inquiétude et d’excitation. J’ai un penchant pour la nouveauté, et j’estime que ce cours inédit pourrait mieux correspondre à la réalité des adolescents d’aujourd’hui. Cependant, j’avais des craintes quant à notre préparation pour ce programme, ainsi qu’à la disponibilité de matériel adéquat. Après de multiples réunions et formations, il semble que nous bénéficierons d’un bon soutien.

Quelles formations, apprentissages ou adaptations aviez-vous à suivre en vue de ce nouveau programme? La différence entre les deux cursus est-elle aussi marquante qu’on la décrit? Ces changements ont-ils été longs ou éprouvants à intégrer?

Plusieurs formations sont disponibles pour nous préparer à l’arrivée du cours. J’ai eu la chance que la direction ait accepté que j’aie accès à ces formations en temps réel. Ainsi, je dois suivre environ 8 formations entre le début de l’année scolaire et la période des fêtes. Elles comprennent les sujets suivants :

  • Finalités et fondements;
  • L’évaluation;
  • La sociologie et la compétence au secondaire;
  • Les contenus en éducation à la sexualité;
  • Les thèmes au premier cycle;
  • La réflexion éthique comme compétence au secondaire;
  • Perspective autochtone;
  • Les thèmes au deuxième cycle.

Je n’ai pas encore terminé toutes les formations, donc je peux affirmer que les changements sont assez substantiels et exigeants, mais il est intéressant de noter que le programme présente des similitudes avec le cours d’ECR.

Dans de nombreux débats ou textes d’opinions en faveur du cours d’ECR, on dit beaucoup que le CCQ amènera presque forcément à l’ignorance du phénomène religieux et éthique, étant donné que ce ne seront plus les principaux sujets abordés en classe. Quelles sont vos pensées vis-à-vis de cette déclaration? Pouvez-vous déjà prédire si elle est vraie ou fausse? 

En effet, nous accorderons moins d’importance au phénomène religieux, mais il va sans dire que nous ne l’ignorerons pas complètement. En réalité, le nouveau cours CCQ mettra l’accent sur l’esprit critique, le dialogue et la promotion d’une citoyenneté québécoise commune qui va au-delà des affiliations religieuses. Ainsi, nous aborderons le phénomène religieux comme un élément essentiel de la culture québécoise, tout comme la diversité de genres, les différentes origines ethniques, les orientations sexuelles, etc.

Et de l’autre part, plusieurs politiciens affirment que le cours d’éthique et culture religieuse comme on le connaît « stigmatise les enfants en fonction d’une pratique religieuse », « propage des stéréotypes », « va à l’encontre de l’égalité entre les femmes et les hommes », et j’en passe (paroles venant de Pascal Bérubé lors de ce qui semble être une assemblée, en 2019). Que pensez-vous de ces accusations, et comment y répondrez-vous si quelqu’un vous les posait? Est-ce déjà arrivé? 

Les critiques formulées à l’encontre du cours d’éthique et culture religieuse soulèvent des préoccupations légitimes. Parmi les accusations, on retrouve la stigmatisation des enfants en fonction de leur pratique religieuse, de la propagation de stéréotypes et du non-respect de l’égalité entre les femmes et les hommes. Ces inquiétudes mettent en lumière la nécessité de réfléchir à la manière dont le cours est enseigné et de garantir qu’il atteigne ses objectifs éducatifs sans discriminer ni stigmatiser quiconque.

Il est important de rappeler que le but du cours d’éthique et culture religieuse est de sensibiliser les élèves à la diversité des croyances, des cultures et des valeurs. Il vise à encourager le respect mutuel et le dialogue interculturel. Ainsi, le programme devrait promouvoir la tolérance envers toutes les pratiques religieuses, les croyances et les identités de genre, sans favoriser une religion spécifique.

Cependant, il est vrai que l’efficacité du cours dépend fortement de la manière dont il est mis en œuvre. Les enseignants jouent un rôle crucial dans la manière dont les sujets sont abordés en classe. Des discussions ouvertes, la mise en avant des droits de l’homme, de l’égalité entre les sexes, ainsi que la promotion d’un dialogue constructif sont essentielles pour atténuer ces préoccupations.

Sera-t-il difficile pour vous de changer votre titre de professeure d’éthique et culture religieuse en professeure de citoyenneté québécoise? Parlez-nous un peu de votre expérience personnelle : sentez-vous que votre intérêt face à votre profession reste le même malgré les impacts? 

