Archives pour la catégorie L’histoire à relais

Une seule histoire écrite et développée par chacun des journalistes.

Histoire à relais (partie 1): LES PEI… INFECTÉS ?

Célia Van Hiel 

18 octobre 2025. Les élèves du PEI, après avoir étudié de nombreuses heures pour leur examen d’espagnol, se retrouvent le cerveau grillé et semblent souffrir de symptômes étranges. Leur seul but apparent : poursuivre et punir les élèves aux mauvais comportement. Leur cible: des PMP.

Victoria écoute la radio. Les gens racontent l’événement qui se passe à De Rochebelle il y a deux semaines. « Ils croient tout savoir », pense Victoria. En étant l’une des rares survivantes de son pavillon, elle connaît le vrai déroulement du massacre du 18 octobre. Toutes les nuits depuis ce jour, elle fait des cauchemars de la disparition de ses amis, absents depuis cette nuit-là, de la transformation soudaine des PEI et de la façon dont ils ne l’ont pas vue venir. Victoria se sent souvent coupable d’être encore en santé, contrairement à tous ses amis ; ils méritent tout autant qu’elle d’être là aujourd’hui. Mais dans quel état sont-ils? Les souvenirs de cette journée étrange sont encore très clairs et frais dans son esprit, presque comme si elle y était encore…

Ce jour-là…

La cloche retentit, le bruit répétitif leur rappelant qu’ils doivent être en cours dans cinq minutes. Des bruits de pas approchent, plus forts que les pas confiants des professeurs, plus bruyants aussi. Une émeute d’élèves se montre par les fenêtres situées là où Victoria et ses amis se rendent pour leur cours d’espagnol. On les voit à peine, mais assez pour se rendre compte qu’ils ne sont pas dans leur état normal, plus… affamés, peut-être ? Ils se dirigent tous vers le même endroit, le PJR. Victoria, malgré les conseils de ses amis qui lui disent que la cloche va sonner d’une minute à l’autre, marche rapidement pour atteindre la porte 7 et mieux les apercevoir. « Ils ne vont rien me faire, » pense Victoria, « j’en suis sûre. »

Elle s’approche un peu, pas trop. Juste assez pour apercevoir les PEI. Ce qu’elle voit lui semble invraisemblable. Pourquoi est-ce qu’ils agissent comme ça et surtout pourquoi n’arrivent-ils pas à ouvrir la porte? C’est pourtant si simple. Quand enfin un des élèves détraqués réussit à ouvrir la porte de notre pavillon, tous se précipitent vers l’intérieur et accourent vers les premiers élèves qu’ils voient. Heureusement que Victoria ne s’est pas montrée, car elle aurait fini transformée en ce qui semble être des zombies. Elle décide d’aller avertir ses compagnons au lieu d’aller se cacher. La jeune femme arrive vers ses amis une ou peut-être deux minutes plus tard. En tout cas, elle est essoufflée et en panique totale. Ce qu’elle voit dans la classe n’est rien d’autre qu’une bande d’élèves possiblement infectés. Et malheureusement, elle arrive à reconnaître ses amis dans cet attroupement. 

Quelques heures plus tard, dans les toilettes du PMV

Victoria est bien cachée, elle en est certaine. Cependant, ça n’empêche pas le sentiment d’angoisse qui grandit chaque seconde et menace de revenir sous forme liquide qui pourrait éventuellement ressortir par sa bouche et avertir de sa présence, ce qu’elle ne veut surtout pas. Elle regarde partout avec l’espoir de trouver une possible sortie, un peu difficile vu la position dans laquelle elle s’est mise. Vic regarde au plafond, sur les murs. Même si ça n’a pas de sens, elle le fait quand même. La fenêtre semble la plus simple et sûre des issues. Il y a un seul problème: elle n’est pas certaine de passer à travers. Mais elle essaye quand même et, par on ne sait quel miracle, Victoria arrive à se retrouver dehors. Sprinter devient sa seule chance de survie et même si toutes ses forces l’ont quittée à cause de cette satanée peur, elle court jusqu’à chez elle, car, heureusement, elle n’habite qu’à quinze minutes de l’école. D’ailleurs, l’école pourra-t-elle rester ouverte avec tous ces événements?

Chez elle, ce soir-là…

La police lui répond et tous les mots qu’elle essaye de cracher se mélangent et forment des phrases incompréhensibles. On lui dit qu’un scientifique expert en épidémiologie est en route pour un interrogatoire. La boule au ventre, elle recommence à respirer et s’en sort mieux. Victoria espère qu’au moins, ils vont la croire et pourront régler cette situation. 

Les appels de sa mère la sortent de ses pensées et ses souvenirs et Vic revient à elle, il est l’heure d’aller manger. 

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BIBLIOGRAPHIE

Source de la photo libre d’utilisation liée à l’article: Photo de Caio sur Pexels – https://www.pexels.com/fr-fr/photo/livre-ouvert-sur-la-photographie-de-mise-au-point-selective-de-surface-blanche-46274/

Histoire à relais

Louison Petelle

Quelques jours passèrent et Noël s’approchait à grands pas, la théorie du calendrier de l’avent étant la plus adoptée, les élèves ne pouvaient cacher leur excitation quant à la surprise qui les attendrait le matin de Noël, 5 jours plus tard.

