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Qu’est-ce que nos enseignants pensent réellement du CCQ?

Mathilde Leblond

Notre système d’éducation change constamment, et cette année ne fait pas exception à la règle. En 2024, le cours d’Éthique et Culture religieuse subira plus que des changements : il sera carrément remplacé par le programme d’études Culture et citoyenneté québécoise. Mais quel contenu ce cours offre-t-il vraiment, et quelle est l’opinion des enseignants touchés par cette nouvelle? Grâce à l’accompagnement de Justine Sylvestre, enseignante d’éthique et culture religieuse à l’école, cet article répondra à vos questions!

Photo de Max Fischer sur Pexels.com

Avant de répondre à mes questions, voulez-vous nous parler un peu de votre parcours en tant qu’enseignante, de votre arrivée à de Rochebelle, de la matière que vous enseignez et en quelle année du secondaire vous pratiquez votre métier? 

J’ai obtenu mon BAC en enseignement du secondaire à l’Université Laval. Mon arrivée à Rochebelle s’est faite lors de mon stage IV en 2021-2022. Il s’agissait d’un stage qui a commencé à la rentrée scolaire et s’est poursuivi jusqu’au congé des fêtes. C’était ma première véritable expérience en tant qu’enseignante à long terme. Je suis immédiatement tombée amoureuse de l’école. J’ai enseigné l’ECR en secondaire 5. J’ai apprécié la diversité que l’école pouvait m’offrir. Étant originaire de la région de Montmagny, je n’avais jamais expérimenté une telle diversité dans un contexte scolaire (à l’exception de l’université). Voir des jeunes avec des origines différentes, des cultures différentes et des styles vestimentaires différents s’unir et se tolérer était pour moi quelque chose de complètement nouveau et excitant. J’ai su à ce moment que je voulais faire progresser ma carrière ici. J’ai eu la chance d’avoir des collègues et des élèves incroyables qui m’ont donné le goût de me développer dans cette carrière passionnante.

Pour l’année scolaire 2022-2023, j’ai enseigné l’ECR aux élèves de la francisation. C’était un gros défi pour moi au départ, mais j’ai rapidement développé un profond attachement pour cette clientèle. Les jeunes immigrants en francisation sont des personnes résilientes qui ont beaucoup d’amour à donner.

Cette année, en 2023-2024, je retrouve mes anciennes amours et j’enseigne à nouveau en secondaire 5 du PMP ainsi que du PEI. Il s’agit d’un autre défi pour ma carrière. Jumeler deux programmes différents simultanément est quelque chose de stimulant et rempli de nouvelles opportunités.

Tout d’abord, il est important pour la suite de l’article de comprendre ce qu’est exactement  le cours de citoyenneté québécoise, ou CCQ, pour faire court. Pouvez-vous nous partager votre propre définition? 

Le cours de CCQ est conçu pour aider les élèves à comprendre et à intégrer les aspects clés de la culture et de la citoyenneté québécoise, tout en développant des compétences en dialogue et en pensée critique. Il s’articule autour de trois axes principaux : la culture québécoise, la citoyenneté québécoise, et le dialogue et la pensée critique. Il vise à préparer les élèves à l’exercice de la citoyenneté (comment devenir un citoyen actif dans notre société), à favoriser la reconnaissance de soi et des autres, ainsi qu’à promouvoir le bien commun (comment bien vivre et tolérer les différentes cultures de notre société). 

Le programme aborde des thèmes variés, allant de la participation citoyenne et la démocratie à l’éducation juridique, l’écocitoyenneté, l’éducation à la sexualité, le développement personnel, les relations interpersonnelles, et la citoyenneté numérique. Le cours de CCQ encourage les élèves à réfléchir sur des questions contemporaines, telles que la liberté d’expression, la laïcité de l’État, l’égalité des genres, la diversité sexuelle et de genre, le racisme, et l’utilisation des médias sociaux, tout en développant des compétences sociologiques et éthiques, ainsi que des compétences en dialogue et en pensée critique. Si l’on observe bien, nous pouvons voir que plusieurs de ces thèmes sont déjà utilisés dans le programme d’ECR. 

Selon vos connaissances, depuis combien de temps l’idée d’instaurer ce cours existe d’un point de vue politique? 

Cela fait probablement des années que ça dure! Le cours d’Éthique et Culture religieuse (ECR) n’a jamais joui d’une excellente réputation dans notre société depuis sa réforme en 2008. On a souvent entendu dire que c’était un cours inutile ou qu’il tentait de forcer les jeunes à adhérer à une religion. Cependant, les rumeurs concernant un nouveau cours n’ont commencé à circuler en politique qu’au début de l’année 2020, et l’annonce officielle n’a été faite qu’en octobre 2021.

Quand verra-t-il le jour à l’école secondaire de Rochebelle? Depuis combien de temps en êtes-vous averti? Comment avez-vous réagi en recevant pour la première fois cette nouvelle? 

Au départ, on nous avait annoncé que le cours débuterait à la rentrée 2022, puis en 2023, et finalement, il se tiendra en 2024 à Rochebelle. Ce délai a suscité en moi un mélange d’inquiétude et d’excitation. J’ai un penchant pour la nouveauté, et j’estime que ce cours inédit pourrait mieux correspondre à la réalité des adolescents d’aujourd’hui. Cependant, j’avais des craintes quant à notre préparation pour ce programme, ainsi qu’à la disponibilité de matériel adéquat. Après de multiples réunions et formations, il semble que nous bénéficierons d’un bon soutien.

Quelles formations, apprentissages ou adaptations aviez-vous à suivre en vue de ce nouveau programme? La différence entre les deux cursus est-elle aussi marquante qu’on la décrit? Ces changements ont-ils été longs ou éprouvants à intégrer?

Plusieurs formations sont disponibles pour nous préparer à l’arrivée du cours. J’ai eu la chance que la direction ait accepté que j’aie accès à ces formations en temps réel. Ainsi, je dois suivre environ 8 formations entre le début de l’année scolaire et la période des fêtes. Elles comprennent les sujets suivants :

  • Finalités et fondements;
  • L’évaluation;
  • La sociologie et la compétence au secondaire;
  • Les contenus en éducation à la sexualité;
  • Les thèmes au premier cycle;
  • La réflexion éthique comme compétence au secondaire;
  • Perspective autochtone;
  • Les thèmes au deuxième cycle.