Pour ma part, je ne considère pas que ce sera une tâche difficile, d’autant plus que je suis encore au début de ma carrière. Je me trouve actuellement dans une phase d’exploration et de développement de mes propres cours. En revanche, je pense que cela pourrait être plus complexe pour un enseignant qui a déjà plusieurs années d’expérience dans l’enseignement du cours d’Éthique et Culture religieuse et qui réutilise fréquemment ses anciennes planifications.

Mon intérêt pour ce nouveau cours s’accroît au fil des formations, car je réalise qu’il répondra aux préoccupations des adolescents. L’adolescence représente une période cruciale sur le plan de l’identité, au cours de laquelle les jeunes se posent de plus en plus de questions sur leur rôle en tant que citoyens. L’idée de les éduquer sur les diverses réalités sociales du Québec est extrêmement stimulante pour moi.

Terminons malgré tout sur une note positive : y a-t-il des modifications bénéfiques dans ce nouveau programme, de la nouvelle matière enseignée qui aura un impact positif sur le futur des étudiants? Quels thèmes avez-vous le plus hâte de partager avec vos élèves des années à suivre? 

Je dirais que je suis enthousiaste à l’idée d’enseigner l’ensemble du cours. Les thèmes abordés sont très pertinents pour les élèves. Cependant, le thème qui me touche le plus est celui de l’éducation à la sexualité. Je suis déjà très engagé dans cette sphère au sein de l’école. C’est également le domaine qui suscite le plus mon intérêt. L’objectif de ce thème est de fournir aux élèves les connaissances, les compétences et les attitudes nécessaires pour prendre des décisions éclairées, responsables et respectueuses en matière de sexualité, tout en favorisant la santé, le bien-être et le respect d’autrui. Il vise à créer un environnement éducatif où les élèves peuvent poser des questions, discuter ouvertement de la sexualité et acquérir les compétences nécessaires pour une vie sexuelle saine et épanouissante.

Par ailleurs, je crois que l’écocitoyenneté et les thèmes plus politiques auront un impact positif sur l’éducation des jeunes, car peu d’entre eux sont sensibilisés à ces domaines au cours de leur scolarité au secondaire. Ce volet vise à former des individus conscients, responsables et engagés envers la protection de l’environnement en préparant les élèves à prendre des décisions éclairées et à agir de manière durable pour le bien-être de la planète et des générations futures.

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Merci encore à Justine Sylvestre pour ses réponses développées, précises et utiles! C’était très intéressant d’entendre le point de vue d’une professeure, et j’espère que votre vision positive des choses inspirera vos futurs élèves. 

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BIBLIOGRAPHIE

DION-VIENS, Daphnée. « Voici le cours de citoyenneté qui remplacera celui d’Éthique et culture religieuse », Le Journal de Québec (29 juin 2022), [https://www.journaldequebec.com/2022/06/29/voici-le-cours-de-citoyennete], page consultée le 18 octobre 2023. 

Québec, MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION. Programme d’études Culture et citoyenneté québécoise. Québec, ministère de l’Éducation, 2023, 1p. Repéré à: https://www.education.gouv.qc.ca/parents-et-tuteurs/references/refonte-programme-ethique-culture-religieuse/.

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BÉRUBÉ, Pascal. Abolition du cours d’éthique et culture religieuse (26 février 2019), [vidéo]. Repérée à: https://youtu.be/lFvny-CN3mg?si=KETXEnk6-PTJIZlU le 18 octobre 2023. 

La rentrée toute l’année en francisation

Marianne Paradis

Ce n’est pas pour tous les Rochebellois et Rochebelloises que la rentrée s’effectue en septembre. En effet, le programme de francisation de De Rochebelle accueille de nouveaux élèves tout au long de l’année. Ceux-ci vivent donc à leur tour leur propre rentrée, au milieu de l’année scolaire.

Le programme de la francisation de De Rochebelle compte environ 230 élèves issus de l’immigration. Certains de ces élèves arrivent d’un programme de francisation au primaire ou sont arrivés au Québec pendant l’été avant la rentrée, et participent donc à la rentrée technique et scolaire en même temps que le reste de De Rochebelle.

