Le Québec tel que nous le connaissons fut, en grande partie, influencé par la religion catholique. Au fil des ans cependant, il s’est graduellement sécularisé jusqu’à devenir un état officiellement laïque. Aujourd’hui cependant, avec une population de plus en plus diversifiée au niveau religieux et la loi 21, le débat sur ce que devrait être un état laïque est relancé.
L’athéisme au Québec
Le clergé catholique a longtemps joui d’une incroyable influence sur la nation québécoise et ce, depuis son commencement. En effet, même à l’époque de la Nouvelle-France, un des principaux objectifs de la colonisation était l’évangélisation des peuples autochtones, ce qui a amené un nombre important de religieux dans la province. Pendant plusieurs siècles, même après la conquête par les Anglais, l’église était la principale autorité morale et spirituelle de la population, et elle a gagné en influence avec l’arrivée de nombreux immigrants irlandais, eux aussi catholiques. Bien que plusieurs l’étaient sans doute avant, c’est la Révolution Tranquille qui a réellement ouvert la porte à l’athéisme, à l’agnosticisme, ainsi qu’à une plus grande variété de spiritualités provenant de partout dans le monde. Cette diminution de la foi catholique n’a fait que s’accélérer depuis. Au Québec, selon un sondage de 2013, on comptait environ 40% de non-croyants, soit la somme des agnostiques et des athées (22% athées, 18% agnostiques). Cela s’explique surtout par des changements profonds dans la culture, particulièrement au niveau de l’éducation qui a enlevé les cours de religion de son cursus. Même les cours d’éthique et culture religieuse seront sous peu remplacés par un programme davantage axé sur la culture québécoise.
Bien que ce soient indéniablement de grandes avancées dans la sécularisation de la société, un sujet de controverse demeure: la loi 21. Ce projet avait pour but d’interdire aux fonctionnaires jugés capables d’influencer d’autres citoyens de porter un symbole religieux durant leur travail. Souvent jugée discriminatoire, cette loi affecte en effet davantage les minorités religieuses musulmanes et sikh puisque leurs signes religieux sont plus visibles. Cette loi est surtout hypocrite; le gouvernement du Québec offre en effet encore du financement à des écoles privées religieuses, ainsi que des privilèges fiscaux aux lieux de cultes. Peut-on donc vraiment prétendre vivre dans un état laïque?
L’athéisme au Canada
La situation au Canada est similaire à celle du Québec, mais avec une moins grande proportion d’athées et d’agnostiques. Toutefois, l’emprise de la religion sur la société et la vie courante diminue d’année en année, comme 64% des canadiens l’ont affirmé dans un sondage de 2018. Des groupes religieux provenant généralement d’autres pays ont aussi un nombre d’adeptes en hausse, particulièrement grâce à l’immigration : l’islam, le judaïsme et le bouddhisme qui, selon le même rapport, représentent 8% des adultes canadiens. Dans son ensemble, le Canada est plus religieux que le Québec et participe aussi au financement de diverses institutions religieuses. Malgré cela, la liberté de culte, y compris le droit de se soustraire à la religion dans ce pays ou à l’international, reste importante tout en étant facilement menacée.
Le 6 février dernier, les élèves de secondaire 3 ont eu la chance d’aller voir le film Chien blanc au cinéma le Clap. Ce dernier avait pour but de sensibiliser les élèves à l’importance du mois de l’histoire des noirs.
Le froid étant au rendez-vous, les élèves, tous excités dans les salles de classe à l’idée de manquer deux périodes de cours, devaient se rendre dans le hall du PJR afin d’écouter les consignes avant le départ.
Les mains dans les poches ou dans des mitaines et le sourire sur le visage, la marche jusqu’au Cinéma Le Clap débute. Quelques élèves (dont moi-même) décident de marcher avec leurs amis de d’autres groupes. Quelques pas encore avant d’arriver à destination: quelques-uns se poussent dans des bancs de neige, d’autres discutent entre eux ou écoutent de la musique avec leurs AirPods.
Enfin arrivés dans le cinéma, les élèves sont attirés par l’odeur du popcorn qui effleure leurs narines. Malheureusement, l’achat du popcorn n’est pas possible à cause de la pénurie de main-d’œuvre qui frappe le cinéma. Les profs nous guident alors vers la salle où notre visionnement a lieu. Mes amies et moi décidons de nous asseoir dans la 5ème rangée afin de mieux voir le film. Quelques friandises à la main, les élèves attendent le début du film avec impatience.
La projection s’ouvre sur l’annonce de l’assassinat de Martin Luther King et toutes les émeutes qui ont éclaté après cet incident. La majorité des élèves présents dans la salle sont choqués de voir à quel point la vie de certaines personnes peut être un enfer.
Une fois le film terminé, les élèves se dirigent vers la sortie. Plusieurs espéraient quitter le groupe pour se diriger vers Place Laurier mais ils étaient encore sur les heures de cours. Pendant la marche de retour, tout le monde donne ses impressions sur le film et une critique qui revient plusieurs fois est : «Je ne savais pas qu’il y avait des chiens racistes et des gens capables d’élever un chien à faire des choses aussi terribles à un groupe de personnes.»
CHIEN BLANC
En 1968, alors que des émeutes raciales éclatent dans tous les États-Unis suite à l’assassinat de Martin Luther King, l’écrivain français Romain Gary recueille un chien errant, dressé spécialement pour attaquer les Noirs.
La démocratie est une partie importante de n’importe quelle société. À De Rochebelle, nous avons la chance d’avoir notre propre système démocratique: le conseil étudiant. En début d’année nous avons tous voté pour élire les représentants de notre pavillon, ceux qui nous ont séduit avec leurs promesses. Mais la question qui se pose : à ce jour, les ont-ils respectées?