D’autres, plus terre à terre, essayaient de trouver une explication à ces apparitions, un club se forma donc dans l’unique but d’élucider cette affaire plus qu’étrange. Tous les jours 4 et 8 à 12h, 10 élèves de tous les niveaux se réunissaient dans le local de science du PMV pour faire part de leurs observations et  théories.

Ce fut Mathéo qui arriva le premier ce midi, une fois tous les élèves du cours précédent partis, il brancha son ordinateur, installa les bureaux et chaises pour ses acolytes et ferma les stores. Mathéo prenait ce club très au sérieux, après tout, il était le fondateur du “Club des Mystères”, et avait travaillé fort pour former une équipe de choc.

Un à un, les membres arrivèrent et s’installèrent dans la classe. Puis quand l’équipe au complet fut présente, Mathéo s’écria:

– Bienvenue à la 5e réunion du Club des Mystères!

Puis le projecteur s’alluma et dévoila le tableau d’indices qui comprenait toutes leurs informations sur ces “Choses”.

« J’ai parlé à la secrétaire ce matin, elle veut bien nous laisser examiner les choses du 6 au 10 décembre cette semaine, mais je vais devoir revenir à la charge si on veut avoir l’autorisation pour les apparitions du 11 au 18 », annonce Laurence.

– Moi je me suis renseigné pour les caméras de surveillances, toujours rien. Les choses apparaissent la nuit comme par magie au milieu de l’estrade sans que personne ne les dépose, et se font récupérer et amener au secrétariat tous les matins, ajouta Terry.

– Quelqu’un a parlé aux journalistes du journal étudiant pour l’interview de demain? demanda Mathéo après avoir fini de tout noter dans son calepin.

– Je m’en charge! », rassura Olivia.

Alors que la réunion était sur le point de prendre fin, un élève entra brusquement dans le local, essoufflé.

– Il.. il est arr..arrivé quelque chose à la vitrine du secrétariat! Les choses, les choses ont disparu!!!

À SUIVRE

L’histoire à relais – La course poursuite

Louison Petelle

Le matin du mardi 5 décembre, ceux qui étaient arrivés en avance accoururent à l’agora du PMV pour découvrir ce que ce présumé “calendrier de l’avent” avait fait apparaître. La surprise se vit sur le visage de chacune des personnes présentes dans la vaste salle, la chose du jour n’avait rien de commun. Certains n’en avaient même jamais vu de leur vie! Pourtant, elle se trouvait bien là, à l’emplacement exact où la deuxième chose avait été trouvée. 

Alors que tout le monde était abasourdi par cette apparition, un élève porté par l’adrénaline en profita pour bondir sur scène et attraper la chose. Sans que personne n’ait le temps de réagir, le voilà en train de s’élancer dans le couloir, l’innommable chose à la main. Puis la réalité frappa la foule hébétée et le vigile se mit à sa poursuite, suivis de quelques élèves et professeurs. 

Cet incident se transforma vite en une véritable course poursuite, les élèves témoins de l’événement informent ceux qui venaient de se faire déposer par les bus et on entendit même la direction à travers les intercoms dire au jeune homme de se rendre immédiatement au secrétariat pour mettre la chose entre de bonnes mains. Mais rien à faire, l’élève était décidé et cela n’arrangeait pas les choses qu’il fasse partie du club d’athlétisme, le surveillant, qui commençait à se faire vieux arrivait à peine à ne pas le perdre de vue.

Finalement, ce furent des élèves de 5e secondaire qui le coincèrent dans la cafétéria, sous les yeux des spectateurs qui avaient filmé toute la scène. Les sauveurs de la journée réussirent à lui reprendre la chose et à l’amener ainsi que le voleur au secrétariat du PMV. Le coupable se fit sévèrement réprimander par le directeur lui-même et fut renvoyé chez lui, une lettre d’excuse à rédiger en punition. Quant à la chose, elle fut mise en sécurité aux côtés des 4 premières trouvées depuis le début de ce mois de décembre mouvementé.

Le lendemain, les élèves ne virent pas de 6em chose au centre de l’estrade de l’agora, ce fut un choc pour tout le monde et des rumeurs comme quoi les choses arrêteront d’apparaître se partagèrent. Mais tout s’éclaircit quand on entendit la direction au message du jour, expliquant qu’après l’incident de la veille, il avait été décidé que la chose serait amenée au secrétariat avant l’ouverture de l’école par le surveillant, pour que rien de tel ne se reproduise. Mais il se fit également mentionner qu’en vue de l’intérêt que les élèves portent pour ces apparitions, les choses seraient à présent toutes exposées dans la vitrine du secrétariat pour que tout le monde puisse profiter du mystère de l’apparition de ces objets ahurissants.