Cependant, ce n’est pas le cas pour tous. Chaque deux semaines, le programme de francisation accueille de nouveaux élèves. « Des fois j’en ai un, des fois j’en ai deux. Mais des fois, j’en ai dix, » raconte Bianca Smith, agente interculturelle en milieu scolaire à De Rochebelle. Elle explique que lors de leur inscription à l’école, ces élèves rencontrent l’orthopédagogue pour faire une entrevue initiale au cours de laquelle leur parcours migratoire et leur niveau de scolarisation sont pris en compte afin de déterminer quelle classe leur convient le mieux.

Lors de leur premier avant-midi à l’école, les nouveaux Rochebellois et Rochebelloises achètent leurs manuels scolaires, accompagnés d’un ou d’une élève qui parle leur langue maternelle. Si nécessaire, Bianca leur fournit cartables, crayons et efface. Ensuite, les jeunes visitent l’école, se font expliquer leur horaire et reçoivent un casier.

Bianca explique que la rentrée scolaire est une expérience extrêmement angoissante pour les nouveaux arrivants. Les premiers jours, « ils s’assoient en classe et ne comprennent vraiment, littéralement, rien. » Puis, progressivement, ils commencent à se familiariser avec la langue. « Ça sort à l’oral en premier, puis à l’écrit et à la lecture, » rapporte-t-elle.

Dès son arrivée à De Rochebelle, chaque élève suit des cours de francisation, mais aussi d’arts plastiques, d’éducation physique et d’informatique. Puis, au fur et à mesure que sa maîtrise du français s’améliore, de nouveaux cours s’ajoutent à l’horaire : éthique, mathématiques, etc. Ultimement, l’objectif est que l’élève intègre le programme de Monde et passions et obtienne son diplôme d’études secondaires.

Cependant, depuis le début de la pandémie, ce transfert de programmes ne peut plus se faire dès que l’élève est prêt. En effet, les classes sont pleines, et il n’y a pas de place pour intégrer de nouveaux étudiants en cours d’année. Le programme de francisation a donc dû se tourner vers d’autres solutions : « On a rapatrié une équipe de profs du régulier pour leur enseigner toutes les matières du régulier, » raconte Bianca. Le programme Monde et passions se donne donc maintenant dans certaines classes de francisation, avec la même matière et les mêmes évaluations qu’ailleurs dans l’école.

Cependant, tous les élèves du programme de francisation ne rejoignent pas le programme Monde et passions. Certains émigrent à un âge plus avancé ; leur temps à De Rochebelle est donc trop limité pour apprendre la langue. D’autres, comme certains réfugiés de guerre, ont eu un accès limité à l’éducation au cours de leur vie et vivent donc un retard scolaire important. Les étudiants qui n’ont pas rejoint Monde et passions à la fin de leur secondaire se dirigent ensuite vers le centre d’éducation Le Phénix, où ils pourront poursuivre leur francisation avec d’autres adultes.

« Le désavantage du Phénix, c’est qu’il faut qu’ils finissent la francisation avant de pouvoir avoir des cours du régulier. Tandis qu’ici, on est à deux vitesses. Ils peuvent avancer pendant qu’ils apprennent la langue, » explique Bianca. Il existe tout de même des solutions pour que les étudiants en francisation puissent continuer leur parcours scolaire en parallèle de leur francisation : « On essaie de les référer dans des programmes où ils ont des stages en milieu de travail, de les orienter de façons différentes. »

Il est certain que, peu importe leur parcours, avec le support et la bienveillance de toute l’équipe pédagogique et d’accueil de la francisation, tous les nouveaux arrivants de De Rochebelle sont entre de bonnes mains.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Les élèves de la francisation proviennent de dix-huit groupes ethniques différents, et ont quinze langues maternelles différentes. Les plus fréquentes sont actuellement l’espagnol, l’ukrainien, le swahili, le russe et l’arabe. Il y a donc une grande diversité d’origines au sein du programme de francisation.

Merci à Bianca Smith pour sa contribution remarquable à cet article, il m’a fait plaisir d’en apprendre davantage sur cette facette de notre école en sa compagnie.

Le 11 septembre 2001: continuer d’avancer

Léa Gillon

Ce jour où des milliers de personnes perdirent la vie marqua les esprits, alourdit les cœurs et détruisit les âmes. Le monde devra se relever de cette perte, continuer d’avancer pour ne pas que se répète le passé.