PGV, secondaire 1 & 2 PMP
En début d’année, un seul parti s’est présenté pour le PGV. Il a donc été élu. Leurs objectifs tournaient autour de l’embellissement de leur pavillon, ainsi que l’instauration de plusieurs traditions comme des journées thématiques. Pour embellir le pavillon, leurs projets étaient de peindre les bancs pour donner de l’éclat aux corridors et ajouter des plantes pour amener de la vie dans le pavillon. À date, ces deux projets sont en cours de réalisation et le conseil du PGV travaille d’arrache-pied pour qu’ils se concrétisent. Quant aux journées thématiques, plusieurs ont déjà eu lieu et il y en aura d’autres à venir. Le parti espère d’ailleurs que cela devienne une tradition au PGV.
PFL, secondaire 1 & 2 PEI
Au PFL, le parti Bloc Rhinocéros a été élu en début d’année. À date, plusieurs journées thématiques se sont déroulées à Noël et à l’Halloween et plusieurs autres sont à venir. Ramasser les déchets du PFL faisait partie de leurs promesses, mais c’est un projet présentement en suspens à cause de la neige; il pourrait tout de même se réaliser en fin d’année. Organiser un open gym faisait également partie de leurs promesses, et se réalisera bientôt. Avoir une serre au PFL était dans les plans, mais c’est en discussion, et le budget est un peu serré. Ils avaient aussi parlé d’avoir un système de compostage mais tant que la Ville de Québec n’offre pas la collecte, ça ne se réalisera pas.
PJR, secondaire 3 PEI & PMP
Au PJR, le parti élu est le parti Voix Étudiante du PJR. Ses membres avaient parlé d’un gala de mi-parcours, pour fêter le milieu de leur secondaire et un gel de cours a eu lieu pour cet événement le 8 février. Ils avaient aussi promis d’augmenter le nombre de places assises au PJR, mais comme il y aura des travaux dans le pavillon, ils sont en attente de savoir si le nombre de places assises sera impacté. Le parti avait annoncé le projet d’installer des tables dehors et de s’assurer que l’on puisse y travailler avec Wifi. Ce projet est présentement irréalisable à cause des conditions météorologiques. Des matchs d’improvisation élèves/profs pour souligner différentes fêtes avaient été suggérés. À date, 2 ont eu lieu. La décoration du sous-sol du PJR était aussi dans les projets, ils voient en ce moment les options avec le budget. La possibilité d’un open gym est aussi en discussion.
PMV, secondaire 4 PEI & PMP
Au PMV, en secondaire 4 le parti élu est le Parti Évolution. À date, la friperie De Rochebelle a ouvert ses portes. Nous y avons accès les jours 1, 4 et 8, et nous pouvons payer ou échanger des vêtements. La Tétra-Cope a été mise en place, c’est une compétition entre toutes les classes de secondaire 4. À ce jour, une activité de décoration de citrouilles a eu lieu en octobre. Un parcours à obstacles, un questionnaire
de niveau primaire et un jeu de mimes se sont tenus en novembre. En décembre, les classes devaient envoyer leur meilleure photo de groupe “de famille” quétaine. En janvier une course de luge a eu lieu. La classe en tête du classement s’est méritée des timbits.
Le parti Évolution m’a confirmé que des distributrices de serviettes sanitaires seraient disponibles dans les toilettes du PMV avant la fin de l’année! Le parti travaille en ce moment sur d’autres projets suggérés en cours d’année, comme une semaine thématique, une journée culturelle et une Coupe du monde De Rochebelle. Malgré ces accomplissements, l’ouverture de la bibliothèque de l’école après les heures de cours est incertaine à cause du manque de personnel.
PMV, secondaire 5 PEI & PMP
Au PMV, en secondaire 5, le parti Ascenseur est le parti élu. À ce jour, une « Spirit Week » a eu lieu en novembre et une disco de St-Valentin a rassemblé les élèves le midi du 14 février. Le parti Ascenseur travaille en ce moment sur les dossiers de la santé mentale, de l’environnement et de la sexualité. Certains projets reliés à l’environnement sont déjà entamés par l’Éco-comité, donc le parti Ascenseur ne veut pas nécessairement empiéter sur eux. Aussi, la journée culturelle de l’an passé sera renouvelée cette année, mais elle pourrait devenir une semaine culturelle!
Depuis le début de l’année, chaque parti travaille d’arrache-pied pour nous offrir des expériences mémorables et s’ils n’ont pas rempli toutes leurs promesses, ils ont encore jusqu’à la fin de l’année pour s’assurer de faire autant de choses que possible!
Plusieurs aspects de notre société et de notre culture actuelle ont été empruntés et inspirés de civilisations anciennes. La politique adoptée, l’architecture de nos bâtiments et la langue que nous parlons aujourd’hui en sont quelques exemples. Les civilisations gréco-romaines ainsi que les traditions judéo-chrétiennes ont grandement influencé notre société pour façonner celle que nous connaissons aujourd’hui.
Dans plusieurs régions du monde, la langue fait partie intégrante de la culture et le Québec ne fait pas exception. Bien évidemment, la langue française est une fierté québécoise et nous la parlons aujourd’hui grâce à la civilisation gréco-romaine. En effet, le français a à la fois des racines latines issues du latin romain et des racines grecques. Les principales traces laissées par les Grecs et les romains sur le plan linguistique sont leurs travaux en matière de syntaxe, d’alphabet et de grammaire. De plus, la Bible a influencé la langue française par ses expressions qui sont toujours utilisées de nos jours. L’expression bouc émissaire en est un exemple.
