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Interview avec des gens de la communauté LGBTQ+

Clara Camps

Ce mois-ci pour mon article j’ai décidé d’interviewer des gens pour qu’ils me parlent de leur orientation sexuelle afin que vous puissiez en apprendre plus et aussi peut-être vous découvrir davantage.

(J’utiliserai des numéros pour chacune des personnes pour les différencier)

Q: Quels sont tes pronoms?

Personne 1: J’utilise principalement elle, mais le pronom iel (pronom neutre) ne me dérange pas non plus et ça me fait toujours plaisir lorsque quelqu’un l’utilise.

Personne 2: J’utilise les pronoms elle et il

Personne 3: Mes pronoms sont elle et iel

Personne 4: Mes pronoms sont elle et iel

Personne 5: Mon pronom est elle

Personne 6:  J’utilise le pronom elle

Personne 7: J’utilise le pronom elle

Q: Comment t’identifies-tu?

Personne 1: Je suis lesbienne donc attirées vers les femmes et les personnes non-binaires

Personne 2: Je m’identifie comme queer et non-binaire

Personne 3: Je suis lesbienne 

Personne 4: Je suis pansexuelle et sûrement un petit peu dans le spectre de l’asexualité 

Personne 5: Je suis bisexuelle

Personne 6: Je me considère comme étant unlabeled et queer

Personne 7:  Je n’utilise pas vraiment de label

Q: Comment as-tu découvert ton orientation sexuelle?

Personne 1: Lorsque j’étais plus jeune, je n’étais pas familière avec la communauté LGBTQ+. Je me souviens m’être fait dire que je m’habillais comme une lesbienne et j’ai pleuré pendant plusieurs nuits parce que j’avais peur d’aimer les filles. Ça m’a pris du temps à me faire à l’idée que j’étais peut-être bisexuelle, mais encore là, je me forçais à aimer les garçons. J’ai réalisé que les garçons que j’aimais étaient fictifs; des personnages de films, des personnes qui étaient non atteignables. Depuis un an, je sais que j’aimes les filles et ça ne changera pas. J’ai le soutien de mon père même si parfois il passe certains commentaires déplacés. Je suis très ouverte avec ma sexualité, mais j’avoue que parfois, je voudrais être hétéro pour pouvoir danser avec quelqu’un sans me faire regarder.

Personne 2: Je crois que je l’ai toujours su mais je ne l’avais pas réalisé. Lorsque j’étais en secondaire 2, une de mes amies était en relation avec une autre fille de notre groupe d’amis et c’est là que j’ai réalisé que les couples homosexuels existaient et j’ai eu un petit moment de stupéfaction. On avance dans le temps au moment où elles ont rompu; quand mon amie me l’a dit, j’étais contente et je ne savais pas trop pourquoi. Je croyais que j’étais homophobe ou quelque chose mais non, finalement j’avais un “crush” sur elle. Lorsque j’étais en quatrième année, je pensais au futur en faisant la vaisselle et la première chose à laquelle je pensais, c’était moi avec une autre fille. Mais j’ai décidé de réprimer le souvenir dans ma tête parce que je souffrais (et souffre toujours) d’hétéronormativité et d’homophobie internalisée.

Personne 3: J’ai découvert ma sexualité au primaire. Je commençais à avoir des “crush” sur les filles qui étaient dans ma classe et je voulais TOUT LE TEMPS être le père quand on jouait à la famille alors je n’ai jamais vraiment été fermée à l’idée d’être en relation avec une femme. Je savais que j’aimais les filles, mais je ne mettais pas vraiment d’identité là-dessus. Un peu plus tard, j’ai eu un énorme “crush” sur une fille de mon école et c’est là que j’ai su que je devais faire mon “coming out”. Au début, je m’identifiais comme étant bisexuelle, mais après avoir eu ma première blonde, je savais que j’étais lesbienne sans aucun doute :). Il faut bien savoir par contre que les personnes bisexuelles ne sont pas juste indécises. Et pour moi, c’était une transition pour me rendre où je suis maintenant!

Personne 4: Je pense que ça a commencé lorsque j’étais plus jeune. Tu écoutes des séries télévisées, tu vois des gens et tu les admires, tu as envie d’être comme eux. Après, tu vois des filles et tu as une fixation sur elles, fictives ou réelles. Que ce soit des amies ou des stars de télé, ça dépasse l’admiration ou l’amitié et puisque tu es jeune et que la société ne t’éduque pas à propos de l’homosexualité, tu restes sans vraiment comprendre pendant un long moment. Pour moi, ça a été une découverte de voir des filles qui s’embrassaient à la télé ou dans mes jeux vidéo et c’est à ce moment-là que je me suis dit que j’aimerais être à la place d’une de ces filles. Ensuite, j’ai commencé à grandir avec un sentiment, un sentiment faisant en sorte que je savais que je pouvais aimer plus qu’un genre ou une apparence. Je me suis rendue compte, en grandissant, que les genres n’avaient pas vraiment de sens et que je pouvais aimer quiconque un point c’est tout. L’amour, c’est la base de la nature alors je ne vais pas me restreindre. Et pour l’asexualité, c’est juste que je ne ressens pas le besoin de ce genre de plaisir, c’est correct de le vouloir comme c’est correct aussi de ne pas le vouloir. De plus je ne pense pas nécessairement que tu dois t’identifier à une orientation sexuelle. Si tu te questionnes, si tu es perdu ou encore, si tu as du mal à choisir, c’est correct

Personne 5: C’est assez difficile à expliquer. Je le savais c’est tout.