Je n’ai pas encore terminé toutes les formations, donc je peux affirmer que les changements sont assez substantiels et exigeants, mais il est intéressant de noter que le programme présente des similitudes avec le cours d’ECR.

Dans de nombreux débats ou textes d’opinions en faveur du cours d’ECR, on dit beaucoup que le CCQ amènera presque forcément à l’ignorance du phénomène religieux et éthique, étant donné que ce ne seront plus les principaux sujets abordés en classe. Quelles sont vos pensées vis-à-vis de cette déclaration? Pouvez-vous déjà prédire si elle est vraie ou fausse? 

En effet, nous accorderons moins d’importance au phénomène religieux, mais il va sans dire que nous ne l’ignorerons pas complètement. En réalité, le nouveau cours CCQ mettra l’accent sur l’esprit critique, le dialogue et la promotion d’une citoyenneté québécoise commune qui va au-delà des affiliations religieuses. Ainsi, nous aborderons le phénomène religieux comme un élément essentiel de la culture québécoise, tout comme la diversité de genres, les différentes origines ethniques, les orientations sexuelles, etc.

Et de l’autre part, plusieurs politiciens affirment que le cours d’éthique et culture religieuse comme on le connaît « stigmatise les enfants en fonction d’une pratique religieuse », « propage des stéréotypes », « va à l’encontre de l’égalité entre les femmes et les hommes », et j’en passe (paroles venant de Pascal Bérubé lors de ce qui semble être une assemblée, en 2019). Que pensez-vous de ces accusations, et comment y répondrez-vous si quelqu’un vous les posait? Est-ce déjà arrivé? 

Les critiques formulées à l’encontre du cours d’éthique et culture religieuse soulèvent des préoccupations légitimes. Parmi les accusations, on retrouve la stigmatisation des enfants en fonction de leur pratique religieuse, de la propagation de stéréotypes et du non-respect de l’égalité entre les femmes et les hommes. Ces inquiétudes mettent en lumière la nécessité de réfléchir à la manière dont le cours est enseigné et de garantir qu’il atteigne ses objectifs éducatifs sans discriminer ni stigmatiser quiconque.

Il est important de rappeler que le but du cours d’éthique et culture religieuse est de sensibiliser les élèves à la diversité des croyances, des cultures et des valeurs. Il vise à encourager le respect mutuel et le dialogue interculturel. Ainsi, le programme devrait promouvoir la tolérance envers toutes les pratiques religieuses, les croyances et les identités de genre, sans favoriser une religion spécifique.

Cependant, il est vrai que l’efficacité du cours dépend fortement de la manière dont il est mis en œuvre. Les enseignants jouent un rôle crucial dans la manière dont les sujets sont abordés en classe. Des discussions ouvertes, la mise en avant des droits de l’homme, de l’égalité entre les sexes, ainsi que la promotion d’un dialogue constructif sont essentielles pour atténuer ces préoccupations.

Sera-t-il difficile pour vous de changer votre titre de professeure d’éthique et culture religieuse en professeure de citoyenneté québécoise? Parlez-nous un peu de votre expérience personnelle : sentez-vous que votre intérêt face à votre profession reste le même malgré les impacts? 

Pour ma part, je ne considère pas que ce sera une tâche difficile, d’autant plus que je suis encore au début de ma carrière. Je me trouve actuellement dans une phase d’exploration et de développement de mes propres cours. En revanche, je pense que cela pourrait être plus complexe pour un enseignant qui a déjà plusieurs années d’expérience dans l’enseignement du cours d’Éthique et Culture religieuse et qui réutilise fréquemment ses anciennes planifications.

Mon intérêt pour ce nouveau cours s’accroît au fil des formations, car je réalise qu’il répondra aux préoccupations des adolescents. L’adolescence représente une période cruciale sur le plan de l’identité, au cours de laquelle les jeunes se posent de plus en plus de questions sur leur rôle en tant que citoyens. L’idée de les éduquer sur les diverses réalités sociales du Québec est extrêmement stimulante pour moi.

Terminons malgré tout sur une note positive : y a-t-il des modifications bénéfiques dans ce nouveau programme, de la nouvelle matière enseignée qui aura un impact positif sur le futur des étudiants? Quels thèmes avez-vous le plus hâte de partager avec vos élèves des années à suivre? 

Je dirais que je suis enthousiaste à l’idée d’enseigner l’ensemble du cours. Les thèmes abordés sont très pertinents pour les élèves. Cependant, le thème qui me touche le plus est celui de l’éducation à la sexualité. Je suis déjà très engagé dans cette sphère au sein de l’école. C’est également le domaine qui suscite le plus mon intérêt. L’objectif de ce thème est de fournir aux élèves les connaissances, les compétences et les attitudes nécessaires pour prendre des décisions éclairées, responsables et respectueuses en matière de sexualité, tout en favorisant la santé, le bien-être et le respect d’autrui. Il vise à créer un environnement éducatif où les élèves peuvent poser des questions, discuter ouvertement de la sexualité et acquérir les compétences nécessaires pour une vie sexuelle saine et épanouissante.

Par ailleurs, je crois que l’écocitoyenneté et les thèmes plus politiques auront un impact positif sur l’éducation des jeunes, car peu d’entre eux sont sensibilisés à ces domaines au cours de leur scolarité au secondaire. Ce volet vise à former des individus conscients, responsables et engagés envers la protection de l’environnement en préparant les élèves à prendre des décisions éclairées et à agir de manière durable pour le bien-être de la planète et des générations futures.

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Merci encore à Justine Sylvestre pour ses réponses développées, précises et utiles! C’était très intéressant d’entendre le point de vue d’une professeure, et j’espère que votre vision positive des choses inspirera vos futurs élèves. 

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BIBLIOGRAPHIE

DION-VIENS, Daphnée. « Voici le cours de citoyenneté qui remplacera celui d’Éthique et culture religieuse », Le Journal de Québec (29 juin 2022), [https://www.journaldequebec.com/2022/06/29/voici-le-cours-de-citoyennete], page consultée le 18 octobre 2023. 

Québec, MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION. Programme d’études Culture et citoyenneté québécoise. Québec, ministère de l’Éducation, 2023, 1p. Repéré à: https://www.education.gouv.qc.ca/parents-et-tuteurs/references/refonte-programme-ethique-culture-religieuse/.

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BÉRUBÉ, Pascal. Abolition du cours d’éthique et culture religieuse (26 février 2019), [vidéo]. Repérée à: https://youtu.be/lFvny-CN3mg?si=KETXEnk6-PTJIZlU le 18 octobre 2023. 