Architecture
L’architecture des sociétés occidentales a été grandement marquée par l’architecture grecque qui mettait en valeur ses artistes et architectes, notamment avec le Parthénon où on pouvait observer une multitude de sculptures accrochées sur les façades de ce magnifique monument. Aujourd’hui, l’architecture grecque est une inspiration par ses techniques et pour sa promotion de la culture. Quant à elle, la civilisation romaine est un modèle pour ses infrastructures qui s’avèrent grandement utiles encore aujourd’hui. Le système d’aqueducs romain pour la circulation d’eaux usées que nous utilisons pour assurer la salubrité de nos villes et municipalités en est un exemple. Les romains ont aussi entrepris la construction de routes structurées afin de faciliter les communications entre les régions de leur empire, ce que les sociétés occidentales ont reproduit à plus grande échelle.
Depuis le début de l’humanité, de nombreux systèmes politiques ont été mis en place, variant de région en région. C’est grâce à la civilisation grecque que nous voyons apparaître la première trace d’un nouveau système politique: la démocratie. Ce nouveau système se base sur le vote des habitants qu’on appelle citoyens. Parmi les 40 000 citoyens estimés, plusieurs forment les institutions démocratiques nommées Boulé, Stratèges, Archontes et Héliée. Chacune de ses institutions joue un rôle bien précis pour assurer le bon fonctionnement de la société. Aujourd’hui, au 21e siècle, les citoyens ont le droit de vote, ce qui leur permet d’avoir un regard sur le gouvernement qu’ils choisissent et par conséquent, sur les lois instaurées. La nouvelle démocratie assure la séparation des pouvoirs. Par exemple, les juges détiennent le pouvoir juridique, la police, le pouvoir exécutif et le gouvernement, le pouvoir législatif. Bref, la civilisation grecque a inspiré notre démocratie d’aujourd’hui pour instaurer un système politique cherchant l’égalité de la majorité, le droit de vote de cette majorité et la justice.
Cette année, l’hiver a commencé en beauté; ChatGPT, un logiciel d’intelligence artificielle, a fait son apparition. Mais est-ce que tous les élèves sauront résister aux possibilités de tricher avec ce nouvel outil? Et est-ce que les enseignants arriveront à les démasquer?
Qu’est-ce que Chat GPT?
30 novembre 2022. L’entreprise Open AI vient de lancer son nouveau petit bijou, Chat GPT, un logiciel autonome utilisant l’intelligence artificielle pour générer différents textes et répondre à une immense variété de questions, toujours avec une réponse précise et humanoïde. Ses utilités sont nombreuses: en quelques mots-clés, il peut traduire et corriger des textes ou encore rédiger lui-même vos courriels.
Par exemple, en lui demandant des exemples de titres accrocheurs pour un texte concernant les bienfaits du sommeil, voici quelques réponses suggérées:
-« Les avantages surprenants d’une bonne nuit de sommeil »
-« Dormir suffisamment : une clé pour une vie plus saine »
-« Pourquoi le sommeil est-il important pour votre santé mentale et physique ? »
-« Améliorez votre qualité de vie en dormant plus »
Ces résultats sont bouleversants: en quelques clics à peine, ChatGPT a réussi à exécuter exactement le travail demandé en un temps record et personne n’aurait pu deviner qu’il s’agit en fait du fruit d’une intelligence artificielle. De plus, ce logiciel est facile d’accès; la création d’un compte se fait en quelques étapes seulement et malgré la version avancée payante, l’utilisation est gratuite. L’entreprise Microsoft Bing collabore même avec Open AI pour rendre ses outils de recherche plus puissants et efficaces.
Un outil de tricherie (presque) infaillible
Même si sur papier cette merveille technologique semble véritablement être un avantage dans notre quotidien, ce n’est pas tout le monde qui l’utilise à bon escient et c’est justement l’une des problématiques les plus alarmantes dans le monde de l’enseignement. Depuis la sortie de ChatGPT, il y a eu plusieurs cas de tricherie dans les travaux à faire à la maison ou même dans les productions écrites à l’école. En effet, c’est très simple de plagier le contenu qu’offre cette plateforme: il suffit de lui faire une demande très simple comme par exemple « Écris-moi un texte sur [sujet x]», et la machine démarre: elle répondra avec précision et en très peu de temps. L’élève peut ensuite lui demander de simplifier le texte pour augmenter sa crédibilité, et hop! Il ne lui reste qu’à modifier certains passages et recopier le tout. Mais ce qui contrarie le plus les enseignants, c’est que peu importe à quel point ils sont douteux face à l’authenticité du travail de leur élève, ils ne peuvent pas l’accuser de plagiat à moins d’avoir une preuve, ce qui est peu évident. Contrairement à un texte volé sur un site comme Wikipédia ou un article d’un site quelconque, un ouvrage copié de ChatGPT est presque impossible à repérer à moins d’avoir un programme de détecteur de plagiat très puissant ou une capture d’écran du texte original.
Des solutions improvisées
Depuis l’arrivée de ChatGPT à l’hiver 2022, plusieurs professeurs de cégep ont décidé de réduire ou même de retirer de leur plan cours les travaux à faire chez soi, de peur que les élèves profitent un peu trop de cette nouvelle technologie lorsqu’ils sont à l’abri des regards. De même pendant les sessions d’examens; plus question d’utiliser un écran, les étudiants doivent se contenter de papier et de crayons. La situation va si loin que même un comité entre différents professeurs du Québec s’est formé pour traiter l’affaire. Heureusement, Open AI fait sa part en travaillant sur une mise à jour qui permettrait, grâce à la cryptographie (voir image ci-dessous pour mieux comprendre), de “signer” tout contenu venant de ChatGPT pour éviter qu’il se fasse voler. Il ne faut pas non plus oublier que le nombre d’élève ayant recours au plagiat reste assez faible malgré tout, et qu’éduquer les élèves es conséquences entraînées par la tricherie reste une des pistes les plus efficaces pour mettre fin à ce problème.