Personne 6: Je ne sais pas trop. J’imagine que je l’ai toujours su? Pour moi, ça a toujours été normal et ça l’est, aussi. J’ai grandi dans un milieu plutôt ouvert donc c’était facile pour moi de me sentir acceptée. Par contre, à l’école, c’est tout à fait différent parce qu’il y a encore des gens qui utilisent des insultes comme «t’es gay» ou «espèce de “pédé”» dans les couloirs et c’est assez lourd. J’entends aussi beaucoup de gens me dire qu’ils me trouvent énervante ou qu’ils ne m’aiment pas parce que je suis homosexuelle.

Personne 7:  Je dirais que je l’ai toujours un peu su. Il y avait plein d’indices que je n’avais pas vu avant que je fasse mon “coming out”, puis j’ai eu un “crush” sur une fille et là, un déclic s’est produit dans ma tête.

Un gros merci aux personnes qui ont contribué à cet article et qui se sont confiées à moi.

Stéréotypes sexuels

Léa Gillon

Les garçons ça ne pleure pas, les filles ne peuvent pas jouer au hockey, tu es un gars, sois viril ! 

Notre société adore classer les choses, il y a des cases définies ou presque pour chaque genre. Aimer jouer avec des poupées lorsque tu es un garçon est mal perçu chez plusieurs personnes. Une femme au pouvoir peut semer la zizanie chez les esprits conservateurs. Pourquoi ressentir le besoin d’un jugement ou d’un raccourci par rapport aux genres? Pourquoi lorsqu’une maman en devenir qui attend une petite fille et organise un baby-shower reçoit-elle seulement des petits tutus roses ou des robes de licorne? 

Dès l’enfance, les filles font face à une fausse réalité…. Les contes de fées mettent en avant un homme fort et bien masculin qui vient au secours de la pauvre petite princesse en détresse. Les filles grandissent alors avec l’idée qu’elles ont besoin d’un homme pour se débrouiller plus tard. L’ironie de tout ça, c’est que les écrivains ou réalisateurs de ces histoires sont des hommes! Cela vient également jouer dans la tête des garçons qui se disent qu’il doivent rester forts et cacher leurs émotions.

Les stéréotypes ont des impacts assez puissants dans la vie des filles ou des garçons. Il peut arriver que certains adolescents piétinent leurs personnalités pour être plus conforme aux normes. Les gars peuvent développer des complexes par rapport au fait qu’ils ne cadrent pas dans le portrait de l’homme invulnérable et courageux. Les filles peuvent quant à elles ne pas vouloir tomber dans le rôle de la femme soumise et concilliante. Elles veulent développer leur caractère, ne pas se taire, mais elles ne veulent pas créer trop d’émoi. Notre société a quand même évolué. Les femmes ont beaucoup plus de droits qu’avant et elles s’affirment plus. Alors que les hommes se détachent tranquillement du moule imposé. 

 Certains stéréotypes sous-entendent que les femmes sont inférieures aux hommes. Encore aujourd’hui, le salaire d’une femme peut être plus minime que celui d’un homme même si ils exécutent la même tâche. Même avec une formation à l’université et après plusieurs luttes engagées pour l’égalité, les femmes ont tout de même un salaire plus bas que pour les hommes. Ce fait est reconnu par l’Institut de la Statistique du Québec (ISQ). En 2019, dans certaines entreprises comptant 200 employés ou plus, une femme avait une paye moyenne de 42,30$ de l’heure alors que son congénère masculin gagnait 45,13 $ par heure. Soit une différence de 2,83$ entre la femme et l’homme. 

Pour remédier aux stéréotypes sexuels, il faut normaliser toutes les actions qu’une fille ou un gars pourrait faire. Il ne faut pas en faire tout un scoop si on surprend un homme pleurer par exemple. Il faut également rendre les sports plus ouverts à la présence de tous genres. Les filles peuvent faire du football américain et les gars peuvent prendre des cours de danse classique. Tranquillement, il faut habituer notre société à l’acceptation des différences et à l’ouverture d’esprit.

Rome et Grèce antique – La question complexe du genre

Marianne Paradis

Le genre est un concept qui semble souvent être considéré comme une notion universelle, quelque chose de « naturel » ou de simple. Pourtant, divers éléments sociopolitiques influencent la manière dont le genre est perçu dans une culture. Qu’en est-il durant l’Antiquité, à Rome et en Grèce ?