Le « Rocheband »

Marianne Paradis

Depuis maintenant trois ans, un groupe de musique formé d’enseignants de De Rochebelle performe régulièrement lors des midi-show. Les profs et musiciens Dominique Forbes, Étienne Tremblay et Maxime Lévesque répondent à mes questions à ce sujet. 

Organisés par Audrey Boulianne, les midi-shows sont de retour à De Rochebelle pour une troisième année consécutive. Ce spectacle, qui met de l’avant le talent des élèves et des enseignants de notre école, est toujours grandement apprécié. Les numéros du Rocheband, un groupe formé d’enseignants, sont souvent parmi les favoris. 

Ce groupe est né en 2021 lorsque Audrey Boulianne, enseignante de musique, a proposé à ses collègues d’embarquer dans son projet : « Elle est allée chercher des gens qu’elle connaissait, qui jouaient d’un instrument ou qui chantaient pour leur demander s’ils voulaient faire une toune lors des midi-show, » raconte Dominique. Aujourd’hui, ils sont environ sept à faire partie du Rocheband : « C’est là qu’on se rend compte que la musique c’est rassembleur, » commente Maxime. 

Depuis sa formation, le groupe performe régulièrement, surtout aux midi-show : « Pour nous, c’est l’occasion de jouer de la musique et de faire ce qu’on aime faire, » explique Dominique. « C’est une motivation à venir travailler. » En effet, jouer dans un groupe de musique peut avoir de nombreux bienfaits, tant pour des jeunes que pour des adultes. « C’est l’occasion après le secondaire, après nos études, de poursuivre notre passion. Même adulte, on a besoin de ça, » assure-t-elle. « Personnellement, c’est quelque chose qui me fait beaucoup de bien. J’aime beaucoup jouer avec un orchestre, avec des instruments. Et de se produire en public aussi. »

Étienne nous raconte aussi que, pour des adultes avec des emplois à temps plein, les occasions de faire de la musique se font rares. « Après l’université, au début de ma carrière, je ne jouais plus de musique, » explique-t-il. « Je n’avais plus d’occasions de le faire. » C’est pourquoi l’an passé, quand on lui a offert de faire partie du groupe, il n’a pas hésité : « J’ai sauté sur l’occasion! »

Ceci étant dit, jouer de la musique devant un public comme celui de l’Agora, ce n’est pas facile. Dominique confie que rejoindre le groupe lui a demandé de grands efforts : « Je l’ai fait, vraiment, pour sortir de ma zone de confort, pour me lancer un défi. […] Je suis contente de l’avoir fait parce qu’aujourd’hui, je ne me sens plus comme je me sentais il y a trois ans. » Maxime ajoute : « Si nous on est capables de le faire, je pense que tout le monde est capable de le faire. C’est ça qu’on essaye de montrer aussi. »

De plus, comme l’explique Maxime, jouer dans l’Agora du PMV implique des défis particuliers : « C’est tout le temps des conditions difficiles. Jouer dans l’Agora c’est dur au niveau sonore, les rétroactions, la balance de son… » Dominique ajoute : « Il faut se dire que ce n’est pas professionnel et qu’on attend notre auditorium. Le jour où on aura notre auditorium, ça sera encore de meilleure qualité. »

En attendant, le Rocheband prend le temps d’organiser des répétitions avant chaque spectacle. « C’est comme n’importe quel travail que vous faites, » lance Étienne, « Plus la date de remise arrive, plus vous travaillez dessus! » Généralement, les répétitions ont lieu lors des journées pédagogiques. « On a un petit peu plus de temps tout le monde ensemble parce qu’on est sûrs qu’il n’y a personne qui a de récupération, ou de surveillance. »

C’est également lors des répétitions que le groupe choisit, ensemble, les chansons qui s’ajouteront à son répertoire. Après avoir lancé des idées, ils analysent chaque proposition : « Est-ce qu’elle est trop difficile, est-ce que ça va plaire aux élèves? […] On a un souci de jouer de la musique francophone aussi » explique Étienne. Quant aux styles de musique favoris, c’est plutôt varié. « Je pense qu’on est tous des gens ouverts d’esprit qui aiment beaucoup de styles musicaux. C’est juste le fun de jouer de la musique. » Maxime précise qu’il y a tout de même des préférences : « Il y a des coups de cœur. Il y en a qui ont envie de jouer des classiques, des vieux classiques. » 

Merci à Dominique Forbes, Étienne Tremblay et Maxime Lévesque d’avoir pris le temps de répondre à mes questions. Assurez-vous de ne pas manquer les prochains midi-show pour avoir la chance d’assister au Rocheband en action !

LE ROCHEBAND PENDANT LE CONCERT DE NOËL SOPAR (2023)

Source : De Rochebelle, 18 janvier 2023

Si on veut, on peut: Manuel Toscano

Noémie Cantin

Tout le monde a des rêves et des objectifs qu’il souhaite réaliser et tout le monde peut les accomplir. La preuve, c’est qu’ici-même, à De Rochebelle, plusieurs élèves ont réalisé ou réalisent à l’heure actuelle des projets de grande ampleur. 

C’est le cas de Manuel Toscano qui interprète des concerts de piano partout à Québec et qui a pris le temps de répondre à quelques-unes de mes questions.

Depuis quand as-tu l’ambition de faire des concerts ? 

Mon ambition pour faire des concerts de piano a commencé à peu près à 11 ou 12 ans. En fait, dès que j’ai eu plus ou moins un niveau, j’ai tout de suite commencé à faire des spectacles.

Quel est ton rêve en lien avec ton évolution dans le monde de la musique? Que fais-tu pour y parvenir ?

À 15 ans, j’ai pris la décision de faire du piano ma carrière. À partir de là, en ce moment, je multiplie les efforts et je consacre tout mon temps à la musique. Je passe beaucoup de temps à chercher des spectacles, des contrats de musique, etc., car je me dédie pour cette cause.  

Jusqu’à maintenant, quels ont été les moments les plus difficiles pour toi?

Les moments les plus difficiles ont été durant la période où je n’avais pas un maximum de confiance en moi. Je pensais qu’il y avait une limite à ce que je pouvais faire. Je me suis rendu compte que c’était faux : avec des efforts et de la passion, surtout de la passion, tout est possible.

Quels ont été les meilleurs moments que le piano t’a fait vivre? 