Ces attentats furent orchestrés par le réseau terroriste islamiste connu sous le nom d’Al-Qaïda, dirigée à l’époque par Oussama Ben Laden. Ce jour-là, dix-neuf pirates de l’air décidèrent de commettre l’irréparable, de bafouer tout principe d’humanité. Quatre avions s’envolèrent ayant des cibles prédéterminées, soit : les tours jumelles du World Trade Center ainsi que le Pentagone. Bien que le quatrième avion n’ait pas atteint son but, tout porte à croire que le Capitole ou encore la Maison-Blanche étaient visés.

La tour Nord du World Trade Center fut la première touchée à 8h46. Quelques minutes plus tard, la tour Sud fut frappée. Le président George W. Bush se trouvait alors en Floride où il lisait un livre aux enfants, profitant inconsciemment de ces quelques dernières minutes d’insouciance. Il fut informé dans les instants suivant les attaques. Le vol 77 fonça dans l’un des côtés du Pentagone une trentaine de minutes plus tard. À 9h59, la tour Sud s’effondra, suivie de la tour Nord 29 minutes plus tard. Le vol 73, soit le quatrième avion, s’écrasa loin de la civilisation grâce aux braves passagers qui ont repris les commandes de l’avion pour le dévier de sa trajectoire et ainsi sauver d’innombrables vies. Ces héros ne purent survivre à l’impact de l’avion se heurtant durement au sol.

Les médias couvrirent l’évènement dès les premières minutes. Tous furent informés et tous se souviennent de ce jour. Le monde était sous le choc. Des familles déchirées à jamais, les sourires disparus, changés en larmes. Les sanglots se mêlent aux cris de désespoir, des gens tués par la fumée des débris aux allures sombres. Les habitants du monde entier étaient révoltés, emportés par la frénésie.

Pour honorer les victimes, un mémorial ainsi qu’un musée furent érigés. Le musée se situe à proximité du mémorial, il relate  la tragédie qui a bouleversé et changé la face des États-Unis d’Amérique. Le mémorial représente deux bassins placés à l’endroit où trônaient jadis les tours jumelles. Le nom des victimes y sont gravés. L’eau qui s’y écoule perpétuellement signifie que malgré le temps qui défile, jamais les Américains n’oublieront ceux qui sont partis trop tôt.

BIBLIOGRAPHIE

WIKIPÉDIA,. Attentats du 11 septembre 2001,

https://fr.wikipedia.org/wiki/Attentats_du_11_septembre_2001, page consultée le 9 mai 2023.

WIKIPÉDIA. Mémorial du 11 septembre,

Mémorial du 11 Septembre — Wikipédia (wikipedia.org), page consultée le 9 mai 2023.

GOBEIL, Mathieu. 11 septembre 2001: fil des événements.(4 septembre 2021),

 11 septembre 2001 : revivez le fil des événements | Radio-Canada.ca, page consultée le 9 mai 2023.

Autour du monde

Myriam Lévesque

Dans le cadre du projet de niveau Autour du Monde, les jeunes de secondaire 1 du programme d’éducation intermédiaire (PEI) ont eu la chance de présenter leur destination voyage à des élèves du primaire.

C’est le 30 mars dernier, à la première et à la troisième période qu’a eu lieu la fameuse présentation des élèves de secondaire 1 PEI sur leur destination voyage. En lien avec leur projet de niveau nommé Autour du Monde, les élèves se sont regroupés en équipe de quatre et un pays leur a été attribué. Chaque coéquipier avait la tâche de choisir une ville de ce pays et de sélectionner des attraits touristiques pour permettre à de futurs voyageurs d’y séjourner. Chacun d’entre eux devait calculer le coût relié à l’hébergement et aux activités citadines, avant de calculer le coût final de leur voyage. La présentation qui s’ensuit avait pour objectif de convaincre de futurs voyageurs de choisir une destination voyage.

C’est aux moyens de kiosques colorés, de ballounes aux couleurs thématiques et de photos oniriques que les élèves de secondaire 1 ont su charmer leur jeune clientèle. En effet, les jeunes du primaire avaient pour mission d’évaluer les différents kiosques et de choisir celui qu’il préférait, afin d’élire une agence vainqueure.

Il est important de souligner que cette présentation était le fruit d’un travail colossal qui s’échelonnait sur plusieurs mois. Effectivement, ce projet d’interdisciplinarité comptait plusieurs tâches à réaliser par les élèves. Parmi elles, on retrouve une armoirie réalisée en cours d’informatique, des fiches animales confectionnées dans le cours de science et technologie ainsi que la rédaction d’un texte sur un élément religieux en cours d’éthique et culture religieuse. Ces éléments ont ensuite été réutilisés pour enrichir les kiosques des élèves.