Premièrement, je crois qu’il est pertinent de débuter cet article par une courte définition de ce que le terme « genre » signifie. Qu’on parle de « sexe social[1] », d’ « assignations sociales[1] » ou de « catégorie sociale[2] », il semble être généralement accepté que le genre est une manière de créer un modèle clair sur lequel les individus doivent se baser pour être considérés comme ayant un comportement ou des qualités louables dans la société. Ce modèle varie selon le sexe biologique de la personne : les hommes ont certains critères à remplir et les femmes, d’autres. On appelle, à l’Antiquité grecque, les individus remplissant ces attentes de la société des gunê – des épouses et des mères de citoyens – et des anêr, des hommes et des époux. Le rôle principal des gunê est d’enfanter des enfants légitimes et celui des anêr est la défense de la patrie. Les deux ont aussi le rôle de prendre soin du oikos, la maison familiale. Ces rôles précis et divisés sont ce qui qualifie les deux genres de l’Antiquité : la gunê et l’anêr, la femme et l’homme respectables. Le genre n’est donc pas en lien avec le sexe biologique de l’individu, mais plutôt par rapport aux attentes de la société, et ces attentes varient selon plusieurs critères. 

Sandra Boehringer, maître de conférences en histoire grecque à l’université de Strasbourg explique que « […] ce que nous nommons femme, homme, féminin, masculin est un concept […] dépendant du contexte géographique et temporel d’où il émerge.[3] » C’est ce que plusieurs autres experts du sujet, tels que Nathalie Ernoult[2], Violaine Sebillotte-Cuchet[2] et Françoise Thébaud[4] semblent aussi penser. Il est indispensable de faire une distinction claire entre la notion de genre occidentale moderne et celle de l’Antiquité pour créer un réel portrait de la société de l’époque en évitant les anachronismes. Comme l’indique Brooke Holmes, professeure du département de classiques de l’université de Princeton, il est dangereux de tomber dans le piège d’importer nos notions de la binarité sexe/genre dans nos études de la pensée antique.[5] 

Dû à un manque de données, il est difficile d’avoir une idée exacte des attentes par rapport au genre durant l’Antiquité. Cependant, les lois, les règles et les sanctions qu’un État impose à sa population peuvent nous en apprendre beaucoup sur ses valeurs, incluant sa vision des rôles de genre. Par exemple, dans un discours rédigé par Eschine, un homme politique athénien, ce dernier accuse un citoyen de s’être prostitué dans sa jeunesse, ce qui modifierait son statut. En effet, une loi athénienne interdit aux prostitués de parler devant l’Assemblée et leur impose également une privation des droits civiques. Eschine justifie cette mesure en disant : « celui […] qui s’est vendu et livré aux plaisirs d’autrui […] se porterait sans peine à vendre les grands intérêts de la république.[6] » Ce règlement nous permet de comprendre que la prostitution est un comportement qui n’est pas compatible avec l’idée que les Grecs se font du rôle social de l’homme. Or, ce jugement s’applique uniquement aux hommes adultes, puisque les prostitués adolescents sont un phénomène très courant à l’époque. Cet exemple montre bien que les lois et règlements d’une société reflètent souvent bien les comportements sociaux qu’elle valorise, incluant ceux associés aux rôles de genre.

Un élément à noter est que la notion d’orientation sexuelle est un concept inexistant durant l’Antiquité. Par exemple, bien que la clientèle romaine soit presque exclusivement masculine, les prostitués peuvent aussi bien être des femmes ou des hommes (souvent des garçons) sans causer aucun problème. Ces préférences, qui ont souvent été utilisées à l’époque moderne comme critère de masculinité, ne l’étaient donc aucunement à l’époque. Comme l’indique Florence Dupont, latiniste et professeure émérite de littérature latine à l’université Paris-Diderot : « dans les représentations des Romains, le sexe de la personne qui se prostitue n’est pas la donnée essentielle.[7]»

Comme l’expliquent Kathleen Wider[8] et John Winkler[3], l’histoire est écrite par les hommes : c’est une réalité qui rend l’étude de l’histoire et du rôle dans celle-ci que les femmes ont joué d’autant plus difficile. Selon une étude menée en 2016 par Andrew Kahn et Rebecca Onion, 75,8% des livres d’histoire publiés l’année précédente étaient écrits par des hommes.[9] Lorsqu’on parle de l’Antiquité, le nombre de traces écrites laissées par des femmes chute drastiquement et rend très ardue la tâche de trouver des sources fiables sur le rôle que les femmes jouaient dans la société. Cependant, il ne faut pas faire l’erreur de penser que seuls les hommes jouaient un rôle actif dans l’amélioration de la société. En effet, plusieurs femmes occupent une place importante dans l’histoire de la Grèce antique, notamment en tant que philosophes. Les historiens ont réussi à recenser soixante-cinq femmes philosophes et ce, à l’époque héllenistique seulement[8]. La vision de la place des femmes dans la philosophie grecque antique est souvent associée à la manière dont Xanthippe, la femme de Socrates est souvent représentée : soit une épouse houspillante, qui empêche le grand philospophe de se concentrer sur ses réflexions. Pourtant, plusieurs femmes ont eu un rôle important dans la philosophie antique, certaines étant même à la tête d’écoles de pensée. C’est entre autres le cas de Arété, qui fût partie des premiers scholarques du Cyrénaïsme suite à la mort de son père, le fondateur de celui-ci.[10] 