Peut-il y avoir de bons côtés?
Même si certaines personnes se servent de ChatGPT pour des raisons peu glorieuses, il ne faut pas oublier les différents bénéfices que ce dernier a apporté dès sa création. Cette application a aidé des professeurs à faire leur plan de cours, des entreprises à créer de la bonne publicité et des personnes comme vous et moi à gagner du temps quand c’est le moment d’effectuer des recherches ou encore d’analyser des textes.
En conclusion, la technologie ne cessera jamais de se perfectionner et c’est NOTRE devoir de choisir si on veut s’adapter et l’utiliser de manière plus responsable, ou pas.
BIBLIOGRAPHIE
MORANVILLE-OUELLET, Alexandre. «Intelligence artificielle: se rapproche-t-on du scénario de Terminator?», QUB radio, QUB, 13h23, 6 janvier 2023.
DION-VIENS, Daphnée. «ChatGPT bouleverse le retour au cégep», Le Journal de Québec (21 janvier 2023), [https://www.journaldequebec.com/2023/01/21/chatgpt-bouleverse-le-retour-au-cegep], page consultée le 4 février 2023
Saviez-vous que le cours d’Éthique et culture religieuse actuel sera remplacé dès l’an prochain par un nouveau cours intitulé : Culture et citoyenneté québécoise ?
L’an passé, le gouvernement provincial a annoncé la création d’un nouveau programme de niveau primaire et secondaire centré sur la préparation à l’exercice de la citoyenneté québécoise, la reconnaissance de soi et de l’autre ainsi que la poursuite du bien commun. De manière plus concrète, en quoi consistera ce cours qui sera enseigné dès septembre prochain à De Rochebelle ?
Un programme provisoire publié en août dernier à l’intention des écoles participantes au projet pilote nous donne un aperçu du contenu du cours. Les aspects abordés sont divisés selon les niveaux scolaires.
Première année du secondaire
Le cours de Culture et citoyenneté québécoise (CCQ) de première année du secondaire aborde deux thèmes principaux : Identités et appartenance ainsi que Vie collective et espace public.
Comme l’indique son nom, le premier thème traitera principalement d’identité personnelle, de socialisation, et de l’interaction entre les deux. Il sera question de l’importance des relations avec son environnement social dans la formation de son identité. On parle donc de vecteurs identitaires (origine sociale et culturelle, genre, âge), de rôles sociaux, de cultures, de conformisme, d’orientation sexuelle et d’identité de genre. Ce thème traite donc plus que l’identité individuelle.
Pour sa part, Vie collective et espace public abordera le sujet de l’identité collective. Parmi les sujets au programme, il sera notamment question d’institutions publiques communes, d’héritage culturel (premiers peuples, héritages français et britannique, catholicisme, laïcité, etc.) et de diversité ethnoculturelle, religieuse, linguistique et socioéconomique.
Deuxième année du secondaire
En deuxième année du secondaire, les thèmes discutés sont Autonomie et interdépendance et Démocratie et ordre social.
Dans le thème Autonomie et interdépendance, il sera question d’entraide, de division du travail, de liens intergénérationnels, de consentement et d’autodétermination.
L’aspect Démocratie et ordre social abordera plutôt les principes démocratiques, le fonctionnement des systèmes politiques canadiens, québécois et autochtones, les droits collectifs et individuels ainsi que les responsabilités citoyennes.
Troisième année du secondaire
En troisième année du secondaire, il n’y aura pas de cours de Culture et citoyenneté québécoise.
Quatrième année du secondaire
En quatrième année, de nombreux thèmes seront abordés dans le cadre du cours de CCQ : Relations et bienveillance, Justice et droits, Culture et productions symboliques, Technologies et défis de l’avenir.
Relations et bienveillance traitera d’intimité, de respect de soi, de relations égalitaires, d’écologisme, de souci de l’autre, d’hostilité en ligne et d’authenticité. Ce thème est une suite directe des thèmes Identités et appartenance et Autonomie et interdépendance de première et deuxième année du secondaire. Il y est donc question de relations avec les autres.
Dans le thème Justice et droits, les élèves en apprendront plus sur les principes et les types de justice, la discrimination, les recours juridiques, les tribunaux, la Charte des droits et libertés, le consentement, le Code civil, le code criminel, la violence conjugale et sexuelle.
Ensuite, dans Culture et productions symboliques, il sera question de tout ce qui a trait aux cultures : culture matérielle et immatérielle, culture classique et culture scolaire, culture populaire et culture de masse, culture alternative, culture religieuse et diversité culturelle. On parlera aussi d’acculturation et d’hybridation culturelle.
Le dernier thème étudié en quatrième secondaire est Technologies et défis de l’avenir. On y parlera de biotechnologie, de transhumanisme et de post-humanisme, de réalité virtuelle, d’algorithmes, de technocritique et de technophilie. Ce thème était déjà abordé de manière similaire dans le cours d’Éthique et culture religieuse de quatrième secondaire.
Cinquième année du secondaire
En cinquième secondaire, les deux thèmes étudiés en CCQ seront Quête de sens et visions du monde, et Groupes sociaux et rapports de pouvoir.