À SUIVRE

L’apparition

Rose-Marie Cantin 

Le 1er décembre, jour final de la semaine d’école, lorsque les élèves et les enseignants arrivèrent à l’école au matin, une chose était apparue. Elle était apparue plus précisément au milieu de la scène de l’Agora du PMV. Qui l’avait placée ainsi? La question courait sur toutes les lèvres, autant celles des élèves que celles des enseignants. Les rumeurs couraient plus vite encore qu’un cheval de compétition. C’était assurément un concierge, disait l’un, mais non, un professeur de sciences qui s’emmerde, disait l’autre. Une chose était certaine, l’apparition n’avait pas sa place dans l’agora et fut immédiatement emmenée au secrétariat du PMV.  

Tout le monde pensait l’incident clos, il devait l’être, la chose avait été soustraite à la vue de tous. L’événement intéressant de la journée était fini. 

Le 2 décembre, un samedi, les élèves et les professeurs avaient tous oublié l’incident de la veille, en s’abandonnant à la fin de semaine. Une fin de semaine de correction pour certains, de travail pour d’autres ou encore de relaxation pour les plus chanceux ou procrastinateurs. Sans que la moindre âme qui vive ne le sache, une deuxième chose était apparue. Elle était différente de la première certes, mais n’importe qui doté de vision aurait pu faire le lien entre les deux. Toutefois, comme personne n’était venu à l’école, la deuxième chose resta au centre de l’estrade de l’Agora jusqu’au lendemain matin. 

Le dimanche 3 décembre, une troisième chose apparut. Comme la deuxième chose était restée en place au centre de l’estrade, la troisième chose n’eut d’autre choix que de se placer à sa droite.  

Le lundi 4 décembre, élèves et professeurs passaient les portes de Rochebelle dans une mécanique bien rodée depuis le début de l’année pour commencer une autre semaine de torture. Une quatrième chose était apparue, cette fois-ci à la gauche de la deuxième, suggérant qu’elle soit arrivée en troisième place sur ce podium. L’incident du vendredi, oublié au cours des deux derniers jours de congé, refit surface avec la force d’un volcan. Les rumeurs, qui couraient auparavant avec la vitesse d’un cheval, allaient maintenant à une vitesse comparable à celle des vents d’un ouragan de force 5. Tous doutaient, se suspectaient. Même les moyennes des examens de ce lundi se révélèrent basses. Soudain, dans l’Agora, où on avait enlevé les trois plus récentes choses, un élève prononça une phrase qui changea tout : « Eh bien, c’est p’t’être un genre de calendrier de l’Avent. T’sais, on est en décembre et y’a eu une chose pour chaque jour à date. » Dès que le dernier mot franchit la barrière de ses lèvres, tout le monde adopta l’idée. Un calendrier de l’Avent, bien sûr! Pourquoi personne n’y avait pensé plus tôt? Dès la fin du midi, la nouvelle avait voyagé jusqu’aux confins de l’école et même jusqu’au PMR. Par contre, même si ce fait était établi, le mystère restait entier. Qui? Pourquoi? Comment? Tous attendaient le lendemain avec impatience.

Source de l’image liée à l’article: Photo de Blaz Photo sur Unsplash

Le deuxième chapitre d’une histoire qui commence et finit par les mêmes mots.

Une histoire qui débute et finit par les mêmes mots, tel est le défi que je me suis donné, du moins si j’en suis capable.

Vous trouverez ici le deuxième chapitre de ce roman, le premier étant déjà disponible dans l’édition d’avril.

Chapitre 2

Je l’avais rencontrée en décembre. Je me rappelle de la première sortie que nous avions faite tous les deux. Nous sommes allés patiner. Ce n’était pas la première fois que nous faisions une activité ensemble, mais de cette façon là, oui.

Nous y sommes allés d’une façon… moins amicale.

Plus comme un rendez vous.

Un rendez-vous amoureux.

Nous étions deux personnes qui aimaient prendre notre temps, mais la connexion entre nous était évidente.

Nous avons patiné main dans la main pendant quelques heures jusqu’à en avoir les orteils gelés. Je lui avais acheté un chocolat chaud pour qu’on se réchauffe. Après seulement quelques heures passées avec lui, je lui avais confié mes problèmes d’anxiété. Il m’avait rassuré, en me disant qu’il m’aimait malgré tout et qu’il était là pour moi, qu’il ne m’abandonnera jamais.

Techniquement, a t il tenu sa promesse?

Je ne le sais pas moi même.

Mais je ne peux pas lui en vouloir évidemment.

Je me sentais si bien avec lui.

Jamais je ne m’étais senti ainsi auparavant

Notre relation était si saine. Peut-être trop même.

***

Cela faisait déjà presque un an que nous nous fréquentions.

C’était le retour de ma saison préférée. C’était le 22 décembre, il me semble.

Ou le 23.

Je ne m’en souviens plus pour être honnête.

Cette fois-là nous décidions d’aller marcher dans le Vieux-Québec. Je me souviens que c’était une journée chaude d’hiver.

La température était en haut du point de congélation. Peut-être 5 ou 6° C.

Pour l’occasion je tressa mes longs cheveux bruns comme je le fais souvent.

Quoi qu’il en soit, nous nous étions donné comme point de rencontre le terminus d’Youville puisque nos deux bus s’y rendait.