Ça a été quand j’ai joué une chanson que je voulais apprendre depuis déjà 4 ans. J’y suis arrivé grâce à mon frère qui m’avait convaincu qu’avec de la pratique, je serais capable de le faire. Après cette réussite, j’ai vu mon potentiel doubler. Aussi, j’ai vraiment aimé ça quand j’ai vu que les gens commençaient à aimer les musiques que je compose. 

Quel a été ton concert le plus marquant? Pourquoi?

Mon concert le plus marquant jusqu’à maintenant, je crois que ça a été quand j’ai joué à L’Impérial Bell pour la LIMQ (Ligue d’improvisation musicale de Québec). C’est là que j’ai réellement découvert ce qu’était la création de musique et j’ai adoré!

As-tu des anecdotes qui te sont arrivées lors de tes concerts ou d’autres événements en lien avec le piano?

J’ai quelquefois manqué mes spectacles, fait des erreurs, etc. Ces erreurs m’ont souvent marqué, mais j’ai appris que le mieux était de se calmer pour faire une meilleure performance. Parfois même, je ris ou fais des grimaces en public quand je commets des erreurs, car au lieu de perturber les gens, ça rend l’erreur drôle. 

Il m’est aussi arrivé qu’un agent organise des spectacles pour moi. Malheureusement, cet agent m’a beaucoup manqué de respect et j’ai donc arrêté tout type de communication avec lui. Malgré ça, je continue la musique dans l’espoir de réussir par moi-même. 

As-tu des conseils pour tous ceux qui ont des objectifs similaires?

La première étape de la réussite est la confiance, et ce, en toutes circonstances. Le chemin d’une carrière réussie est rempli  d’obstacles, de hauts et de bas, tout le temps. Il y a des moments où vous penserez avoir tout perdu, qu’il n’y a plus rien à faire, mais l’important, c’est de ne pas perdre confiance en soi. À partir du moment où ça arrive, tout peut s’effondrer très rapidement. En fait, la clé, c’est la volonté de continuer et savoir que tu es capable. 

Manuel Toscano lors de son spectacle le 10 septembre 2023 à la place Limouloise 

Par exemple, la confiance était un gros problème pour moi, mais maintenant que j’ai beaucoup plus de confiance en moi, ma carrière prend   de l’ampleur!

Un dernier mot?

Merci à tous ceux qui me soutiennent; je n’en serais pas là sans vous!

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BIBLIOGRAPHIE

Entrevue faite par message avec Manuel Toscano

Une nouvelle direction

Simon Roy

Comme vous le savez toutes et tous M. Lemelin a pris sa retraite en juin dernier. J’ai eu la chance de rencontrer son successeur, M. Jasmin Bélanger, qui prendra en charge le rôle de directeur général de notre école.

M. Bélanger a derrière lui 18 ans de direction d’école. Autant au primaire qu’au secondaire, il est passé dans plusieurs écoles de la région de Québec, tant à Cap-Rouge qu’à Sainte-Foy.

Notre nouveau directeur est inspiré par le défi que Rochebelle peut lui apporter. Il a été  directeur à l’école des Pionniers là où on retrouve pas loin de 1200 élèves. Considérant que notre école compte plus de 2000 élèves ainsi que les énormes rénovations en cours, nous pouvons dire que c’est un grand défi de gestion. Il a aussi été directeur à l’école primaire Saint-Michel, qui se situe dans le quartier de Sillery. Revenir dans le coin, qu’il qualifie de ses premiers amours, était très intéressant pour lui.

Nous parlions plus tôt de rénovations. N’ayant pas participé directement aux plans, M. Bélanger peut nous assurer que le terrain extérieur permettra une meilleure qualité de vie. Rochebelle contient beaucoup de béton ainsi que d’asphalte, ce qui crée beaucoup d’îlots de chaleur.

J’ai aussi parlé de l’auditorium à M. Bélanger. Il nous explique que pour développer un tel projet, le Centre de service scolaire doit avoir une subvention du ministère de l’Éducation. Il y a, au gouvernement, un ordre de priorité à respecter. Vous vous doutez bien que d’agrandir et rénover les écoles en piètre état est au début de la liste. Cependant, le directeur estime qu’il y aura de beaux équipements sportifs, il devrait y en avoir autant pour les arts. Quand il était au secondaire, il a touché à tout. Tant à l’harmonie qu’ à l’improvisation. Il a aussi été très impliqué dans la vie étudiante lors de son parcours scolaire.

Pour lui, sa priorité, c’est le bien-être des élèves qui devront être déplacés partout dans l’école ou même hors de l’école, au pavillon Marie-Rollet. La sécurité partout sur le campus lors des rénovations est au haut de la liste des priorités. Au moment de l’entrevue, nous ne savons pas encore quand les rénovations extérieures seront commencées, car les entrepreneurs n’ont pas encore été sélectionnés.

Le directeur nous confirme que tout a été calculé, les casiers, les aires de dîner ainsi que les classes du PJR devraient pouvoir condenser les élèves du 3e secondaire PMP ainsi que du premier et deuxième secondaire PEI.

J’ai demandé à M. Bélanger qu’est ce qu’il lui a plu et quels seraient les points à améliorer de notre école. Ce qu’il aime, c’est beaucoup la diversité présente à Rochebelle. Cettedite diversité n’est pas autant présente ailleurs que De Rochebelle. Énormément de nationalités rassemblées dans une même école. Il aime le dynamisme, la convivialité qui, selon lui, se ressent à travers le personnel ainsi qu’à travers les élèves.

Pour lui, arriver dans les chantiers est un bon défi. Pas parce que l’école change, mais aussi parce que pour un directeur qui vient d’arriver dans une école, c’est un énorme défi.

Jasmin Bélanger a une vision très intéressante et positive de l’école. Il nous dit que oui, son rôle c’est d’instruire, mais qu’avant tout, c’est de créer de futurs citoyens responsables et engagés. Le rôle de l’école c’est aussi de créer des expériences, de socialiser les élèves et de qualifier les gens.

M. Bélanger a très hâte de rencontrer les élèves ainsi que de relever ce défi. Il nous dit que Rochebelle a une très bonne réputation alors pour lui, il est important de conserver cette réputation. Il tenait à dire qu’il est une personne très à l’écoute et accessible pour les élèves. En tant que directeur, il aime beaucoup connaître leurs besoins et être en contact avec eux.