Dans le premier, on parlera de questions philosophiques existentielles, d’expériences marquantes, de relations interpersonnelles et amoureuses, de rites de passages, d’engagement social, de religions et spiritualité et d’idéologies. Le programme provisoire fourni par le gouvernement mentionne que l’objectif de ce thème n’est pas de présenter une vision du monde unique ou de présenter une réponse objective aux questions qui y sont posées, mais plutôt d’inciter à la réflexion.
Finalement, le dernier thème de cinquième secondaire est Groupes sociaux et rapports de pouvoir. Les sujets qui y seront abordés sont le sexisme, le racisme, le colonialisme, les inégalités socioéconomiques, l’homophobie, l’exploitation, les violences, les politiques
publiques égalitaires, les pratiques égalitaires, les réconciliations, le féminisme, le syndicalisme, le décolonialisme, l’antiracisme et le mouvement LGBTQ+.
Éducation à la sexualité
Tout au long du programme de CCQ, en plus des thèmes présentés ci-haut, celui de l’éducation à la sexualité sera abordé en classe. De nombreux sujets y seront discutés comme vous pourrez le voir plus en détail dans le programme provisoire. Pour en savoir plus, vous pouvez le consulter à l’adresse suivante :
La musique nous suit depuis des millions d’années. La première note qui a été jouée remonte à -2000 ans avant J.C. On utilisait déjà la lyre, la harpe et l’aulos. Encore aujourd’hui, la musique nous suit partout et fait partie de notre quotidien.
L’utilisation dans les magasins
Lorsque nous marchons dans les magasins il y a toujours une musique de fond qui joue. Elle est non seulement utilisée pour briser le silence mais aussi pour motiver les employés. Une étude réalisée en 2014 a démontré que 96 % des employés disent apprécier la diffusion d’une ambiance musicale sur leur lieu de travail . Certaines recherches ont démontré que l’odorat et l’ambiance nous poussent à faire des achats plus compulsifs lorsque les stimulations sont en accord avec nos goûts.
Son effet sur la société
La musique est un art très rassembleur. Elle permet de s’ouvrir sur le monde et influence aussi la réussite scolaire. Lors de situations difficiles comme le COVID, la musique a été importante, car c’était un moyen de dire : « ça va bien aller » et de mettre de la joie dans la vie des gens. Pendant la pandémie, Spotify a recensé une augmentation de 1400 % des listes de lecture sur le thème du travail à domicile.
L’effet sur le corps humain
Lorsque nous entendons de la musique classique ou douce, notre rythme cardiaque ralentit et notre tension artérielle diminue Ça fait aussi baisser nos hormones de stress, notre respiration devient plus profonde, lente et régulière.
Pourquoi notre cerveau aime-t-il la musique? Tout simplement parce que la musique provoque des réactions chimiques au cerveau. La dopamine et les endorphines, qui sont des substances associées au plaisir et à la récompense, sont sécrétées en masse, ce qui entraîne conséquemment un certain plaisir au moment de l’écoute.
Musique dans les différentes cultures québécoises
Au Québec, à une certaine époque, la musique était au cœur des soirées de Noël et des veillées où on jouait des rigodons. Tout le monde allait chez le violoneux, car c’était la seule personne qui pouvait jouer de la musique et cela permettait de voir les gens en dehors de l’église.
Dans les communautés autochtones, la musique se joue dans les pow wow, une fête qu’on célèbre pour se retrouver entre amis et en famille après de longues périodes d’absence ou pour souligner les exploits d’un guerrier. Cette musique est utilisée comme une sorte d’hymne national pour la communauté ou la nation organisatrice. Elle est composée de chants accompagnés par des tambours faits à la main.
Une méthode thérapeutique avec de multiples bienfaits qui devrait être utilisée plus souvent, telle est la bonne manière de décrire la zoothérapie
Qu’est-ce que la zoothérapie
La zoothérapie est une forme de thérapie impliquant des animaux. Elle a pour but d’aider les personnes atteintes de problèmes de santé mentale, émotionnelle ou physique. La zoothérapie est aussi connue sous le nom de thérapie assistée par l’animal. Le thérapeute sera en mesure d’offrir la consultation nécessaire au patient avec l’aide d’un animal. La zoothérapie est souvent utilisée auprès de patients souffrant de dépression, d’anxiété, d’un trouble de la personnalité, d’un trouble de développement, d’un trouble cognitif et de différents traumatismes. Le but de la zoothérapie est de créer un lien entre le patient et l’animal afin d’apporter différents bienfaits à la personne. On y retrouve plusieurs sortes d’animaux tels que des chiens, des chats, des lapins, des hamsters et plus encore. La variété d’animaux ne cesse de croître. Toutefois, il ne faut pas confondre la zoothérapie avec les activités assistées par l’animal puisqu’il s’agit de deux concepts distincts. La zoothérapie utilise des animaux afin d’aider les gens à surmonter leurs difficultés émotionnelles, physiques et psychologiques pour améliorer leur bien-être. Bien évidemment, elle est utilisée en complément avec la thérapie traditionnelle. Tandis que les activités assistées par l’animal se résument à l’utilisation des animaux pour assister les personnes dans des activités quotidiennes comme la participation à des programmes de réadaptation physique ou des programmes pour des personnes souffrant de troubles comme l’autisme. Ces activités n’ont pas toujours d’objectifs thérapeutiques spécifiques. Elles sont plutôt destinées à éduquer, motiver et divertir.