Mon bus arriva environ 8 minutes après le sien. Alexis était donc déjà là lorsque je suis arrivée. Je descendis en remerciant le chauffeur et je rejoignis mon copain.

Dès que je l’aperçu je trouva qu’il avait l’air un peu perdu dans ses pensées.

«Ça va?»

lui demandais-je inquiète.

«Oui, mais j’ai l’impression qu’il fait froid non?»

Je trouva cela bizarre car moi j’avais chaud avec mon manteau d’hiver. Mais bon c’était peut-être juste son bus qui lui avait donné froid.

«J’ai apporté une veste de plus dans mon sac, on peut rentrer dans un commerce pour que tu la mette en dessous de ton manteau.»

«Oui ca serait gentil si ça ne te dérange pas.»

Évidemment que ça ne me dérangea pas.

Ça me fut même plaisir.

Pourtant, j’eu cette impression que ce n’était pas la seule chose qui clochait avec lui.

Évidemment, je me dis que ça arrivait à tout le monde des journées plus difficiles, je lui demandis donc s’il y avait d’autres choses qui le tracassait pour être sûr qu’il sente qu’il pouvait m’en parler si jamais.

«Tu es certain qu’il n’y a pas autre chose qui cloche?»

«Je me sens un peu étourdi mais ce n’est rien de grave ça m’arrive souvent ces temps-ci.»

«Aimerais-tu aller manger ou boire quelque chose?»

«Non merci, je n’ai pas faim»

«Es tu sûr? Je peux te le payer.»

Il me fit un sourire en coin.

Je sentis encore qu’il n’était pas cent pour cent correct mais à ce moment, je me donna pour défi de lui changer les idées.

Nous avons commencé notre marche juste après être rentrés pour se réchauffer.

Il ne venait pas souvent au vieux-Québec donc nous commencions par aller au château frontenac. Nous avions même essayé les grandes glissades!

J’avais oublié l’incident survenu quelques minutes plus tôt et je profita du moment. Après environ une heure de marche je rentra dans la bâtisse pour me chercher un starbucks. Comme à mon habitude, je lui en proposa un, mais a ma grande surprise, il refusa. Alexis était le genre de personne à ne jamais refuser une Starbucks.

Un peu comme moi en fait.

Je sentis qu’il en voulait un mais qu’il s’en empêchait.

«Ça me fait plaisir de t’en acheter un Alex.»

Je lui souris

«Non merci, j’apprécie l’intention mais je n’en ai pas très envie.

Encore à ce jour je ne sais pas si j’ai halluciné cette journée là, mais on aurait dit qu’il avait presque les larmes au yeux.

Je me suis dit que j’avais assez insisté pour cette journée-là et qu’il m’en parlerait s’il me souhaitais.

J’aurais peut-être dû insister finalement…

Le royaume sans ressources – Chapitre 10 – Ligne ennemie

Lydia Chabot-Scrosati

À MILLELIEUXDEMOILOU, Appoline, Laurent, Horace et les autres voulaient trouver un moyen d’aller chercher les habitants pris au royaume des Quatre. Depuis quelques jours, ils avaient étudié des cartes afin de trouver la meilleure route à prendre. Il se trouvait que ceux-ci devraient passer par plusieurs villages et royaumes pour y arriver. C’était peut-être leur seule chance de se faire des alliés et par le fait même une armée digne de ce nom.

Un conseil se forma au sein du village pour diriger l’attaque. Si officiellement Appoline détenait l’autorité, Laurent prenait la majorité des décisions. Seulement, la communauté restait profondément méfiante envers le général. Le conseil voyait pourtant en lui un stratège efficace. Sur ses ordres une approche fut donc tentée.

Deux jours après le départ des espions et ambassadeurs pour les villages voisins, l’armée récemment formée se mit en marche. Si elle n’alignait que cinq cent soldats, leurs anciens alliés triplèrent les rangs. C’est ainsi que le détachement partit vers le nord alors qu’il se séparait en trois cohortes. Celles-ci doublèrent difficilement alors que différents groupes se joignaient à eux. Les émissaires du conseil eurent de grandes difficultés à augmenter les effectifs de l’armée alors que les troupes de Conor étaient bien plus nombreuses. 

Après deux semaines de marche, il devint évident que les troupes ne pouvaient pénétrer plus avant sans être découvertes. Elles montèrent donc leur camp aux abords d’une vaste forêt de conifères. La lugubre barrière les séparait de leur frontière avec le royaume ennemi en plus de les dissimuler aux yeux d’éventuels guetteurs. Et malgré l’effet que provoquait l’ombre menaçante des arbres sur les troupes, Appoline força l’arrêt. Rapidement, les tentes furent montées et entourées d’une haute barrière. Les arbres abattus servaient de murs, autant que de pieux. Ceux-ci piquaient le fossé entourant la barrière. Deux entrées furent conservées et les gardes positionnés restreignaient les déplacements. À la tombée du jour, les alentours étaient gardés et le camp était calme. Au pavillon central, le conseil était réuni.