Autour du Monde en 2020…

Le projet Autour du Monde 2022-2023 est un retour à la formule pré-pandémique du projet, avec peu ou même aucune restriction sanitaire. Ainsi, les élèves de secondaire 1 ont eu la chance de compléter leur projet avec leur présentation.

Malheureusement, ce n’a pas été le cas de la cohorte des élèves de secondaire 4 actuels, qui ont vu leur présentation annulée moins de deux semaines avant sa tenue, dû au confinement… j’en fait partie! Ce fut donc un réel plaisir pour moi de voir l’engagement de ces élèves à travers leur présentation. Je tiens également à mettre de l’avant la qualité des kiosques, que ce soit par la beauté et l’originalité des affiches ou par le dévouement des élèves qui ont cuisiné de la nourriture typique de leur pays. Wow!

Un projet rempli de défis

La majorité des élèves que j’ai sondés m’ont répondu qu’ils avaient beaucoup aimé leur projet. Ils ont notamment apprécié le partage de connaissances qu’ils ont eu avec les plus jeunes. Cependant, certains m’ont parlé de la complexité des recherches effectuées, selon la quantité d’informations disponibles sur leur pays. Néanmoins, plusieurs élèves m’ont affirmé que la présentation leur avait permis de développer une capacité d’adaptation auprès de leur public cible et d’apprendre à mieux gérer leur stress.

Lien image: https://anniversaire-en-or.com/jeu-enquete-autour-du-monde/

Québec: Mes cinq endroits de prédilection

Mathilde Leblond

En ce mois d’avril, le comité du journal étudiant a cru bon que les membres de notre équipe rédigent un article plus personnel que d’habitude, de manière à ce qu’on puisse donner une impression plus amicale à L’AccROCHEur. Pour ma part, j’ai choisi de partager avec vous mes endroits favoris de Québec, endroits qui me procurent un sentiment de bien-être dès que j’y mets les pieds. 

Librairie La Liberté

La Librairie La Liberté est un petit havre de paix situé à deux pas de De Rochebelle. Fondée en 1945 à Granby par Lucius Laliberté, elle est dirigée depuis trois générations par différents membres de cette même famille, tous passionnés de littérature. Cette entreprise indépendante est maintenant considérée comme un «espace culturel modèle» et s’est impliquée dans divers événements et activités tels que des inaugurations ou alors des échanges culturels et des partages de connaissances. Elle est dotée d’un personnel toujours chaleureux et expérimenté, d’une décoration réconfortante et bien sûr, d’innombrables bouquins d’ici et d’ailleurs. Il est aussi possible de bénéficier d’un coin étude: vous pouvez vous installer sur des tables aux bancs confortables en dégustant un chocolat chaud ou une pâtisserie disponible dans leur section café. Je ressors toujours de cette librairie avec le sourire aux lèvres et bien évidemment, un nouveau livre! Dans le futur, j’adorerais obtenir un emploi là-bas.

Délire Escalade

Pour les plus sportifs qui consultent cet article, Délire Escalade va peut-être d’avantage vous intéresser. Active depuis plus de vingt ans, cette communauté a déjà eu le temps d’ouvrir cinq centres différents, un site web et une boutique, sans compter les nombreux projets qu’ils ont effectués en groupe. En plus d’être un formidable centre de grimpe, comme son nom l’indique, Délire Escalade comporte une salle de sport et un bistro aux produits variés où on peut acheter ce qu’on désire, que ce soit un smoothie vert digne de publications Instagram ou alors une poignée de bonbons gélifiés. Tous les équipements sont fournis ou achetables sur place, et des employés enjoués se feront un plaisir d’aider en cas de souci. À chaque visite, j’ai un coup de cœur pour l’ambiance conviviale et sans jugement que dégage ce lieu. Même avec un très bas niveau en montée qui contraste avec les habitués de l’endroit, je ne me suis jamais sentie critiquée. Atmosphère inclusive et spécialisée garantie! 