Merci beaucoup à M. Bélanger d’avoir accepté de participer à cette entrevue, nous avons très hâte de vous côtoyer au courant de l’année!


Retour sur 50 rentrées scolaires et 30 ans de service

Simon Roy

Vers la fin de l’année dernière, nous avons tristement appris la nouvelle de la retraite de notre directeur général, Daniel Lemelin.

Lors de sa carrière professionnelle, M. Lemelin a eu différents points de vue sur l’éducation. Il a commencé sa carrière en 1993 à la Polyvalente de l’Ancienne Lorette en tant que professeur d’éducation physique. Très peu de temps après, il faisait aussi de l’informatique. C’est d’ailleurs ce qu’il a fait de 1998 à 2000 à la Commission scolaire des Découvreurs en tant que conseiller pédagogique en informatique. Durant les 12 années suivantes, il fait son entrée à De Rochebelle en tant que directeur adjoint au sports et loisirs, l’actuelle tâche de M. Francoeur. M. Lemelin ira passer 4 ans en tant que directeur à l’école des Pionniers. C’est en 2016, et jusqu’au 1er juillet prochain qu’il revient pour être directeur à notre école.

Vous aurez remarqué, lecteurs perspicaces, que le parcours professionnel de Daniel Lemelin a toujours été dans le Centre de service scolaire des Découvreurs (anciennement la commission scolaire des découvreurs). Ça fait plus de 50 rentrées scolaires qu’il effectuera dans cette organisation, car il a fait son primaire ainsi que son secondaire sur le territoire du CSSDD.

M. Lemelin a toujours été bon à l’école et dans sa famille, l’éducation est une valeur très importante. Son frère et sa sœur sont aussi devenus, comme lui, des enseignants. Il a toujours été très proche de ses élèves. Il accorde une importance particulière au contact humain entre les élèves et les directions, une question de respect mutuel pour faire avancer l’école. Il s’inspire de deux de ses modèles lorsqu’il était lui-même à l’école, messieurs Lucien Chabot et Renald Leblond qui étaient directeurs à son école.

Il est même prêt à faire des paris avec ses élèves. Si le Canadien gagnait, il devait porter un sac poubelle sur lui pour toute une journée, si les Bruins remportent, les élèves auraient dû dire « Daniel notre être suprême ».

Pour lui, s’impliquer dans son école et son travail n’est pas une question. L’ancien tableau indicateur du terrain de football ainsi que les estrades ont été construits dans son garage lors d’un vendredi soir avec quelques parents. C’est aussi grâce au directeur Lemelin que le football est ce qu’il est à Rochebelle. Évidemment, il aura laissé sa marque sur l’école avec plusieurs autres projets tel que le basket 3A ou bien la comédie musicale. Offrir les conditions gagnantes est une des valeurs les plus importantes du milieu scolaire.

Durant les prochaines années, plusieurs travaux d’envergure auront lieu sur le campus de Rochebelle. Cet été commenceront les travaux au PFL qui auront pour but de rénover l’intérieur au complet, mais aussi d’implanter la géothermie dans ce pavillon. Selon les dires de notre directeur, cela va avoir une retombée exceptionnelle sur l’école. Non seulement l’intérieur de l’école, mais il va y avoir des changements au niveau des terrains extérieurs qui vont être modernisés, notamment le terrain de football et la piste de course faite avec une surface en caoutchouc.

Un des plus grands regrets évoqués par M. Lemelin est le projet d’auditorium. Lors des dernières années, il a travaillé fort pour avoir un auditorium. Même si tout pourrait être prêt, le projet ne se fait pas pour le moment, nous dit-on. Il espère cependant une continuité dans le projet.

Aussi, l’implication de M. Lemelin auprès de plusieurs organismes tels que la SÉBIQ, Force Avenir ou partout dans le centre de service ont fait qu’il a remporté une place à l’Ordre de l’excellence en éducation. Il veut remercier officiellement tous ceux et celles qui ont eu un apport considérable au milieu de l’éducation au Québec.

Finalement, notre directeur est fier d’avoir été le directeur général d’une école telle que De Rochebelle. Il garde un excellent souvenir de son équipe compétente et qualifiée ainsi que des milliers d’élèves qu’il a pu côtoyer tout au long de sa carrière. Il nous a dit être convaincu que beaucoup d’élèves pourront un jour figurer sur le mur des célébrités de notre école.

La comédie musicale à De Rochebelle

Marianne Paradis

Cette année, la comédie musicale de Rochebelle célèbre ses vingt ans! Comme le veut la tradition, l’équipe présentera au printemps une nouvelle comédie musicale. Nicolas Drolet, responsable de mise en scène et de production, nous parle de ce projet de grande envergure.

Nicolas Drolet a beaucoup d’expérience avec la comédie musicale. Au total, il a participé, comme acteur puis comme responsable, à une dizaine de ces projets à Rochebelle, en commençant par notre toute première comédie musicale en 2003. Il s’agissait de Grease, et le spectacle avait été présenté dans la salle Simonne-Monet-Chartrand. L’intérêt de Nicolas pour le théâtre s’est poursuivi après avoir quitté Rochebelle : « Ensuite, j’ai fait mon conservatoire, je suis allé étudier pour devenir comédien. J’ai repris les rênes en tant que responsable de la comédie musicale en 2014. »

Cette année, c’est la comédie musicale The Prom qui sera présentée. « C’est l’histoire d’Emma, qui veut aller à son bal de finissants avec sa blonde [Alyssa], » explique Nicolas. « Sauf que le comité de parents ne veut pas que deux filles aillent ensemble à leur bal de finissants. Il y a quatre acteurs de Broadway, un peu has been, dont le succès est vraiment mitigé, qui décident d’aller aider. »

Pour l’organisation de l’événement, Nicolas n’est pas seul. « Il y a un comité d’élèves qui est formé pour s’occuper de tâches plus importantes dans la comédie musicale, » explique-t-il. « On a vraiment une belle équipe, je suis content de la gang qui est là. » C’est ce comité d’élèves qui a choisi de mettre en scène The Prom cette année.

Les auditions ont eu lieu à la fin du mois de septembre, et l’équipe maintenant formée est prête à se mettre au travail : « On va avoir une trentaine d’acteurs et de chanteurs, et une dizaine de danseurs. »

Cependant, le choix de la pièce comporte une difficulté non négligeable : le film dont s’inspire la comédie musicale est originalement en anglais. « Un des mes défis, c’est aussi de faire une traduction, parce qu’il n’y a pas de traduction de faite de The Prom, » raconte Nicolas.