-Avant longtemps, nous serons découverts et pourtant nous sommes toujours trop peu nombreux pour une attaque frontale. Dès que nous serons repérés, toutes nos chances s’évaporeront, commença Alix.

– Malgré cela, je ne vois pas comment nous pouvons reculer. Si nous le faisons, nous perdrons les maigres appuis qu’il nous reste, avança Appoline.

-Mais quel choix avons-nous? Si nous nous défilons maintenant, nous pouvons éviter une guerre ouverte avec Conor, argumenta l’ainée.

Les voix montèrent contre l’armée qui avait détruit leur bourgade, qui avait amené la guerre. Quelques-uns réussirent à parler, mais la confusion continua jusqu’à ce qu’ Apolline élève la voix. Sur un signe de tête, elle donna la parole.

-Depuis notre départ, la question m’a tenaillée. Il semble évident maintenant que nous n’avons pas la force de frappe nécessaire pour vaincre. Je sais que plusieurs ne m’accordent pas leur confiance, mais il n’en demeure pas moins que je suis assurément le seul à pouvoir pénétrer le territoire en-avant. Laissez-moi conduire le roi et son armée à travers la forêt. S’il croit à une rébellion lointaine, il avancera aveuglément par le chemin que nous aurons convenu. Ainsi, il nous sera possible de surprendre une colonne étendue et désorganisée en l’attaquant en différents points. expliqua Laurent.

-Et comment pouvons-nous te laisser partir pour exécuter ton plan alors que rien ne nous garantit ta loyauté? Pourquoi ne trahirais-tu pas notre peuple? le coupa un officier.

-Si je retourne auprès du roi, son conseil me fera arrêter dès qu’il en aura l’occasion. répondit l’homme.

-Alors c’est que tu ne le fais que pour te sauver toi-même? répliqua le militaire.

-Peu importe ses motivations réelles, nous les connaîtrons bien assez tôt. Laurent sait bien ce qu’il adviendra de lui s’il se vend à son père. Qu’il parte demain avant l’aube trancha Apolline.

Armé et muni d’une seule besace, Laurent sortit de sa tente et se dirigea vers la forêt. Empruntant un chemin qu’il connaissait, il parcourut la zone en quatre jours. Surveillant continuellement les environs, il dormait peu, prenant soin de se cacher parmi la végétation. La veille de son arrivée à la frontière, il s’allongea entre d’épais buissons. Avec un coutelas, il se dégagea un espace avant de s’enrouler dans sa cape. Lorsque ses rêves le portèrent vers le nid d’un aigle aux plumes écorchées et salies, il se réveilla en sursaut. La lune était toujours haute, mais le voyageur ne pouvait retrouver le sommeil. Il se résolut donc à reprendre sa marche, traînant sur son dos sa fatigue et ses craintes. Perdu dans le brouillard qui nimbait ses pensées, le jeune homme ne vit pas une patrouille l’entourer. 

Désormais à découvert sur le chemin glissant entre les collines, le marcheur fut rapidement encerclé.

-Que faites-vous sans votre garde, Altesse? demanda le capitaine.

-Donnez-moi ce cheval et accompagnez-moi chez mon père. commanda le prince.

Le surlendemain, Laurent entrait par les portes de la ville pour rejoindre la forteresse du roi.

À suivre…

Le royaume sans ressource- Chap. 9 – La grande aventure

Laurianne Nguyen

Le voyou accepta et ensemble, ils partirent sur le dos de son dragon à la recherche des dames qui vivaient au village. Après quelques heures, Laurent reconnut un visage familier. C’était celui d’Appolline…

La jeune fille était entourée de certaines de ses amies, dont Alix. Toutes s’étaient réfugiées dans une petite maison en ruine de MILLELIEUXDEMOILOU. C’étaient pour elles une sorte de base secrète.

-Ha! Voilà Laurent, lance Appoline.

-Bonjour mesdames.

-Ça fait longtemps qu’on ne t’a pas revu, non? Elle enchaîne aussitôt en demandant où était passé Adélaïde.

Le visage de Laurent changea. Il avait maintenant une image de grande tristesse. Le prince expliqua alors aux autres filles qu’il l’avait fait emprisonner dans son royaume afin de la protéger et de prouver à son père qu’il était loyal. Ainsi, il n’essaierait pas de le surveiller jour et nuit, pour savoir s’il mijotait quelque chose contre son gré.

Les amies d’Adélaïde restèrent bouche bée. Laurent leur expliqua par le fait même comment il comptait libérer les prisonniers de leur village, qui avaient été déportés.

Toutes trouvaient que c’était une bonne idée. Le seul problème, c’est qu’il n’y aurait pas assez de personnes pour attaquer et conquérir un royaume en entier. 

-Nous pourrions nous allier avec un autre peuple qui possède une grande armée, proposa Madelline, une fille du groupe.

De plus, nous avons un dragon, alors quoi demander de plus. enchaîna-t-elle.

Les regards se fixèrent sur elle devant cette spontanéité inhabituelle.