Friperie Babelou

Côté mode, mon emplacement chouchou est sans hésitation la friperie Babelou. C’est un magasin à l’allure hors du commun qui vend des vêtements de style plutôt alternatifs, sortis tout droit des années 2000 ou alors des trucs « funky ». Avez-vous le désir de vous démarquer? Babelou offre des tenues qui sortent de l’ordinaire tout en restant ravissantes. Si vous voulez être certain.e que leurs vêtements conviennent à ce que vous avez envie de porter, rendez-vous sur leur page Facebook très active en termes de publication de nouveaux vêtements arrivés en magasin. Cela fait déjà deux ans que j’y trouve mon bonheur grâce à leurs habits singuliers à prix somme toute abordable. Cette description vous donne envie? N’hésitez pas à faire le pas! 

Parc du Bois-de-Coulonge

Si vous avez plus tendance à trouver votre bien-être dans la nature, il est fort probable que comme moi, vous allez chérir le Parc du Bois-de-Coulonge, une ancienne propriété autrefois acquise par un riche marchand de bois. Très propice aux pique-niques, aux promenades de chiens ou juste aux balades agréables, ma famille et moi sommes rapidement devenus des habitués de ce coin de paradis. Même si j’y suis déjà allée d’innombrables fois, je pense que je ne me laisserai jamais du sentiment de plénitude que ce parc me fournit. Puisque le terrain est muni d’une vue incomparable sur le fleuve Saint-Laurent et d’un jardin floral qui comprend une multitude de beautés végétales à observer, faites bien attention de ne pas oublier votre appareil photo! 

Mary’s Popcorn

 En se baladant sur la rue Saint-Jean, il est presque impensable de ne pas s’arrêter pour humer la succulente odeur qui s’échappe de la boutique Mary’s Popcorn, une entreprise ayant vu le jour il y a sept ans en Alberta. En effet, ce charmant commerce permet de se procurer toutes les saveurs de maïs soufflé imaginables (du classique jusqu’au caramel salé avec des amandes!) en ligne ou dans leurs trois différentes boutiques au Québec. Ma sorte favorite est le mélange «style Chicago», une recette qui combine du maïs soufflé caramélisé et fromagé dans un même sac. Contre toute attente, cela forme un composé exquis que je recommande sans hésitation à n’importe qui! De plus, on a affaire à des propriétaires dévoués; ces derniers déclarent qu’ils se dépassent chaque année pour vendre de la marchandise de plus en plus haut de gamme et de meilleure qualité. Dès qu’une envie de satisfaire votre dent salée ou sucrée vous passera par la tête, c’est là que ça se passe! 

BIBLIOGRAPHIE

LIBRAIRIE LA LIBERTÉ. Historique,

https://www.librairielaliberte.com/historique, page consultée le 9 mars 2023. 

MARY’S POPCORN SHOP. Ou tout a commencé- L’histoire de Mary’s Popcorn Shop, https://www.maryspopcornshop.com, page consultée le 10 mars 2023. 

MORIN, Claude. «Le parc du Bois-de-Coulonge – Un joyau historique et horticole», Le Devoir (10 juin 2006), [https://www.ledevoir.com/vivre/voyage/111061/le-parc-du-bois-de-coulonge-un-joyau-historique-et-horticole] page consultée le 10 mars 2023. 

DÉLIRE ESCALADE. À propos,

https://www.delirescalade.com/a-propos page consultée le 9 mars.

Source de l’image liée à l’article: https://unsplash.com/fr/photos/p5XgTYTFEaU

CULTURE ET CITOYENNETÉ QUÉBÉCOISE

Marianne Paradis

Saviez-vous que le cours d’Éthique et culture religieuse actuel sera remplacé dès l’an prochain par un nouveau cours intitulé : Culture et citoyenneté québécoise ?

L’an passé, le gouvernement provincial a annoncé la création d’un nouveau programme de niveau primaire et secondaire centré sur la préparation à l’exercice de la citoyenneté québécoise, la reconnaissance de soi et de l’autre ainsi que la poursuite du bien commun. De manière plus concrète, en quoi consistera ce cours qui sera enseigné dès septembre prochain à De Rochebelle ?

Un programme provisoire publié en août dernier à l’intention des écoles participantes au projet pilote nous donne un aperçu du contenu du cours. Les aspects abordés sont divisés selon les niveaux scolaires.

Première année du secondaire

Le cours de Culture et citoyenneté québécoise (CCQ) de première année du secondaire aborde deux thèmes principaux : Identités et appartenance ainsi que Vie collective et espace public.