Bienfaits de la zoothérapie
Les bénéfices qu’apporte la thérapie assistée par l’animal diffèrent selon les individus puisque chacun a ses particularités, mais il reste que les avantages sont nombreux. On remarque souvent auprès des patients une réduction du stress, une perception plus optimiste de la vie, une meilleure récupération postopératoire, une diminution de la pression artérielle, une meilleure socialisation, de la faciliter à relaxer, etc. L’animal apporte un effet apaisant et réconfortant à la personne et améliore souvent l’humeur. Cela peut aider à calmer la crainte des patients face à des procédures médicales comme des vaccins. De plus, de nombreuses études scientifiques ont démontré que la zoothérapie contribue à augmenter l’estime de soi ainsi qu’à combler les besoins psychologiques et émotionnels comme être aimé inconditionnellement et se sentir utile. La grande majorité des personnes éprouvent une sympathie spontanée envers les animaux, sans oublier que la thérapie assistée par l’animal peut aider à surmonter un obstacle difficile comme un deuil ou à briser l’isolement. De plus, l’utilisation d’un animal lors d’une session de groupe favorise l’interaction des participants. Il ne faut pas négliger les bienfaits que les animaux peuvent apporter aux personnes âgées vivant seules ou souffrant de dépression. Effectivement, lors de la pandémie, plusieurs personnes âgées se sont vues privées de tout contact social. Les séances avec les animaux ont prouvé que ça pouvait réduire les symptômes de solitude et de stress chez les patients tout en améliorant leur qualité de vie. La thérapie assistée par l’animal permet aussi d’améliorer la qualité de vie des personnes hospitalisées, des personnes atteintes de démence, d’Alzheimer, de schizophrénie, d’handicaps, de maladies chroniques et bien plus.
Qu’est-ce qui dure réellement dans notre monde? C’est la question que je me pose lorsque j’observe les enjeux mondiaux qui agitent notre planète. Ainsi, je vous propose une critique littéraire, par rapport aux valeurs sociales, d’un livre que j’ai lu récemment: Entre chiens et loups.
Nous sommes dans un monde où l’égalité de couleur est impossible. Un monde où les Noirs, les Primas, sont riches, prospères, puissants et où les Blancs, les Nihils, sont dénigrés, méprisés. Perséphone Hadley (Sephy), 14 ans, fait partie de la haute classe. Sa naïveté et sa détermination sont admirables. Même si elle est prête à secourir n’importe qui, sa famille respecte impérativement les standards sociaux. Même que son père, ministre de l’Intérieur, travaille pour agrandir l’abîme entre Primas et Nihils. Callum McGrégor, le meilleur ami de Sephy, ne rentre certainement pas dans le moule que la société lui impose. Il a presque deux ans de plus qu’elle, est intelligent, sensible, mais suffoque sous la discrimination qui règne. Hésitant à agir, McGrégor laisse la haine s’accumuler au fond de lui, bouillir. C’est dans ce monde noir d’inégalités que grandissent nos deux héros. C’est dans ce monde blanc d’indécence que leur amour rose se développe. Et ce monde foncé est peinturé avec une palette unicolore…
Enjeux identifiés
Tout d’abord, le lecteur observe la défaillance dans le système gouvernemental qui influence l’opinion publique. En effet, lorsque les premiers Nihils (dont Callum) entrent au réputé collège pour Noirs Heathcroft, plusieurs émeutes ont lieu, des massacres surviennent et les autorités racistes interviennent. Habituellement, les Blancs ont droit à une éducation moindre, peu financée. Sephy, bouleversée par ces agissements, s’acharne à la protection de son ami, mais elle est maltraitée à son tour. De plus, Kammal, son père, est soucieux uniquement de sa crédibilité donc l’atmosphère familiale est sans amour et devient un outil d’apparence. Pour ce qui est de Callum, le désir violent de son père et de son frère pour la vengeance l’influence et détruit petit à petit le pacifisme maternel. En parallèle, la Milice de la Libération est un groupe nihil terroriste qui se bat pour l’égalité de son peuple. Elle perçoit les Primas comme des meurtriers alors que ce n’est peut-être qu’une manière d’oublier leurs meurtres qui les dégoûtent eux-mêmes. Un baiser qui aveugle notre passé, une bouteille qui apaise notre douleur ou une arme qui évacue notre rage. Ces actions permettent de réaliser les injustices qui régissent la société. Par exemple, l’interdiction d’aimer ou de se défendre amène la culpabilité de son identité. En effet, puisqu’ils sont différents, la relation entre Sephy et Callum, considérée comme scandaleuse, solidifie plusieurs rivalités qui l’empoisonne, accroissant le sentiment de haine, amenant la compétition. Pour lui, un Prima ne peut être malheureux. Ainsi, il généralise leur hostilité, ce qui affecte même Sephy, restée apathique face à cette souffrance. Riches de leurs expériences, les jeunes apprivoisent leur horrible réalité, esquivant la mort qui les a peut-être déjà atteints.
Selon moi, ce livre, bien que sensible, traite d’enjeux racistes gouvernementaux et familiaux auxquels il est pertinent de réfléchir. En effet, nous nous sensibilisons à la diversité mondiale tout en comparant le racisme «inversé» par rapport à certains pays comme l’Afrique du Sud ou les États-Unis. Les mots sont bien choisis pour la description et permettent ainsi une vision objective. Le lecteur analyse les sentiments contradictoires des personnages face à leur destin et comprend la douleur des deux côtés de la médaille. Je pense d’ailleurs que c’est ce qui rend l’histoire si réaliste, originale. La richesse ne crée pas le bonheur, l’égalité le crée. De plus, chaque page ajoute une émotion, un événement ou un éclat qui fait grandir l’histoire. Le tout premier élément est la couverture qui présente la moitié des visages des deux personnages principaux. Selon mon interprétation, il est démontré qu’ils ont chacun besoin de l’autre pour être un entier. Leur différence est complémentaire. D’un autre côté, j’observe la ligne qui les sépare, comme pour les éloigner. À première vue, cette dangereuse divergence est déjà perceptible. De plus, le titre significatif est mis en valeur. «Entre chiens et loups» est une expression signifiant que dans l’obscurité, on ne peut pas discerner totalement les choses. Quelles sont les réelles intentions de nos personnages? Est-ce de l’amour ou de la haine? Pourquoi catégoriser la population? Comment différencier le bien du mal? C’est ce que vous découvrirez si vous lisez ce bijou littéraire enrichissant…
En conclusion, devant les injustices ravageant notre société, je constate que peut-être rien ne va vraiment durer. Par contre, Entre chiens et loups, livre que je vous propose, permet de voir l’espoir sous un angle plus artistique.