De son côté, le roi avait bel et bien reçu le message de Laurent et il était désormais en route vers son royaume. Il voulait emprisonner Adélaïde parce qu’il avait remarqué une certaine attirance pour son fils et il ne voulait pas que cela lui donne des idées malveillantes contre son propre royaume. À la place, il voulait qu’elle devienne son esclave, pour lui faire payer de s’en être pris à Laurent.

Dès l’arrivée de Conor à Sombreville, Adélaïde fut contrainte de lui obéir à la lettre. Ses journées étaient rythmées et elle ne mangeait et ne buvait que très peu compte tenu de tous les efforts qu’elle devait accomplir. Cependant, une question lui tourmentait l’esprit jour et nuit : pourquoi Laurent lui avait-il fait cela et qu’avait-il dans la tête à ce moment-là?

À MILLELIEUXDEMOILOU, Appoline, Laurent, Horace et les autres voulaient trouver un moyen d’aller chercher les habitants pris au royaume des Quatre. Depuis quelques jours, ils étudiaient des cartes afin de trouver la meilleure route à prendre. Il se trouvait qu’ils devraient passer par plusieurs villages et royaumes pour y arriver. C’était peut-être leur seule chance de se faire des alliés et par le fait même, se bâtir une armée digne de ce nom.

À suivre…

Le Royaume sans ressource – Chap. 8 – Un assaillant misérable

Laurent pensait de plus en plus à son plan, ayant de plus en plus envie de le partager à ses nouvelles amies. Il était d’ailleurs sur le point d’arriver au village quand…

Il se retrouva face à face avec un grand dragon aux ailes argentées qui projetait du feu de ses grands naseaux.  Sa tête couverte d’épines verdâtres et ses yeux d’un jaune profond terrifiait le jeune prince. Toujours équipé, Laurent sortit une épée et attaqua l’horrible créature. Mais le dragon n’était pas seul; son cavalier se trouvait être un voyou de première classe recherché à travers le royaume tout entier. Il s’agissait d’Horace Alzieu, un redoutable homme aux cheveux de jais et aux yeux injectés de sang qui, quelques mois auparavant, avait tué Agathe, la mère du prince.

– Et bien si ce n’est pas le fils du roi! On s’ennuie de sa maman ? dit Alzieu d’un ton arrogant

– Que me veux-tu Horace? Aux dernières nouvelles, je n’ai jamais souhaité revoir ton visage hideux. dit le jeune homme en grinçant des dents

– Oh! Et il balance des insultes en plus!

– Ma mère était la personne qui me comprenait le plus au monde et évidemment, il a fallu que tu me prennes ce qui était le plus cher à mes yeux.

– BOUHOUHOU! Ton histoire est tellement tragique, j’en ai les yeux qui explosent. dit-il d’un ton sarcastique.

– Laisse-moi partir, je dois partir retrouver mon Adélaïde. Depuis la mort de ma mère, c’est elle qui est la prunelle de mes yeux.

– C’est ça, tu crois que je vais te laisser partir comme ça? Et bien non, jeune homme, ça ne se passe pas comme ça chez moi. Premièrement, tu vas devoir te prosterner à mes pieds et ensuite, tu devras faire un pacte avec moi.

– Ah là tu vas trop loin!

– Fais-le sinon ton Adélaïde va finir comme ta mère. En purée pour les cochons. Tu ne voudrais pas ça, hein petit Laurent?

Laurent, complètement effrayé devant son assaillant, se prosterna devant l’ignoble crapule qui se dressait au-dessus de lui. Il sentait son cœur battre la chamade, ses paumes devenaient de plus en plus moites. L’haleine aigre de son agresseur lui soulevait le cœur. 

– Eh bien, je vois que tu es une mauviette. Puisque je me sens seul dans ma chaumière, je veux qu’à chaque semaine tu m’amène quelqu’un avec qui je pourrais discuter et prendre un verre.

Hébété, Laurent répliqua:

– Vous n’êtes pas si dur à cuire que vous le paraissez. Moi qui croyais que je me trouvais devant le plus dangereux des voyous du royaume, finalement je me trouve seulement devant un homme seul, dans la cinquantaine, qui a pour meilleur ami un dragon; assez triste merci.  Voilà que je prends l’assassin de ma mère en pitié. 

Horace éclata en sanglots. Il expliqua ensuite à Laurent que depuis quelques années, sa femme l’avait quitté pour un homme plus riche, plus beau et plus intelligent que lui et qu’en voyant Agathe, tous les souvenirs de sa femme lui étaient revenus. Il se sentait horrible et dans un excès de colère, il avait ordonné à son dragon de la réduire en un petit tas de cendres. Rien de cela n’excusait la mort d’Agathe évidemment. Il ne savait pas vraiment comment se faire pardonner. C’est alors que Laurent eut une idée de génie; il invita Horace à venir avec lui chercher les femmes de MILLESLIEUXDEMOILOU. Le voyou accepta et ensemble, ils partirent sur le dos de son dragon à la recherche des dames qui vivaient au village. Après quelques heures, Laurent reconnut un visage familier. C’était celui d’Appolline…

Le Royaume sans ressource – Chap. 7 – Le calme après la tempête

Myriam Lévesque

Le roi ordonna qu’on les apporte à l’océan pour prendre un navire vers le nord. -N’étiez-vous pas au courant ?