À Rome, la place qu’une femme romaine est autorisée à posséder dans la société est étroitement liée à sa richesse et son rang social. Par exemple, c’est le cas lorsqu’on parle de la dot – de la propriété ou un montant d’argent que la famille de la mariée offre à la famille du mari lors d’un mariage. En effet, lors de l’union, la taille de la dot peut potentiellement offrir à la femme un certain niveau d’indépendance – souvent par rapport à la gestion de la propriété familiale. Ce pouvoir permet à ces femmes riches de parfois contourner la volonté de leur mari et de leur acquérir du support, notamment dans le cas d’un futur divorce.[11] D’un autre côté, Florence Dupont affirme que « lorsque l’homme est déficient, ou qu’il n’est pas là, son épouse peut assumer sa fonction : on a même vu des femmes parler au Sénat.[7] » Julia Soaemias, la mère de l’empereur romain Elagabalus, aurait été la première femme admise au Sénat. Son fils devint empereur en 218 à l’âge de quatorze ans, mais c’est elle qui possédait le réel pouvoir de l’État. Elle reçut le titre sénatorial de Clarissima ainsi que celui de Augusta, ce qui porte les historiens à croire que son rôle au sein de l’Empire, quoique court, fût important. Suite à l’assassinat de Julia Soaemias et de son fils en 222, les changements que Elgabalus avaient instauré à Rome furent renversés et les femmes perdirent encore une fois le droit d’être admises au Sénat.[12]

Statut de Julia Soaemias

À mon avis, l’Antiquité est un sujet fascinant, et je trouve qu’il est intéressant de s’interroger sur différents aspects parfois moins abordés de la culture gréco-romaine, dont le genre fait partie. J’espère que cet article vous a permis de comprendre un peu mieux la réalité de l’époque et l’importance de faire une distinction entre nos notions du genre, qui est basée sur nos attentes et nos critères modernes des individus. Pour en apprendre davantage, je vous recommande la lecture de mes sources. Bon mois de janvier !

SOURCES

[1] Sandra BOEHRINGER et Violaine SEBILLOTTE-CUCHET. « Corps, sexualité et genre dans les mondes grec et romain », Dialogues d’histoire ancienne (vol. 14), [https://doi.org/10.3917/dha.hs01 4.0083], page consultée le 16 novembre 2021. 

[2] Nathalie ERNOULT et Violaine SEBILLOTTE-CUCHET. Problèmes du genre en Grèce ancienne, Publications de la Sorbonne, 2007, 347 p. 

[3] Sandra BOEHRINGER. Sexe, genre, sexualité : mode d’emploi (dans l’Antiquité), https://journals.openedition.org/kentron/1801, page consultée le 21 novembre 2021. 

[4]  Françoise THÉBAUD. Écrire l’histoire des femmes et du genre, ENS Éditions, 2006, 312 p.

[5] Adriel M. TROTT. Brooke Holmes, Gender : Antiquity and Its Legacy, Oxford University Press, 2012, 6 p. (Hypatia Reviews Online)

[6] Athanase AUGER. Œuvres complètes de Démosthène et d’Eschine en grec et en français, Paris, Joseph Planche, 1820. 

[7] Nic ULMI. Le sexe à Rome, une planète inconnue (6 décembre 2013), 

https://www.letemps.ch/culture/sexe-rome-une-planete-inconnue, page consultée le 18 novembre 2021. 

[8]  Kathleen WIDER. Women Philosophers in the Ancient Greek World : Donning the Mantle, 1986 (Hypatia, Vol. 1)

[9] Andrew KAHN et Rebecca ONION. Is History Written About Men, for Men ? (6 janvier 2016), 

http://www.slate.com/articles/news_and_politics/history/2016/01/popular_history_why_are_so_many_history_books_about_men_by_men.html, page consultée le 30 novembre 2021. 

[10] Richard GOULET. Dictionnaire des philosophes antiques, l’Université du Michigan, Éditions du Centre national de la recherche scientifique, 1989, 1 070 p. 

[11] MICHAELVBARBA. Dowry, Divorce and Separation in Rome (16 novembre 2020), https://womeninantiquity.wordpress.com/2020/11/16/dowry-divorce-separation/, page consultée le 3 décembre 2021. 

[12] Jean Marie CAREY. This Day in History : March 11, https://www.italianartsociety.org/2018/03/on-11-march-222-the-teenage-roman-emperor-elagabalus-was-assassinated-along-with-his-mother-julia-soaemias-the-first-woman-accorded-the-official-title-of-augusta-in-the-roman-s/, page consultée le 5 décembre 2021. 

L’histoire du code vestimentaire

Emily Manau

Le code vestimentaire. LA chose la plus critiquée par tout élève qui se respecte, non ? Mais pensez-vous qu’il a toujours été aussi détesté? 