Comme l’indique son nom, le premier thème traitera principalement d’identité personnelle, de socialisation, et de l’interaction entre les deux. Il sera question de l’importance des relations avec son environnement social dans la formation de son identité. On parle donc de vecteurs identitaires (origine sociale et culturelle, genre, âge), de rôles sociaux, de cultures, de conformisme, d’orientation sexuelle et d’identité de genre. Ce thème traite donc plus que l’identité individuelle.

Pour sa part, Vie collective et espace public abordera le sujet de l’identité collective. Parmi les sujets au programme, il sera notamment question d’institutions publiques communes, d’héritage culturel (premiers peuples, héritages français et britannique, catholicisme, laïcité, etc.) et de diversité ethnoculturelle, religieuse, linguistique et socioéconomique.

Deuxième année du secondaire

En deuxième année du secondaire, les thèmes discutés sont Autonomie et interdépendance et Démocratie et ordre social.

Dans le thème Autonomie et interdépendance, il sera question d’entraide, de division du travail, de liens intergénérationnels, de consentement et d’autodétermination.

L’aspect Démocratie et ordre social abordera plutôt les principes démocratiques, le fonctionnement des systèmes politiques canadiens, québécois et autochtones, les droits collectifs et individuels ainsi que les responsabilités citoyennes.

Troisième année du secondaire

En troisième année du secondaire, il n’y aura pas de cours de Culture et citoyenneté québécoise.

Quatrième année du secondaire

En quatrième année, de nombreux thèmes seront abordés dans le cadre du cours de CCQ : Relations et bienveillance, Justice et droits, Culture et productions symboliques, Technologies et défis de l’avenir.

Relations et bienveillance traitera d’intimité, de respect de soi, de relations égalitaires, d’écologisme, de souci de l’autre, d’hostilité en ligne et d’authenticité. Ce thème est une suite directe des thèmes Identités et appartenance et Autonomie et interdépendance de première et deuxième année du secondaire. Il y est donc question de relations avec les autres.

Dans le thème Justice et droits, les élèves en apprendront plus sur les principes et les types de justice, la discrimination, les recours juridiques, les tribunaux, la Charte des droits et libertés, le consentement, le Code civil, le code criminel, la violence conjugale et sexuelle.

Ensuite, dans Culture et productions symboliques, il sera question de tout ce qui a trait aux cultures : culture matérielle et immatérielle, culture classique et culture scolaire, culture populaire et culture de masse, culture alternative, culture religieuse et diversité culturelle. On parlera aussi d’acculturation et d’hybridation culturelle.

Le dernier thème étudié en quatrième secondaire est Technologies et défis de l’avenir. On y parlera de biotechnologie, de transhumanisme et de post-humanisme, de réalité virtuelle, d’algorithmes, de technocritique et de technophilie. Ce thème était déjà abordé de manière similaire dans le cours d’Éthique et culture religieuse de quatrième secondaire.

Cinquième année du secondaire

En cinquième secondaire, les deux thèmes étudiés en CCQ seront Quête de sens et visions du monde, et Groupes sociaux et rapports de pouvoir.

Dans le premier, on parlera de questions philosophiques existentielles, d’expériences marquantes, de relations interpersonnelles et amoureuses, de rites de passages, d’engagement social, de religions et spiritualité et d’idéologies. Le programme provisoire fourni par le gouvernement mentionne que l’objectif de ce thème n’est pas de présenter une vision du monde unique ou de présenter une réponse objective aux questions qui y sont posées, mais plutôt d’inciter à la réflexion.

Finalement, le dernier thème de cinquième secondaire est Groupes sociaux et rapports de pouvoir. Les sujets qui y seront abordés sont le sexisme, le racisme, le colonialisme, les inégalités socioéconomiques, l’homophobie, l’exploitation, les violences, les politiques

publiques égalitaires, les pratiques égalitaires, les réconciliations, le féminisme, le syndicalisme, le décolonialisme, l’antiracisme et le mouvement LGBTQ+.

Éducation à la sexualité

Tout au long du programme de CCQ, en plus des thèmes présentés ci-haut, celui de l’éducation à la sexualité sera abordé en classe. De nombreux sujets y seront discutés comme vous pourrez le voir plus en détail dans le programme provisoire. Pour en savoir plus, vous pouvez le consulter à l’adresse suivante :

Cliquer pour accéder à CCQ_ProgrammeProvisoire_Secondaire.pdf

Un chaos au Brésil 

Laurence Dolbec 

D’un point de vue international, la politique peut se révéler plutôt dévastatrice dans certains pays où les dirigeants sont souvent impunis. En effet, des sujets délicats qui exigent la liberté d’expression et le respect amènent de nombreuses batailles compromettant ainsi la paix et la sécurité dans le monde. 