Tous sursautèrent lorsqu’ils entendirent un son strident à quelques mètres d’eux : Adélaïde s’était défaite de son étreinte pour s’effondrer au sol.

C’est grâce au mouvement soudain d’Adélaïde que Laurent prit conscience du défi qui se trouvait devant eux. Ils avaient parcouru tout ce chemin dans le but de sauver le peuple d’Adélaïde, ce peuple devenant petit à petit le peuple de Laurent. Cependant, son vaurien de père avait eu l’abominable idée de les envoyer dans un royaume allié, au Royaume des Quatre, formé suite à une alliance entre quatre nations. Ce royaume était en quelque sorte le berceau d’un empire riche et puissant. Laurent, de nouveau songeur, retomba dans ses pensées. Ce phénomène arrivait souvent chez le garçon : c’était pourtant la première fois que des pensées comme celles-là défilaient dans sa tête, comme si quelqu’un de l’extérieur lui racontait sa propre histoire d’un point de vue nettement différent de celui de son paternel. 

Telle la plus grande déception qu’un fils pouvait infliger à son père, Laurent n’avait jamais été intéressé par le trône du roi Conor. Le garçon préférait consacrer sa position favorable à d’autres activités: il s’adressait constamment à la population, reflétant l’importance qu’il accordait au bien-être de sa nation. Nous, les gens du village, le voyions certainement comme un meneur pacifique en temps de crise. Le prince Byrne n’était certainement pas un guerrier, mais son courage, son écoute, son dévouement, sa présence, son amabilité ainsi que sa serviabilité en faisaient un garçon de principes. C’est vraisemblablement la raison pour laquelle il n’aimait pas faire la guerre, détestait faire la capture et haïssait la fête et les réjouissances qui s’ensuivaient habituellement. Principe qu’il partageait avec sa belle Adélaïde. Et son nouveau village rempli de bonté. 

Ces pensées lui donnèrent la force d’avancer; il savait qu’il devrait agir vite s’il souhaitait retrouver les femmes disparues. Bien que le garçon n’ait aucun plan sous la main, une idée venait de germer dans sa tête. Il se lança sans plus attendre:

— Qu’est-ce que vous attendez? dit-il d’une voix autoritaire. Venez-la chercher et flanquez-la au cachot! Cette garce essaie de se libérer, elle n’attend qu’une occasion lui permettant de s’enfuir. 

Laurent alla jusqu’à laisser tomber un crachat tout juste à côté d’Adélaïde. Aussitôt, un des deux gardes présents empoigna la demoiselle et la conduisit à l’intérieur de l’immense bâtisse se dressant devant eux. Le jeune garçon prit de nouveau la parole, cette fois-ci pour faire passer un interrogatoire à l’autre garde avec des questions dissimulant des intentions cachées:

–Puis-je connaître votre nom s’il vous plaît? dit Laurent d’une voix aimable.

–Mon nom est Jean Larochelle.

–Puis-je savoir où est le roi Conor?

–Sa Majesté a décidé de prendre la journée pour rendre visite à son ami Marius, dans le royaume voisin. dit le garde calmement.

–Je vous remercie infiniment pour ces informations et votre bon service, Larochelle. Puisque vous êtes un garde loyal, je vous demande deux faveurs.

–Je vous écoute, Prince Laurent! 

Jean Larochelle était si fier de se voir confier non seulement une tâche, mais deux par le Prince Laurent!

–Je vous charge de rejoindre le roi chez Marius pour lui faire un message.

–Quel est le message à lui transmettre?

–Dites à mon père que j’ai fait ce qu’il attendait de moi. La demoiselle Adélaïde est capturée et se trouve en ce moment même au cachot du Royaume.

–C’est noté. Quelle est la deuxième tâche qui m’est attribuée?

–Fournissez-moi une charrette sur-le-champ, ou du moins le plus tôt possible, ici-même.

–Puis-je connaître la raison de cette demande Votre Altesse? 

Le garde se rendit aussitôt compte de l’absurdité de sa question, vu son statut. Il ajouta nerveusement:

–Toutes mes excuses eeeeh, Prince Laurent, eeeeh je ne sais point ce qui m’a pris.

–Vous êtes pardonné, Larochelle. Maintenant, occupez-vous de ma deuxième demande en priorité, la première ensuite.

–Je m’y mets de ce pas, Votre Majesté.

Le garde disparut du champ de vision de Laurent et ce dernier attendit impatiemment la venue de sa charrette.