BIBLIOGRAPHIE
BLACKMAN, Malorie. Entre chiens et loups,Toulouse, Les Éditions de Milan, 2005, 396 p. (Entre chiens et loups)
Depuis des siècles déjà, de nombreuses militantes féministes luttent au quotidien pour la reconnaissance de leurs droits. En l’honneur de la journée internationale des femmes, le 8 mars, voici quatre courtes biographies de féministes québécoises qui méritent notre attention.
Dorimène Desjardins (1858-1932)
Dorimène Desjardins a été élevée dans une famille malchanceuse comme tant d’autres. En effet, 2 de ses frères sont décédés au cours de leur enfance à cause des nombreuses épidémies qui sévissaient à l’époque. Toutefois, le destin qui attendait Dorimène était différent. Dorimène est une femme brillante. Elle complète ses études au couvent de Notre-Dame-de-Toutes-Grâces, à Lévis. Ensuite elle épouse Alphonse Desjardins. Peu de temps après avoir accueilli leur 10ème enfant, le mari de Dorimène décroche un poste de sténographe au parlement d’Ottawa. Au grand désarroi de Dorimène, le nouveau boulot de son époux le force à s’éloigner de plus en plus de sa famille. Pendant que son mari tape des symboles sur sa machine à écrire, sa femme se retrouve seule avec sa famille et les finances de la maison. Elle gère le tout avec brio.
Le 6 décembre 1900, Alphonse et Dorimène fondent ensemble la toute première caisse populaire de l’Amérique du Nord connue sous le nom de Caisse Populaire de Lévis. Cette caisse est en quelque sorte l’ancêtre des Caisses Desjardins. Grâce à celle-ci, les Québécois auront dorénavant leur compte bancaire. Cependant, dû à l’absence d’employés et de son mari, Dorimène gère elle-même leurs 163 caisses pendant des années sans toutefois bénéficier de la reconnaissance qu’elle méritait. En effet, Dorimène travaille dans l’ombre de son mari. Elle s’exécute au nom d’Alphonse avec pour seule gratitude un piètre salaire largement insuffisant par rapport à la tâche exécutée. Rapidement, cette femme en inspire d’autres. Dorimène envoie un message de persévérance et incite d’autres femmes à travailler même si ce n’est point valorisé à l’époque.
Marie Lacoste Gérin-Lajoie (1867-1945)
Marie Lacoste a porté plusieurs chapeaux au cours de son existence, notamment ceux d’auteure, de militante féministe, d’éducatrice et de maman. Issue d’une famille favorisée et investie intellectuellement, Marie n’a pas eu d’autre choix que de s’instruire par elle-même après avoir réalisé ses études au Couvent d’Hochelaga, et ce à 15 ans seulement. À cette époque, le parcours scolaire s’arrête pour la plupart des femmes puisque la totalité des universités francophones catholiques n’accueillent que les hommes.
Elle puise tout son savoir dans les livres de la bibliothèque de son père, Alexandre Lacoste, avocat et professeur de droit très réputé. Dans ces années, une loi familiale décrète que l’homme est chargé de sa famille et que lui seul peut prendre les décisions qui la concerne. Marie a envie de progresser. Elle milite pour la Commission des droits civils de la femme au Québec avec acharnement. En 1931, elle parvient à faire modifier un article du Code civil du Québec. Les femmes qui ont un emploi disposeront désormais librement de leur paie.
De 1902 à 1932, elle publie son Traité de droit usuel et les trois éditions suivantes. Ses livres connaissent un vif succès auprès des dirigeants politiques, des écoles et des groupes de féministes. En 1908, elle cofonde l’École d’enseignement supérieur. En 1907, accompagnée de Caroline Dessaulles-Béiques, Marie fonde également la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste, un organisme qui représente les associations féministes. La militante est à la tête de l’organisme pendant 20 ans où elle enseigne aux femmes leur véritable place au sein de la société. Marie et sa fédération sont les pionnières de la milice pour le droit de vote des femmes au Québec, droit qui sera acquis en 1940. De nos jours, Marie Lacoste Gérin-Lajoie est reconnue comme l’une des premières féministes du Québec. Elle aura permis des avancées incontestables pour le droit de la femme au sein de la famille, de l’éducation et pour sa place dans le domaine professionnel.
Aujourd’hui, une salle de concert à l’Université du Québec porte son nom. En 2019, le ministère de la Culture et des Communications du Québec l’a qualifiée de personnage historique en l’honneur de tous les exploits qu’elle a accomplis. Marie a également élevé un petit prodige, sa fille Marie, baptisée du même nom que sa mère. Elle est la première femme diplômée détentrice d’un baccalauréat des arts au Québec. Cette femme a gradué à l’École d’enseignement supérieur, fondée auparavant par sa mère. Bref, ce duo mère- fille mérite grandement d’être honoré pour toutes les luttes qu’elles auront achevées et gagnées.