L’événement 

Dimanche le 8 janvier dernier, lors d’un assaut de taille à Brasilia, on vandalise les trois lieux de pouvoirs du pays: la Cours suprême, le palais présidentiel et le Congrès brésilien. Malgré les mesures de sécurité prises, les manifestants escaladent les toits, éclatent les fenêtres et démolissent le patrimoine culturel architectural. En effet, les bâtiments et plusieurs œuvres de grande valeur sont endommagés, dont Les mulâtres. Ce vandalisme sauvage a pour origine la défaite électorale de Jair Bolsonaro. Effectivement, ses partisans exigent que l’armée chasse Lula, nouveau président élu de justesse en octobre dernier.  

Des avis partagés 

Meg Stalcup, anthropologue et spécialiste du Brésil, affirme que l’assaut était planifié, soutenu par quelques autorités et policiers. Selon elle, ces manifestants se considèrent comme patriotes alors que le monde entier les voit comme des terroristes. En effet, ils croient véritablement que leurs gestes contribuent à la démocratie, mais sont, en réalité, caractérisés comme une dissonance cognitive et doivent être dénoncés.  Pour sa part, Lula, arrivé de São Paulo et constatant les dégâts, qualifie ces personnes de fascistes fanatiques. Il dénonce ces gestes irresponsables et antidémocratiques sur Twitter, où Jair Bolsonaro, maintenant en Floride, réfute l’accusation qu’il dit non fondée de son adversaire. Depuis sa défaite, l’ex-président résiste, ce qui amène des soupçons quant à son implication dans l’attaque. D’ailleurs, il est évident que Bolsonaro n’a jamais cédé officiellement son poste à son ennemi puisqu’il n’a pas changé son statut de président sur Twitter. En conséquence, selon l’éditorialiste du journal O Globo Miriam Leitão, ces éléments portent à croire que même 6100 km plus loin, le perdant est l’acteur principal de ce désastre. Plusieurs pays, tels que le Canada, les États-Unis ou le Mexique, suscitent une réflexion sur le respect et l’équité politique en plus d’offrir leur soutien au président Lula. De plus, tous condamnent ces actions décrites comme « violentes et scandaleuses » ou destinées à « générer le chaos et à bafouer la volonté populaire », propos tenus par Jo Biden et Díaz-Canel.  

Comparaison avec Washington 

Bien qu’il présente certaines différences, plusieurs journalistes et chefs d’État tendent à associer l’assaut du Brésil à celui de Washington en 2021. En effet, certains bolsonaristes se rebellent, debout sur les sièges de l’hémicycle au Sénat, alors qu’un d’entre eux s’aasois sur le trône présidentiel de la chambre haute. Cette oppression et cette haine s’expriment sensiblement comme lors de l’attaque du Capitole. Cependant, le but des Brésiliens est différent puisqu’ils souhaitent obtenir un soutien militaire, détaché de Lula, donc les favorisant. Finalement, les forces de l’ordre ont repris le contrôle. Ainsi, à la nuit tombée, 300 personnes sont arrêtées et d’autres chassées à l’aide de canons à eau. À noter que certains ont voté pour Bolsonaro, non parce qu’ils soutenaient sa campagne, mais parce qu’il ne se rangeaient pas du côté de Lula. C’est d’ailleurs pourquoi plusieurs ont abandonné la solidarité aux manifestations.  

En conclusion, on comprend que malgré le développement économique et technologique de notre société, la démocratie est encore fragile. 

BIBLIOGRAPHIE

DUSSAULT, Lila. «Après Washington, Brasília» , La Presse (8 janvier 2023),  [https://www.lapresse.ca/international/amerique-latine/2023-01-08/bresil/apres-washington-brasilia.php], page consultée le 9 janvier 2023.  

AGENCE FRANCE-PRESSE. «Sanctions et arrestations au lendemain de l’assaut à Brasilia», La Presse (9 janvier 2023), [https://www.lapresse.ca/international/amerique-latine/2023-01-09/bresil/sanctions-et-arrestations-au-lendemain-de-l-assaut-a-brasilia.php], page consultée le 9 janvier 2023