Une trentaine de minutes plus tard, assis paisiblement dans sa charrette, Laurent se dirigeait tranquillement vers MILLELIEUXDEMOILOU. Son plan s’était maintenant concrétisé, du moins en partie. En envoyant Larochelle livrer son message pour l’informer de l’emprisonnement d’Adélaïde, son père le croirait toujours loyal à son royaume. Cependant, Laurent n’avait toujours pas changé d’avis. Il s’associait dorénavant avec le village d’Alix et ses guerrières. Toutefois, les actions du prince permettraient certainement de flouer le roi… Laurent comptait retrouver Alix et son groupe de femmes combattantes, survivantes de l’attaque, pour élaborer un plan. Il pensa ramener les femmes du village au royaume de son père. Ces dernières prétendraient être prisonnières du Prince Laurent et on les emmènerait au port où on les déporteraient au royaume des Quatre, comme les autres prisonnières de MILLELIEUXDEMOILOU. Une fois arrivées, les dames attaqueraient la prison du royaume, de la même manière qu’elles avaient su le faire lorsque les hommes de leur village combattaient de leur côté. Laurent pensait de plus en plus à son plan, ayant de plus en plus envie de le partager à ses nouvelles amies. Il était d’ailleurs sur le point d’arriver au village quand…

À suivre…

Le Royaume sans ressource – Chap. 6 – Le début de la fin

Tassnym Echchahed

Une fois à l’intérieur du campement, tous les regards se jetèrent sur eux tel 2 fourmis pénétrant une ruche. 

Plusieurs marmonnements se firent entendre toutefois, ceux-ci se calmèrent progressivement lorsque les habitants virent en cette jeune fille qu’une concubine de nuit pour satisfaire ses désirs. Une fois arrivée au cœur de la ville, Laurent compris par le regard d’Adélaïde sa souffrance à se faire frotter le corps sur le sol crasseux de Sombreville. Il la détacha et la tira par le col pour conserver cette apparence de dominance. Il approcha sa tête près de la sienne pour y murmurer des instructions :

– Garde toujours le regard baissé et si tu essaies de t’enfuir, les gardes te sauteront au cou et je te garantis que le seul moment où tu verras tes proches sera lorsqu’ils te mettront sur le bûcher, lui murmura-t-il avec un calme étrange.

– Tâche de trouver ton père et ne te mêle pas de moi, répondit-elle, ne portant visiblement pas attention à ses propos

Laurent prit la gauche puis la droite et arriva devant une forteresse s’apparentant au château Bodrum. La vue du château n’intimida guère Laurent, qui poursuivit son chemin jusqu’à l’entrée des gardes contrairement à Adélaïde qui resta ébahi sur ce qui sembla s’étaler sur des années. Le jeune homme lança un regard glacial aux gardes qui ne lui prêtèrent même pas attention trop occupée sur leur partie d’Hofämterspiel. L’assurance de Laurent s’envola au vent lorsqu’il vit ses souvenirs du château ressurgirent. 

Pourquoi ai-je eu le malheur d’avoir un fils comme toi et non pas un vrai guerrier prêt à tuer pour le royaume, tu me déçois fils.

Laurent réussit à sortir de son inconscience lorsque Adelaide lui tapa du pied.

– Outch ! Mais que fais-tu à me taper du pied telle une mule, tu veux nous faire jeter au cachot ! cria-t-il sans s’en rendre compte

– Si on finit au cachot, c’est bien par ta faute ! Qu’est-ce qui te prend à rester immobile pendant 5 minutes en plein milieu d’une forteresse prête à nous engloutir à tous moment? le coupa-t-elle.

– Ah désolé, c’est juste que .. hum.. des souvenirs ont ressurgi dans ma tête.

– Oui bien tu leur diras de sortir à un autre moment. Conduis-moi au cachot où vous avez caché les autres, je n’ai tout de même pas endurer que tu me traites comme un animal devant tous ce village pour rester cloîtrée ici. 

Laurent ne prit la peine de lui répondre et se dirigea vers le nord de la forteresse lorsque deux gardes l’interpellèrent à distance. 

– Hé vous deux ! Que faites-vous là et sous quelle autorisation êtes-vous entré ici ?

Leur respiration se coupa brusquement puis l’emprise de Laurent sur la fille s’intensifia. Adelaide se mordit la lèvre de douleur mais resta stable de façon à ne montrer aucune émotion. Laurent prit la parole d’un ton peu assurant :

– Je suis Laurent Byrne, fils de Conor Byrne et qui êtes-vous ? 

Les gardes restèrent muets quelques instants puis s’agenouillèrent après avoir pris conscience du statut de l’homme.

– Pardon votre majesté, que pouvons-nous faire pour vous ?

– Indiquez moi où se trouve le campement des prisonniers que j’en finisse avec cette ordure trouver dans les frontières de la ville. 

Les gardes se regardèrent quelques instants puis ajoutèrent :

– Mais de quels prisonniers parlez-vous mon maître ?

Aussi vite venue, aussi vite partie, l’assurance du prince se dissipa dans l’air lorsqu’il demanda une dernière question :

– Les familles capturées du village apportées dans le campement ici, demanda-t-il d’une voix tremblante.

– Mais maître, on les a déportés il y déjà plus de vingt-quatre heures. Le Roi ordonna qu’on les apporte à l’océan pour prendre un navire vers le nord. N’étiez-vous pas au courant ? 

Tous sursautèrent lorsqu’ils entendirent un son strident à quelques mètres d’eux : Adelaide s’était délaissée de son étreinte pour s’effondrer au sol.

À suivre …