La production de la comédie musicale comporte aussi son lot de défis logistiques : « Avant, on avait un endroit dans le sous-sol du [pavillon Félix-Leclerc] où on pouvait construire les décors et les costumes. Cette année, on ne l’a pas, donc c’est sûr que de trouver un endroit où on pourra travailler sur les décors et les costumes, c’est quand même tout un défi. »

Même s’il est conscient du travail qui attend son équipe, Nicolas est sûr que le spectacle sera un succès. Il conclut : « Venez voir la comédie musicale, c’est une tradition à de Rochebelle. Ça fait notre fierté et ça permet aux gens de faire leur passion ! »

La comédie musicale The Prom, produite et mise en scène par Nicolas Drolet, sera présentée du 25 au 28 avril 2024.

Friperie à De Rochebelle – Peaufiner sa garde-robe… avec moins de cinq dollars !

Mathilde Leblond

Active depuis plusieurs années déjà, la friperie de De Rochebelle permet aux élèves de notre école de faire don de leurs vêtements et d’en acheter de nouveaux pour un prix accessible à tous. En ce joli printemps, des bénévoles et la fondatrice de ce mouvement ont accepté de répondre à diverses questions pour mieux faire connaître ce petit coin de paradis encore inconnu pour plusieurs.

Enseignante et fondatrice de la friperie de De Rochebelle, Caroline Gimaïel est la première à s’être portée volontaire pour faire cette entrevue. Parmi les neuf bénévoles travaillant à la friperie, deux se sont joints à nous soit : Leyla-Joumane Benaskeur et de Mathilde Bernard, toutes deux élèves de secondaire 4 PEI.

Quel aspect de votre travail à la friperie vous plait le plus ?

Mathilde:

Eh bien, mon travail me permet de rencontrer des gens, de les accueillir et de les accompagner, en leur expliquant un peu le principe de la friperie. Je peux aussi voir leurs goûts vestimentaires en les aidant, tout en travaillant avec des amies! Et tout ça compte comme un bénévolat !

Leyla-Joumane:

Ce qui me plaît le plus de mon travail à la friperie, c’est le contact direct avec la clientèle et mes collègues ! J’adore également savoir que j’ai un impact positif sur la planète et que je permets de non seulement satisfaire et aider des élèves, mais aussi de donner une deuxième chance à des vêtements.

Avez-vous vous-même acheté des produits provenant d’ici ? Si oui, quelles sont vos meilleures trouvailles ?

Mathilde :

Oui, j’ai déjà magasiné ici ! J’ai trouvé un chandail de laine que j’aime beaucoup, avec des pantalons. Parfois, je porte les deux ensemble, ça fait un ensemble complet venant de la friperie.

Leyla-Joumane:

J’ai acheté deux morceaux à la friperie, cette année ! Un chandail et une paire de jeans. Ce sont mes meilleures trouvailles ! J’en suis accro, et ils sont rapidement devenus mes pantalons favoris.

Prenez-vous tous les articles que vous recevez ? Sinon, comment se passe le tri des vêtements ? Quels sont les critères qu’un produit doit respecter avant d’être mis en vente?

Caroline :

Eh bien c’est sûr que nous vendons uniquement des articles qui sont non violents, et on ne garde pas non plus les vêtements associés à une entreprise comme des groupes de sport ou peu importe. Évidemment, on ne garde que des produits qui sont encore réutilisables, donc qui ne sont pas déchirés, par exemple. 

Leyla: Admettons que ça ne respecte pas le code vestimentaire, on ne va pas le mettre en vente non plus.

Caroline : Effectivement, donc pas de chandails «bedaine» à vendre ici!

Comment décririez-vous la friperie en une phrase ?

Mathilde : « Endroit de trouvailles »!

Toutes : Ouais! (rires)

Depuis combien de temps y a-t-il une friperie active à De Rochebelle? Y a-t-il eu des difficultés lors de sa création ?

J’étais avec Mariane Beaupré (une autre enseignante) au démarrage de la friperie ; on était ensemble pour la partir il y a cinq ans. Toutefois, on n’a pas ouvert lors de la pandémie ; ça ne fait donc pas cinq ans qu’elle est vraiment active. On a été ouvert uniquement la demi-année où l’école a fermé et l’année d’avant en plus de cette année, puisque la friperie ne pouvait pas être ouverte lorsque le Covid se propageait encore beaucoup. Sa création s’est bien passée comme prévu, c’était très agréable. On a eu beaucoup de vêtements puisqu’on avait partagé un message à son ouverture pour que les élèves autant que leurs parents apportent leurs vêtements qu’ils ne voulaient plus. Actuellement, on ouvre 3 midis par cycle de 9 jours (les jours 1,4 et 8 de 12 ;30 à 13 :00).

Comment doit-on s’y prendre si on veut faire don de nos vêtements ici ?

On fonctionne par échange : les gens qui veulent donner doivent apporter une feuille disponible à la friperie avec la quantité ou la sorte de vêtements qu’ils veulent donner, et puis on donne un nombre de points. Par exemple, un t-shirt donne 1 point, ce qui équivaut à 1 $, et puis là on fait l’échange. Les parents doivent signer la feuille, bien entendu ! Une fois qu’on donne les points, ils peuvent être échangés pour n’importe quel vêtement.

Quelles étaient les principales motivations qui vous ont poussées à démarrer la friperie de De  Rochebelle?

Oh mon Dieu! Eh bien, le côté réutilisation, et le côté écologique aussi. De plus, il y aussi l’argument de l’économie circulaire, comme quand j’étais jeune : mes amies et moi échangions nos vêtements avec un système similaire à  celui de la friperie. Par exemple, tu pouvais « acheter » deux chandails et les porter sans arrêt, mais ce n’était jamais la même personne qui les mettait au final (rires) ! C’était très divertissant, donc ce fut l’une des raisons qui m’ont poussée à fonder la friperie ici. Et puis, je viens d’une famille qui a une boutique depuis cent-sept ans, donc je suis habituée d’être « dans le vêtement ».

Mathilde:

On est des personnes qui aiment beaucoup faire les friperies à la base (rires de Leyla-Joumane), donc pendant un jour de fin de semaine, on prend le temps de faire plusieurs friperies en ville et on adore, donc on s’est dit « tiens, il y en a une à De  Rochebelle, allons s’impliquer!» . C’est aussi beaucoup le côté écologique de la chose qui nous a poussées à devenir bénévoles ; l’industrie du textile pollue énormément, donc on a cru bon essayer d’améliorer un peu la situation, à notre échelle évidemment.