Aujourd’hui, le code vestimentaire a évolué de belle façon avec les nouvelles générations, les nouvelles modes, nouvelles influences, etc. Aujourd’hui, on peut se faire punir car nous n’avons pas amené une veste pour cacher notre épaule. Mais avant que la Charte des droits pour le code vestimentaire ne soit enfin assouplie, tout cela était bien différent. Voici tout d’abord le code vestimentaire décrit dans la Charte des droits d’aujourd’hui : 

« Parmi les vêtements prohibés dans certaines écoles, on note les exemples suivants :

— les bottes du type « Kodiak » ou « Doc Martens » ;

— la camisole ou le débardeur ;

— la casquette , la calotte, le chapeau ou tout autre forme de couvre-

chef ;

— les collants ;

— les cuissards ;

— le « gilet-bedaine » ;

— la mini-jupe ;

— le short (sauf pour les cours d’éducation physique) 

Etc… »

Mais avant que des gens se battent en justice pour avoir des changements, le code vestimentaire était bien plus sévère, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes.

Commençons par les années 50. Les filles devaient principalement porter des tenues de type chanel, des bas de nylon avec coutures et des talons hauts. Tout cela ne devait pas être très confortable à longueur de journée non ?

Bon maintenant passons aux années 60. Oui, l’année où le nom Albert était encore à la mode, oui ces années-là.  Le code pour les hommes était déjà devenu moins strict et ceux-ci portaient souvent des vêtements à motifs aux couleurs plus claires. Quant aux femmes, les vêtements qu’elles portaient au bureau reflétaient l’élégance et les tons monochromes et plus doux à la Jackie Kennedy et, évidemment, les perles et le chapeau de type tambourin. Rares étaient les lieux de travail où l’on acceptait les vêtements délavés et ces bandeaux que portaient les membres de la génération hippie entre le milieu et la fin des années 60.

Ensuite, les années 70. C’est probablement l’année où certains de vos parents sont nés. Dans ce temps, il était connu que les gens portaient des pantalons à pattes d’éléphant dans les années 70, ainsi que des épinglettes et des cravates pour les hommes et des blouses avec nœud papillon pour les femmes, dont le style plus décontracté et plus expressif reflétait le mouvement de libération de la femme de l’époque.

Les années 80 étaient dominées par le costume chez les femmes; la lutte de ces dernières pour l’égalité et les gains en ce qui concerne les postes de direction sur le lieu de travail se reflétaient dans les vêtements d’allure plus masculine et par les épaulettes massives capables de vider une voiture de métro et de leur assurer un siège.

Dans les années 90, les organisations ont adopté les vendredis décontractés pantalons kaki, jeans de designer, chandails, vestes sport, polos, et ce, peu importe le sexe dans le but d’attirer les travailleurs. Les complets pour hommes et pour femmes étaient plus confortables et plus amples en plus d’arborer un ton et des motifs plus neutres.

Et on en revient à aujourd’hui. Wow, comme vous le voyez, tout cela peut changer tellement vite. Et le nôtre est bientôt ( on l’espère) changé et adapté à nouveau grâce à plusieurs comités d’élèves ou simplement des élèves dévoués qui veulent faire changer les choses. 

La masculinité toxique

Rosalie Hamel

On entend parfois parler de la masculinité toxique, mais jamais on nous a vraiment expliqué en détails qu’est-ce que c’est et comment s’en défaire. Si tu veux une bonne définition et apprendre c’est quoi, je t’invite à lire ceci!

« Qu’est-ce que tu fais à pleurer? Un homme c’est fait fort pis ça pleure pas! » « T’as donc ben pas de bras! Un vrai homme c’est fort. » « Tu veux te déguiser en princesse? Déguise-toi plutôt en super-héros, les princesses c’est pour les filles! » Toutes ces phrases représentent très bien la masculinité toxique.

La masculinité toxique est un terme qu’on utilise en psychologie pour décrire quels sont les impacts négatifs des normes masculines sur la société. Sous d’autres mots, ces normes enseignées dès le plus jeune âge des garçons à des répercussions importantes sur la vie et le mentale d’un homme. Il nous a toujours été enseigné qu’un garçon se doit de se montrer fort, mais qu’est-ce qui est considéré comme étant « fort »? Ne jamais pleurer? Ne jamais baisser les bras? Faire six pieds? Être blond aux yeux bleus? Avoir d’énormes biceps? Avoir toutes les filles à ses pieds et jamais en traiter une correctement? Non, être un homme ne se résume pas à vouloir être un robot sans cœur. 

Mais après tout, si un jeune garçon montre ses émotions et parle de ce qu’il ressent, on l’ignore et on dit qu’il est faible, n’est-ce pas?  C’est ce qu’on apprend quand on est jeune et on ne se questionne pas parce que c’était normal. Mais maintenant, il faut se demander comment détruire ces préjugés et commentaires inutiles. Commençant par ce que l’ont fait entre nous, les adolescents. Jamais on va dire qu’une fille est faible quand elle pleure, alors pourquoi le faire quand un gars pleure? Tout le monde à le droit de vivre ses émotions comme bon vent le chante! Si toi, t’as eu une mauvaise note dans ton examen, que ton crush ne t’aime pas en retour, qu’un ami t’a trahi ou encore que tu ressens trop de pression à la maison, tu as le droit de vivre tes sentiments comme tu le souhaites. 

