Un tunnel qui ne mène nulle part

Zachary Grandmont

Durant la récente campagne électorale, le troisième lien était un point important de tous les débats, particulièrement utilisé afin de critiquer la CAQ. La Coalition maintient que le projet réduira l’émission de GES, mais toutes les sources semblent indiquer le contraire.

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Le projet

Au départ, le projet d’un autre lien entre Québec et Lévis fut promis par le gouvernement CAQiste après leur élection de 2018 dans le but de réduire la congestion sur les deux ponts existants. À ce moment, on souhaitait commencer la construction du passage en 2022. Après plusieurs révisions, en janvier 2020, le ministère des transports annonce le trajet puis, en 2021 dévoile finalement les détails du tunnel qui relierait les deux centresvilles. C’est un projet titanesque. Un tunnel d’une longueur de plus de 8 kilomètres possédant 6 voies sur 2 étages au coût de 10 milliards de dollars. Critiquée par des groupes environnementaux, la CAQ recule sur certains de ses objectifs et annonce une nouvelle version d’un tunnel à 2 tubes de 2 voies chacun au coût de 6,5 milliards de dollars.

Les impacts environnementaux

Bien que 59 M$ aient été dépensés afin d’effectuer un total de 5 études sur la construction du troisième lien, aucun des résultats n’a été rendu public. Cependant, Équiterre et le Pôle intégré de recherche – Environnement, Santé et Société (PIRESS) de l’Université de Sherbrooke ont évalué le projet à l’aide de leur « test climat », un rapport où, selon plusieurs critères, il était noté sur une échelle de 0 à 75. Le tunnel Québec-Lévis n’a obtenu que 24. Premièrement, cette construction encouragerait l’étalement urbain en facilitant l’expansion de la ville de Lévis. Cet agrandissement mènerait à une augmentation des déplacements dans des véhicules polluants, ainsi que la diminution des territoires naturels aux alentours. Le point de sortie serait aussi dans un milieu agricole, détruisant un puits de carbone naturel.

Des problèmes fondamentaux

Malgré le fait que le ministre de l’environnement ait affirmé que le projet serait carboneutre, il est clair qu’à long terme, loin de diminuer la source principale de GES (gaz à effet de serre) du Québec, il favorise l’utilisation de l’automobile. En plus de cela, la construction serait non seulement coûteuse mais très polluante. En effet, selon l’auteure du rapport;

«Comme le tunnel entre Québec et Lévis doit être entièrement construit et qu’il s’agirait, selon les informations publiques en date du printemps 2022, du plus long tunnel routier en Amérique du Nord, il n’y a aucun doute que les émissions de GES issues de la réalisation du projet seraient substantielles»

La création du tunnel Louis-Hippolyte Lafontaine, plus petit, a à elle seule émis 2051 tonnes de CO2 . Le passage Québec-Lévis en émettrait davantage.

En conclusion, le troisième lien, en plus d’avoir déjà coûté beaucoup, ne rencontre pas son objectif principal et cause davantage de problèmes à long terme. Un manque de transparence de la part du gouvernement est aussi, ironiquement, tout à fait évident depuis le début du projet.

BIBLIOGRAPHIE


LA PRESSE CANADIENNE, «Étude Équiterre: Le troisième lien entre Lévis et Québec ne passe pas le test climat», Radio-Canada (14 septembre 2022),
→[https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1918094/etudes-troisieme-lien-59-millionsopportunite-public-cache], page consultée le 8 octobre 2022.

MERCIER, Marie-Pier. «59 M$ en études sur le troisième lien, mais toujours rien de public», Radio-Canada (23 septembre 2022), →[https://ici.radiocanada.ca/nouvelle/1914517/etude-equiterre-3e-lien-levis-quebec-test-climat], page consultée le 8 octobre 2022.

WIKIPEDIA. Troisième lien entre Québec etr Lévis (4 octobre 2022),
→https://fr.wikipedia.org/wiki/Troisi%C3%A8me_lien_entre_Qu%C3%A9bec_et_L%C3%A9vis#:~:text=Le%20troisi%C3%A8me%20lien%20entre%20Qu%C3%A9bec,villes%20de%20Qu%C3%A9bec%20et%20L%C3%A9vis, page consultée le 8 octobre 2022.

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