Leyla-Joumane: Ce n’est pas tout le monde non plus qui a les moyens de s’acheter des nouveaux vêtements, et la friperie est très accessible pour tout le monde, parce qu’on achète soit par échange ou alors à une une somme minime.

Votre nombre de clients réguliers est-il plus élevé ou plus bas que vos attentes ?

Eh bien je suis très heureuse du flot de clients qui viennent. Il y a beaucoup de jeunes ici qui viennent régulièrement, donc on les revoit et on échange souvent. Vraiment, j’ai atteint les attentes que j’avais.

Où vont les revenus de la friperie ? À quoi servent les fonds amassés ?

Mathilde:

Si jamais vous achetez des vêtements avec de l’argent, donc pas nécessairement en échange, c’est un don que vous faites pour la fondation de l’école, donc pour le bien des élèves, éventuellement. C’est pourquoi c’est toujours bien de venir acheter ici ! Dès que vous avez un midi pas trop chargé, vous allez vraiment pouvoir prendre le temps de faire de belles trouvailles, alors que dans la vie extérieure, les gens ont tendance à être plutôt pressés et juste vouloir acheter pour acheter. La friperie est donc une occasion de prendre ça relax, et il n’y a pas trop de monde.

Caroline:

Effectivement, les achats faits ici vont finalement redonner aux élèves de l’école.

Pour conclure, avez-vous des anecdotes farfelues à raconter qui se sont déroulées à la friperie ? Par exemple, quel est le morceau de vêtement le plus loufoque ou alors mémorable que vous avez reçu ?

Mathilde: On reçoit plein de chandails très drôles, notamment des chandails de Justin Bieber, qui sont partis rapidement, d’ailleurs… On a aussi eu des chandails de Rice Krispies, et un jean avec des papillons super beaux brodés dessus, qui s’est lui aussi rapidement envolé (rires de toutes).

Je tiens encore à remercier le personnel de la friperie pour leur participation précieuse, leur temps et leur flexibilité ! Ce fut très plaisant de venir converser avec elles. Espérons que cet article a donné envie à plusieurs personnes de venir faire un tour elles aussi !

Bibliographie:

RANDSTAD. Questions brillantes à poser lors de votre prochaine entrevue,

https://www.randstad.ca/fr/chercheurs-demplois/ressources-carriere/entrevue-dembauche/questions-a-poser-lors-dune-entrevue-demploi/, page consultée le 23 avril 2023.

La rentrée toute l’année en francisation

Marianne Paradis

Ce n’est pas pour tous les Rochebellois et Rochebelloises que la rentrée s’effectue en septembre. En effet, le programme de francisation de De Rochebelle accueille de nouveaux élèves tout au long de l’année. Ceux-ci vivent donc à leur tour leur propre rentrée, au milieu de l’année scolaire.

Le programme de la francisation de De Rochebelle compte environ 230 élèves issus de l’immigration. Certains de ces élèves arrivent d’un programme de francisation au primaire ou sont arrivés au Québec pendant l’été avant la rentrée, et participent donc à la rentrée technique et scolaire en même temps que le reste de De Rochebelle.

Cependant, ce n’est pas le cas pour tous. Chaque deux semaines, le programme de francisation accueille de nouveaux élèves. « Des fois j’en ai un, des fois j’en ai deux. Mais des fois, j’en ai dix, » raconte Bianca Smith, agente interculturelle en milieu scolaire à De Rochebelle. Elle explique que lors de leur inscription à l’école, ces élèves rencontrent l’orthopédagogue pour faire une entrevue initiale au cours de laquelle leur parcours migratoire et leur niveau de scolarisation sont pris en compte afin de déterminer quelle classe leur convient le mieux.

Lors de leur premier avant-midi à l’école, les nouveaux Rochebellois et Rochebelloises achètent leurs manuels scolaires, accompagnés d’un ou d’une élève qui parle leur langue maternelle. Si nécessaire, Bianca leur fournit cartables, crayons et efface. Ensuite, les jeunes visitent l’école, se font expliquer leur horaire et reçoivent un casier.

Bianca explique que la rentrée scolaire est une expérience extrêmement angoissante pour les nouveaux arrivants. Les premiers jours, « ils s’assoient en classe et ne comprennent vraiment, littéralement, rien. » Puis, progressivement, ils commencent à se familiariser avec la langue. « Ça sort à l’oral en premier, puis à l’écrit et à la lecture, » rapporte-t-elle.

Dès son arrivée à De Rochebelle, chaque élève suit des cours de francisation, mais aussi d’arts plastiques, d’éducation physique et d’informatique. Puis, au fur et à mesure que sa maîtrise du français s’améliore, de nouveaux cours s’ajoutent à l’horaire : éthique, mathématiques, etc. Ultimement, l’objectif est que l’élève intègre le programme de Monde et passions et obtienne son diplôme d’études secondaires.

Cependant, depuis le début de la pandémie, ce transfert de programmes ne peut plus se faire dès que l’élève est prêt. En effet, les classes sont pleines, et il n’y a pas de place pour intégrer de nouveaux étudiants en cours d’année. Le programme de francisation a donc dû se tourner vers d’autres solutions : « On a rapatrié une équipe de profs du régulier pour leur enseigner toutes les matières du régulier, » raconte Bianca. Le programme Monde et passions se donne donc maintenant dans certaines classes de francisation, avec la même matière et les mêmes évaluations qu’ailleurs dans l’école.

Cependant, tous les élèves du programme de francisation ne rejoignent pas le programme Monde et passions. Certains émigrent à un âge plus avancé ; leur temps à De Rochebelle est donc trop limité pour apprendre la langue. D’autres, comme certains réfugiés de guerre, ont eu un accès limité à l’éducation au cours de leur vie et vivent donc un retard scolaire important. Les étudiants qui n’ont pas rejoint Monde et passions à la fin de leur secondaire se dirigent ensuite vers le centre d’éducation Le Phénix, où ils pourront poursuivre leur francisation avec d’autres adultes.