Voici ma définition de la masculinité toxique. C’est comme si tous nos subconscients avaient écrit une encyclopédie de toutes les actions qui devraient être interdites chez les hommes. Une fois ouverte, cette encyclopédie revient dans toutes les situations de la vie de tous les jours. À l’école, à la maison, dans la sexualité, dans la rue, etc. Ces comportements considérés normaux sont au final, que des règles non écrites enseignées aux jeunes enfants qui vont influencer le reste de leur vie. 

Comme l’a si bien dit Jonathan Roberge « Tu vas ouvrir la télé, tu vas te rendre compte que tous les super héros qu’on te montre, c’est des messieurs super musclés, extrêmement forts. Là tu vas aller te coucher pis tu vas te dire « Oh, si je suis pas fort, ça veut dire que je ne suis pas un vrai homme. » » Donc même si on ne le veut pas, ces normes nous sont montrées chaque jour et nourrissent cette envie d’être vu comme un homme! Quelqu’un de modèle qui est supérieur aux autres.

Après avoir lu cette article, j’espère que plusieurs personnes, jeunes, ado ou adultes vont se rendre compte que la masculinité toxique est un concept dont il faut réfléchir et qui peut avoir d’énormes conséquences sur nos vies. 

BIBLIOGRAPHIE

PLANK, Elisabeth. Se défaire de la masculinité toxique, pour l’amour des hommes. (10 mai 2021), 

https://ici.radio-canada.ca/tele/blogue/1788760/amour, consulté le 5 décembre 2021.

PRIAM, Estelle. Qu’est-ce que la masculinité toxique? (12 février 2019) 

https://www.femmeactuelle.fr/sante, consulté le 5 décembre 2021. 

ROBERGE, Jonathan. La masculinité toxique. (25 janvier 2021) [vidéo].

→ Repérée à https://ici.radio-canada.ca/jeunesse/maj/, le 5 décembre 2021.

WIKIPÉDIA. La masculinité toxique (31 octobre 2021), 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Masculinit%C3%A9_toxique, consulté le 5 décembre 2021.

Quand c’est non, c’est non!

Clara Camps

Selon le dictionnaire Larousse, le consentement c’est l’ « action de donner son accord à une action, à un projet ».

Avec toutes les vagues de dénonciations dans les dernières années, c’est un mot qui fait de plus en plus partie de notre vocabulaire et je crois qu’il est important de vous en parler aujourd’hui à vous lecteurs. Donc, un consentement doit être libre et éclairé donc si la personne n’est pas en mesure de donner une réponse claire, qu’elle soit sous l’influence de l’alcool, endormie ou inconsciente vous devez vous arrêter là. De plus, au Québec, l’âge pour consentir à toute activité sexuelle est 16 ans mise à part si l’autre personne a  environ le même âge soit moins de 2 ans pour les adolescents de 12 à 13 et moins de 5 pour ceux de 14 à 15 ans. Selon moi, c’est probablement une des choses les plus fondamentales dans une relation entre deux personnes. 

J’ai ainsi demandé à quelques personnes de me dire ce que le consentement signifiait pour eux.  Voici les propos recueillis:

  • C’est un must puisque c’est s’assurer que la personne est à l’aise
  • Le consentement pour moi c’est quand deux personnes sont en accord, exemple: une personne demande si elle peut prendre un objet et l’autre personne dit oui
  • Le consentement c’est la base de toutes interactions interpersonnelles. Sans le consentement d’une personne, il n’y a pas un grand exploit qui peut prendre place.
  • Le consentement c’est quelque chose de très important, c’est donner son autorisation à quelqu’un pour lui donner le droit de poser un geste. Sans le consentement c’est de l’irrespect à l’intégrité physique et mentale de la personne! Tant que la personne ne te dit pas “oui je te donnes mon consentement” c’est un non catégorique.
  • C’est un accord donné à une personne en rapport avec quelque chose qui nous affecte directement

Finalement, faites attention à vous, n’oubliez pas de respecter les autres et si vous avez été agressé, qu’un ami ou une personne de votre entourage l’a été, n’hésitez surtout pas à aller chercher de l’aide psychologique ou du support. Restez forts <3.

Recommandation littéraire – Ta maison brûle

Clara Camps

Écrit en 2017 par Celeste Ng, Little Fires Everywhere est possiblement l’un de mes livres préférés. Mélangeant à la fois le drame et le thriller en parlant de sujets comme le racisme et le privilège dans les États-Unis des années 90. Le roman commence avec un boum, la maison des Richardson prend en feu sauf que plusieurs petits feux ont été allumés dans la maison familiale. L’action se déroule dans la ville « progressiste » de Shaker Heights (mettre de l’emphase sur les guillemets), Mia Warren, une artiste au sombre secret et sa fille Pearl sont repérées alors qu’elles sont endormies dans leur voiture par Elena Richardson, une mère de famille aisée qui leur louera une maison. Pearl se liera d’amitié avec le Moody le plus jeune fils d’Elena et sera charmé par les allures de cette famille stable et « parfaite ».

Le livre est plein d’intrigues et vous tiendra en haleine du début jusqu’à la fin du roman. L’auteur a elle-même vécu dans la ville de Shaker Heights, la ville qui est un personnage en elle- même dans le roman de Celeste Ng, et à souhaiter écrire une histoire qui pourrait expliquer un peu la vie dans cette communauté pour le moins étrange.