Irma LeVasseur (1877 – 1964)
Fille unique de Nazaire LeVasseur et Phédora Venner, Irma Levasseur naît le 20 janvier 1877. Dans son enfance, Irma voit mourir un de ses jeunes frère. Cet évènement marquant a sans doute eu un impact sur son futur, la poussant à devenir la première femme médecin canadienne-française et la fondatrice des hôpitaux Sainte-Justine de Montréal et l’Enfant-Jésus de Québec.
À 17 ans, elle s’inscrit à l’École de médecine de l’Université Saint-Paul au Minnesota où elle obtient son diplôme en 1900. Alors qu’elle vient à peine d’obtenir son droit de pratique dans sa province natale, faveur allouée par l’Assemblée législative, Irma se rend en Europe pour se spécialiser en pédiatrie. La jeune femme a effectivement toujours été déterminée à soigner les enfants; les plus vieux ne l’intéressent pas. Au fond, elle souhaite s’occuper des enfants de la façon dont ses deux frangins décédés auraient mérité de se faire soigner.
Elle retourne au Québec après sa formation alors que les cas de mortalité infantile montent en flèche dans la province. La tuberculose faisant des ravages, Irma LeVasseur entreprend des démarches pour inaugurer un hôpital spécialement pour les enfants. Ayant impliqué quelques personnes dans son projet telles Justine Lacoste-Beaubien et les docteurs Raoul Masson et Séverin Lachapelle, ils fondent l’hôpital Sainte-Justine de Montréal. Irma démissionne toutefois du bureau médical quelques mois plus tard, exclue de la direction pour des raisons qui restent inconnues. Elle aura donc quitté l’institution dont elle était pratiquement l’instigatrice principale, sans aucune explication.
Pendant quelques années, Irma se consacre à la pratique médicale outre-frontières où elle soigne des victimes d’épidémies en Serbie, lors de la première guerre mondiale. Le Dr Albiny Paquette qui est à ses côtés lors de cette mission souligne le courage, l’énergie inépuisable et la détermination de la jeune femme, d’ailleurs la seule du groupe. Elle travaille ensuite pour un hôpital militaire en France, puis pour la Croix-Rouge dans les années 1918.
En 1922, Irma LeVasseur décide de revenir dans sa ville natale où elle inaugure l’Hôpital de l’Enfant Jésus, destiné aux enfants, en collaboration avec les docteurs René Fortier et Édouard Samson. Pour une deuxième fois, elle est écartée de l’administration de l’établissement en raison de conflits qui éclatent. Sans se laisser abattre par ces injustices, elle prend alors l’initiative de fonder l’Hôpital des Enfants malades qu’elle dirigera seule, pour enfin prendre la place qu’elle mérite.
Irma LeVasseur décède le 18 janvier 1964, sans mari ni enfants. Elle aura consacré toute sa vie à celle des autres mais ne recevra rien de plus qu’une célébration en son honneur organisée par le Cercle des femmes universitaires du Québec. Le 8 mars 2019, plus de 50 ans après sa mort, Irma est enfin désignée personnage historique, titre qu’elle mérite plus qu’énormément.
Simonne Monet-Chartrand (1919-1993)
Syndicaliste, activiste, pacifiste, féministe, conférencière, rédactrice, maman de 7 enfants, tous ces titres décrivent à merveille la femme qu’était Simonne Monet-Chartrand. Née le 4 novembre 1919 à Montréal, elle grandit dans une famille aisée de classe moyenne. À sa majorité, elle adhère à la jeunesse étudiante chrétienne puis devient présidente des conseils d’administration au niveau provincial. C’est également là qu’elle rencontre Michel Chartrand qui deviendra son mari en 1942 malgré la non-approbation de ses parents.
Toute jeune, Simonne remarque les inégalités entre filles et garçons, notamment dans les sports et les loisirs. Lorsqu’elle se joint à la cause du féminisme en 1939, entre autres pour lutter contre l’interdiction du droit de vote des femmes, elle parvient enfin à avoir un impact sur une cause qui la révolte depuis longtemps. Tout au long de sa vie, elle milite pour d’autres enjeux importants tels que les droits des travailleurs et des syndicats, les droits de la personne et le pacifisme. Simonne aime prendre action et avoir une influence positive sur la société. C’est pourquoi elle fonde, aux côtés de Thérèse Casgrain, la Fédération des femmes du Québec et l’Institut Simone de Beauvoir de l’Université Concordia.
En plus de ses nombreuses apparitions à Radio-Canada en tant qu’intervenante et rédactrice, cette femme de convictions publie une grande quantité d’articles pour divers magazines. Elle tient à mettre des mots sur les injustices que subissent ses pairs au quotidien, ce qui explique la publication de plusieurs livres sur l’histoire des femmes, le sujet qui lui tient le plus à cœur.
Décédée le 18 janvier 1993 à Richelieu, Simonne Monet-Chartrand aura travaillé toute sa vie à faire évoluer les mentalités pour obtenir un Québec moderne où les femmes occupent la place qu’elles méritent. De nos jours, plusieurs lieux, rues et bâtiments portent son nom, comme notre chère salle Simonne qui honore ses actions !
Cet article ne représente pas la totalité des nombreuses féministes qui ont vécu et qui se sont battues au cours de l’histoire. Des centaines d’autres méritent notre attention : Madeleine Parent, Claire Kirkland-Casgrain, Elsie Reford, Isabelle Couc-Montour ou Léa Roback pour n’en citer que quelques unes.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages de référence
BARBEAU-LAVALETTE, Anaïs. Nos héroïnes, Montréal, Éditions Marchand De Feuilles, 2018, 87 p. (Bourgeon)
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