« Le désavantage du Phénix, c’est qu’il faut qu’ils finissent la francisation avant de pouvoir avoir des cours du régulier. Tandis qu’ici, on est à deux vitesses. Ils peuvent avancer pendant qu’ils apprennent la langue, » explique Bianca. Il existe tout de même des solutions pour que les étudiants en francisation puissent continuer leur parcours scolaire en parallèle de leur francisation : « On essaie de les référer dans des programmes où ils ont des stages en milieu de travail, de les orienter de façons différentes. »

Il est certain que, peu importe leur parcours, avec le support et la bienveillance de toute l’équipe pédagogique et d’accueil de la francisation, tous les nouveaux arrivants de De Rochebelle sont entre de bonnes mains.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Les élèves de la francisation proviennent de dix-huit groupes ethniques différents, et ont quinze langues maternelles différentes. Les plus fréquentes sont actuellement l’espagnol, l’ukrainien, le swahili, le russe et l’arabe. Il y a donc une grande diversité d’origines au sein du programme de francisation.

Merci à Bianca Smith pour sa contribution remarquable à cet article, il m’a fait plaisir d’en apprendre davantage sur cette facette de notre école en sa compagnie.

Découvre ton prof: Isabelle Juneau

Mme Isabelle est une professeure d’art plastique de 1re et 2ème secondaire P.E.I et de 4ème secondaire P.E.I et Monde et passions. Toujours souriante et dévouée, elle est prête à vous aider pour n’importe quoi n’importe quand.  Mme Isabelle vous fera briller à travers ses projets fantastiques grâce à son expertise et sa passion contagieuse pour les arts.

Pourquoi est-elle devenue professeure d’arts plastiques?

Cette enseignante n’avait pas de plan fixe pour le cégep, elle prévoyait entrer en sciences humaines, mais grâce à des amies, elle a découvert le programme d’arts plastiques au CNDF. Sachant que lorsqu’elle était au secondaire, elle avait eu peu de cours d’arts plastiques, seulement en secondaire 1 et 2, Mme Isabelle s’est tout de même inscrite à ce programme trois jours avant la date butoir. Il s’en est fallu de peu! Une fois son DEC terminé, elle devait choisir en quoi continuer à l’université. Puisqu’elle savait qu’elle aimait s’occuper des enfants depuis son jeune âge, elle opta pour l’enseignement. Effectivement, c’était le bon choix; elle est faite pour travailler avec les jeunes. C’est une enseignante attentive et compréhensive face à tout ce que ses élèves peuvent vivre. 

Quel est son style d’art préféré et pourquoi?

Son style d’art préféré est l’expressionnisme qui est un courant artistique de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Elle adore ce style à cause des émotions que les artistes font ressortir à travers leur art et que l’on peut ressentir. Un bon exemple de l’expressionnisme est la célèbre peinture d’Edvard Munch: le cri de Munch.

Quelle est sa pièce d’art préférée et pourquoi?

Une seule œuvre d’art préférée est difficile à choisir sachant qu’il ne faut pas se tanner de celle-ci. Cependant, Mme Isabelle affirme que si elle devait vraiment choisir une seule pièce d’art, elle viendrait du peintre Vincent Van Gogh, car elle l’a toujours admiré. Durant sa vie, Van Gogh a vendu seulement quelques toiles n’étant pas reconnu pour son talent artistique qui différait des autres artistes de l’époque. Il a vécu avec de nombreuses maladies mentales mais trouvait un moyen de s’exprimer avec l’art et finalement, après sa mort, ses peintures sont devenues célèbres et valent aujourd’hui des millions de dollars. 

Une chose que les gens ne savent pas sur Mme Isabelle

Elle est partie enseigner le français six mois au Sénégal en 2002. Mme Isabelle voulait vivre une de ses premières expériences d’enseignement dans un autre pays. Le programme Horizon Cosmopolite avec lequel elle était jumelée l’a envoyé au Sénégal en tant que professeure de français et non d’arts plastiques. Rendue sur place, elle a dû s’adapter à son nouvel environnement sachant qu’une classe comprenait 75 élèves dans une petite salle et que très peu d’élèves parlaient français. La barrière de la langue était donc un très gros défi. Toutefois, elle s’est bien adaptée à la situation, malgré le fait qu’enseigner le français à ces jeunes était presque impossible, elle leur a fait faire des arts plastiques et toutes sortes de projets avec les ressources qu’elle pouvait se procurer dans ce petit village. D’ailleurs, elle a même organisé une levée de fonds afin d’organiser une fête de Noël pour les élèves de son école. Chacun devait apporter quelques sous afin de pouvoir regarder un film dans une classe et avec tout l’argent amassé, elle a pu planifier une petite fête de Noël que les élèves ont grandement appréciée. Son dévouement en tant qu’enseignante a marqué cette école et encore aujourd’hui, elle s’implique dans les projets que ses élèves viennent lui présenter.

Une chose que les gens ne savent pas sur l’art?

Mme Isabelle explique que la plupart des personnes ne savent pas comment l’art est devenu ce qu’il est devenu aujourd’hui. À l’époque, l’art était fait sur des toiles mais aujourd’hui, l’art est bien plus, cela peut être un simple objet comme une banale banane collée sur un mur. Qu’est-ce qui détermine l’art, comment on en est arrivé là?

Parcours scolaire? Choix? Carrière?

Elle a fait son secondaire dans le petit village de Saint-Marc-des-Carrières pour finalement s’inscrire dans un programme d’arts plastiques au CNDF. Après son DEC, elle a décidé de poursuivre ses études en enseignement des arts plastiques à l’Université Laval. Une fois son baccalauréat obtenu, elle s’est tout de suite lancée dans l’enseignement. D’ailleurs, elle a terminé ses études tellement tôt, à 21 ans, qu’un directeur l’a déjà prise pour une élève.

Une anecdote

Lors d’un party pour le départ de son ami qui partait en France seul pendant une période indéterminée, il l’a invitée à le rejoindre dans son aventure. Elle a accepté cette magnifique offre et une semaine plus tard, elle partait le rejoindre en France pour voyager quelque temps avec lui. D’ailleurs, elle a passé son entrevue pour le Sénégal trois heures avant son vol! Cependant, la technologie n’était pas la même qu’aujourd’hui, donc essayer de retrouver quelqu’un dans un autre pays avec des ordinateurs qui fonctionnent différemment n’est pas toujours évident. Elle s’est retrouvée dans Paris, incapable de rejoindre son ami. Heureusement, elle a trouvé de gentils Québécois qui l’ont aidée avec cette technologie différente du Canada. Tout s’est bien terminé, elle a retrouvé son ami et elle a fait un magnifique voyage.