En effet, la ville d’Ohio a été aménagée pour être sûre et sécuritaire, tout y est planifié, la ville est décrite comme quelque chose d’utopique, de parfait. Ce qui rend le tout encore plus effrayant et étrange. La  maternité est un thème récurrent dans le livre, les mères du romans ont chacune des expériences différentes mais si il y a une chose qui les rassemblent c’est bien ceci.

Avec des personnages comme Bebe Chow, une immigrante qui se bat pour la garde de son bébé, ou encore Mia Warren une mère monoparentale aux multiples talents artistiques et évidemment Elena Richardson, native de Shaker Heights, journaliste et mère de 4 enfants. J’ai eu un coup de coeur pour les deux rebelles du roman Izzy, la plus jeune de la famille Richardson qui fait tout pour rendre ses parents en colère mais surtout sa mère qui l’apprécie moins que tous ses autres enfants, et Mia, le portrait d’une femme forte qui n’a pas peur de parler de ses convictions.

D’ailleurs si vous êtes intéressés, une série télévisée est sortie en 2020 ayant pour têtes d’affiche dans le rôle d’Elena, Reese Witherspoon et Kerry Washington dans le rôle de Mia. Je vous suggère de lire le roman en premier et d’écouter l’émission en deuxième. Bonne lecture.

Livres sur l’éthique de la sexualité

Laurianne Nguyen

Vous êtes pris au dépourvu et ne savez pas quoi lire ces temps-ci, voici 2 propositions de livres qui portent sur l’éthique de la sexualité, notre thème du mois de janvier.

1- Notre Guerre contre le sexisme ordinaire est une bande dessinée écrite par Kev Sherry et illustrée par Katia Vecchio. D’autres auteurs et producteurs ont travaillé en collaboration comme Helen Mullane et Charlie Rano. Ça raconte l’histoire de Sélène, une jeune féministe militante de seize ans, qui tient tête aux professeurs et aux petits caïds en s’affirmant pour se libérer de sa souffrance intérieure. Malheureusement, la provocation va trop loin et elle se fait humilier publiquement sans que personne ne soit à ses côtés. Désormais, son but est de dénoncer les comportements sexistes. Cet ouvrage a été publié il y a peu de temps, en juin 2021 et il s’inspire du type dessin animé pour les personnages. Il traite entre autres du sexisme, du harcelement et de la masculinité toxique. Cette bande dessinée vous fera réfléchir sur vous même et sur la société d’aujourd’hui.

2- Le Petit manuel du genre est un livre de vulgarisation écrit par Charlie Galibert, un docteur en antropologie et en philosophie, qui parle des relations entre les hommes et les femmes dans la société française. Aussi, du fait que l’on soit reconnu ainsi par la convention social et pas nécessairement par notre sexe biologique. Dans cet ouvrage, il parlera des inégalités entre les hommes et les femmes. De plus, il propose des outils pour favoriser une reconstruction égalitaire entre les deux sexes. Ce livre a pour but de sensibiliser les gens aux stéréotypes et aux préjugés par rapport aux hommes et aux femmes. Bien sûr, tout cela est basé sur des enquêtes et des recherches menées depuis plusieurs années.

En espérant que ça vous aura aider à mieux comprendre l’éthique à la sexualité et que ces recueils vous auront plus.

Source des images: https://images.leslibraires.ca/books/9782731632866/front/9782731632866_large.jpg et https://images.leslibraires.ca/books/9782706142253/front/9782706142253_large.jpg

Découvre ton prof – Anik McDonald

Tassnym Echchahed

Chaque mois, le journal étudiant s’intéresse à un(e) professeur(e) ou membre du personnel pour le/la faire connaître aux lecteurs du journal. Ce mois-ci est consacré à Anik McDonald, professeure de science et technologie en secondaire 4 PEI. Enjouée, passionnée, énergique, Anik est cela à la fois !

J :Pourquoi avez-vous choisi d’être enseignante de sciences et technologie au secondaire  ?

A : Car l’enseignement est quelque chose que j’aime beaucoup. J’ai toujours aimé le domaine scientifique car il regorge d’options. Enseigner les sciences ne fut pas mon seul choix car j’hésitais également avec la géographie qui provenait de mon amour fou pour les voyages. Je suis en fin de compte contente d’avoir choisi les sciences de secondaire 4 car le programme est très diversifié allant du magnétisme aux transformations chimiques.

J : Autre que l’enseignement, quelle serait votre passion ?

A : J’aime beaucoup le plein-air car ça me permet de me ressourcer et de changer de la routine habituelle. Aussi, plusieurs de mes proches partagent cette même passion ce qui la rend plus amusante.

J : Vous avez mentionné un intérêt pour voyager, quel a été votre plus beau voyage jusqu’à maintenant ?

A : Mon plus beau voyage doit être celui fait au Yukon avec l’école. Pourquoi ? C’est parce que le Yukon est un endroit très dispendieux et inusité, très peu de personnes y voyagent. Aussi, les paysages qu’on y offre sont à couper le souffle et peu communs de ce que l’on voit habituellement. C’est aussi un endroit qui rejoint une des mes passions : le plein-air.

