Un chaos au Brésil 

Laurence Dolbec 

D’un point de vue international, la politique peut se révéler plutôt dévastatrice dans certains pays où les dirigeants sont souvent impunis. En effet, des sujets délicats qui exigent la liberté d’expression et le respect amènent de nombreuses batailles compromettant ainsi la paix et la sécurité dans le monde. 

L’événement 

Dimanche le 8 janvier dernier, lors d’un assaut de taille à Brasilia, on vandalise les trois lieux de pouvoirs du pays: la Cours suprême, le palais présidentiel et le Congrès brésilien. Malgré les mesures de sécurité prises, les manifestants escaladent les toits, éclatent les fenêtres et démolissent le patrimoine culturel architectural. En effet, les bâtiments et plusieurs œuvres de grande valeur sont endommagés, dont Les mulâtres. Ce vandalisme sauvage a pour origine la défaite électorale de Jair Bolsonaro. Effectivement, ses partisans exigent que l’armée chasse Lula, nouveau président élu de justesse en octobre dernier.  

Des avis partagés 

Meg Stalcup, anthropologue et spécialiste du Brésil, affirme que l’assaut était planifié, soutenu par quelques autorités et policiers. Selon elle, ces manifestants se considèrent comme patriotes alors que le monde entier les voit comme des terroristes. En effet, ils croient véritablement que leurs gestes contribuent à la démocratie, mais sont, en réalité, caractérisés comme une dissonance cognitive et doivent être dénoncés.  Pour sa part, Lula, arrivé de São Paulo et constatant les dégâts, qualifie ces personnes de fascistes fanatiques. Il dénonce ces gestes irresponsables et antidémocratiques sur Twitter, où Jair Bolsonaro, maintenant en Floride, réfute l’accusation qu’il dit non fondée de son adversaire. Depuis sa défaite, l’ex-président résiste, ce qui amène des soupçons quant à son implication dans l’attaque. D’ailleurs, il est évident que Bolsonaro n’a jamais cédé officiellement son poste à son ennemi puisqu’il n’a pas changé son statut de président sur Twitter. En conséquence, selon l’éditorialiste du journal O Globo Miriam Leitão, ces éléments portent à croire que même 6100 km plus loin, le perdant est l’acteur principal de ce désastre. Plusieurs pays, tels que le Canada, les États-Unis ou le Mexique, suscitent une réflexion sur le respect et l’équité politique en plus d’offrir leur soutien au président Lula. De plus, tous condamnent ces actions décrites comme « violentes et scandaleuses » ou destinées à « générer le chaos et à bafouer la volonté populaire », propos tenus par Jo Biden et Díaz-Canel.  

Comparaison avec Washington 

Bien qu’il présente certaines différences, plusieurs journalistes et chefs d’État tendent à associer l’assaut du Brésil à celui de Washington en 2021. En effet, certains bolsonaristes se rebellent, debout sur les sièges de l’hémicycle au Sénat, alors qu’un d’entre eux s’aasois sur le trône présidentiel de la chambre haute. Cette oppression et cette haine s’expriment sensiblement comme lors de l’attaque du Capitole. Cependant, le but des Brésiliens est différent puisqu’ils souhaitent obtenir un soutien militaire, détaché de Lula, donc les favorisant. Finalement, les forces de l’ordre ont repris le contrôle. Ainsi, à la nuit tombée, 300 personnes sont arrêtées et d’autres chassées à l’aide de canons à eau. À noter que certains ont voté pour Bolsonaro, non parce qu’ils soutenaient sa campagne, mais parce qu’il ne se rangeaient pas du côté de Lula. C’est d’ailleurs pourquoi plusieurs ont abandonné la solidarité aux manifestations.  

En conclusion, on comprend que malgré le développement économique et technologique de notre société, la démocratie est encore fragile. 

BIBLIOGRAPHIE

DUSSAULT, Lila. «Après Washington, Brasília» , La Presse (8 janvier 2023),  [https://www.lapresse.ca/international/amerique-latine/2023-01-08/bresil/apres-washington-brasilia.php], page consultée le 9 janvier 2023.  

AGENCE FRANCE-PRESSE. «Sanctions et arrestations au lendemain de l’assaut à Brasilia», La Presse (9 janvier 2023), [https://www.lapresse.ca/international/amerique-latine/2023-01-09/bresil/sanctions-et-arrestations-au-lendemain-de-l-assaut-a-brasilia.php], page consultée le 9 janvier 2023 

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