J : Pouvez-vous vous décrire en un seul mot ?

A : Maternelle.

J : Si vous aviez une journée pour changer d’environnement et essayer un nouveau métier, lequel serait-ce ?

A : Pédiatre.

J : En tant que professeure, quelles sont les causes qui vous tiennent à cœur ?

A : C’est une question difficile car j’en ai plusieurs comme l’environnement, le décrochage scolaire, la santé mentale, les personnes âgées. 

J : Pour finir l’interview, quels seraient les conseils que vous donneriez aux élèves de Rochebelle ?

A : De s’impliquer à fond dans le plus de choses possibles. Essayer vraiment tous ce qui s’offre à vous. Surtout au secondaire, je crois qu’il est vraiment important d’essayer chaque chose qui semble vous intéresser, que ce soit une activité culturelle, sociale ou sportive. 

Le Royaume sans ressource – Chap. 6 – Le début de la fin

Tassnym Echchahed

Une fois à l’intérieur du campement, tous les regards se jetèrent sur eux tel 2 fourmis pénétrant une ruche. 

Plusieurs marmonnements se firent entendre toutefois, ceux-ci se calmèrent progressivement lorsque les habitants virent en cette jeune fille qu’une concubine de nuit pour satisfaire ses désirs. Une fois arrivée au cœur de la ville, Laurent compris par le regard d’Adélaïde sa souffrance à se faire frotter le corps sur le sol crasseux de Sombreville. Il la détacha et la tira par le col pour conserver cette apparence de dominance. Il approcha sa tête près de la sienne pour y murmurer des instructions :

– Garde toujours le regard baissé et si tu essaies de t’enfuir, les gardes te sauteront au cou et je te garantis que le seul moment où tu verras tes proches sera lorsqu’ils te mettront sur le bûcher, lui murmura-t-il avec un calme étrange.

– Tâche de trouver ton père et ne te mêle pas de moi, répondit-elle, ne portant visiblement pas attention à ses propos

Laurent prit la gauche puis la droite et arriva devant une forteresse s’apparentant au château Bodrum. La vue du château n’intimida guère Laurent, qui poursuivit son chemin jusqu’à l’entrée des gardes contrairement à Adélaïde qui resta ébahi sur ce qui sembla s’étaler sur des années. Le jeune homme lança un regard glacial aux gardes qui ne lui prêtèrent même pas attention trop occupée sur leur partie d’Hofämterspiel. L’assurance de Laurent s’envola au vent lorsqu’il vit ses souvenirs du château ressurgirent. 

Pourquoi ai-je eu le malheur d’avoir un fils comme toi et non pas un vrai guerrier prêt à tuer pour le royaume, tu me déçois fils.

Laurent réussit à sortir de son inconscience lorsque Adelaide lui tapa du pied.

– Outch ! Mais que fais-tu à me taper du pied telle une mule, tu veux nous faire jeter au cachot ! cria-t-il sans s’en rendre compte

– Si on finit au cachot, c’est bien par ta faute ! Qu’est-ce qui te prend à rester immobile pendant 5 minutes en plein milieu d’une forteresse prête à nous engloutir à tous moment? le coupa-t-elle.

– Ah désolé, c’est juste que .. hum.. des souvenirs ont ressurgi dans ma tête.

– Oui bien tu leur diras de sortir à un autre moment. Conduis-moi au cachot où vous avez caché les autres, je n’ai tout de même pas endurer que tu me traites comme un animal devant tous ce village pour rester cloîtrée ici. 

Laurent ne prit la peine de lui répondre et se dirigea vers le nord de la forteresse lorsque deux gardes l’interpellèrent à distance. 

– Hé vous deux ! Que faites-vous là et sous quelle autorisation êtes-vous entré ici ?

Leur respiration se coupa brusquement puis l’emprise de Laurent sur la fille s’intensifia. Adelaide se mordit la lèvre de douleur mais resta stable de façon à ne montrer aucune émotion. Laurent prit la parole d’un ton peu assurant :

– Je suis Laurent Byrne, fils de Conor Byrne et qui êtes-vous ? 

Les gardes restèrent muets quelques instants puis s’agenouillèrent après avoir pris conscience du statut de l’homme.

– Pardon votre majesté, que pouvons-nous faire pour vous ?

– Indiquez moi où se trouve le campement des prisonniers que j’en finisse avec cette ordure trouver dans les frontières de la ville. 

Les gardes se regardèrent quelques instants puis ajoutèrent :

– Mais de quels prisonniers parlez-vous mon maître ?

Aussi vite venue, aussi vite partie, l’assurance du prince se dissipa dans l’air lorsqu’il demanda une dernière question :

– Les familles capturées du village apportées dans le campement ici, demanda-t-il d’une voix tremblante.

– Mais maître, on les a déportés il y déjà plus de vingt-quatre heures. Le Roi ordonna qu’on les apporte à l’océan pour prendre un navire vers le nord. N’étiez-vous pas au courant ? 

Tous sursautèrent lorsqu’ils entendirent un son strident à quelques mètres d’eux : Adelaide s’était délaissée de son étreinte pour s’effondrer au sol.

À suivre …