Mathilde Leblond
Active depuis plusieurs années déjà, la friperie de De Rochebelle permet aux élèves de notre école de faire don de leurs vêtements et d’en acheter de nouveaux pour un prix accessible à tous. En ce joli printemps, des bénévoles et la fondatrice de ce mouvement ont accepté de répondre à diverses questions pour mieux faire connaître ce petit coin de paradis encore inconnu pour plusieurs.
Enseignante et fondatrice de la friperie de De Rochebelle, Caroline Gimaïel est la première à s’être portée volontaire pour faire cette entrevue. Parmi les neuf bénévoles travaillant à la friperie, deux se sont joints à nous soit : Leyla-Joumane Benaskeur et de Mathilde Bernard, toutes deux élèves de secondaire 4 PEI.
Quel aspect de votre travail à la friperie vous plait le plus ?
Mathilde:
Eh bien, mon travail me permet de rencontrer des gens, de les accueillir et de les accompagner, en leur expliquant un peu le principe de la friperie. Je peux aussi voir leurs goûts vestimentaires en les aidant, tout en travaillant avec des amies! Et tout ça compte comme un bénévolat !
Leyla-Joumane:
Ce qui me plaît le plus de mon travail à la friperie, c’est le contact direct avec la clientèle et mes collègues ! J’adore également savoir que j’ai un impact positif sur la planète et que je permets de non seulement satisfaire et aider des élèves, mais aussi de donner une deuxième chance à des vêtements.
Avez-vous vous-même acheté des produits provenant d’ici ? Si oui, quelles sont vos meilleures trouvailles ?
Mathilde :
Oui, j’ai déjà magasiné ici ! J’ai trouvé un chandail de laine que j’aime beaucoup, avec des pantalons. Parfois, je porte les deux ensemble, ça fait un ensemble complet venant de la friperie.
Leyla-Joumane:
J’ai acheté deux morceaux à la friperie, cette année ! Un chandail et une paire de jeans. Ce sont mes meilleures trouvailles ! J’en suis accro, et ils sont rapidement devenus mes pantalons favoris.
Prenez-vous tous les articles que vous recevez ? Sinon, comment se passe le tri des vêtements ? Quels sont les critères qu’un produit doit respecter avant d’être mis en vente?
Caroline :
Eh bien c’est sûr que nous vendons uniquement des articles qui sont non violents, et on ne garde pas non plus les vêtements associés à une entreprise comme des groupes de sport ou peu importe. Évidemment, on ne garde que des produits qui sont encore réutilisables, donc qui ne sont pas déchirés, par exemple.
Leyla: Admettons que ça ne respecte pas le code vestimentaire, on ne va pas le mettre en vente non plus.
Caroline : Effectivement, donc pas de chandails «bedaine» à vendre ici!
Comment décririez-vous la friperie en une phrase ?
Mathilde : « Endroit de trouvailles »!
Toutes : Ouais! (rires)
Depuis combien de temps y a-t-il une friperie active à De Rochebelle? Y a-t-il eu des difficultés lors de sa création ?
J’étais avec Mariane Beaupré (une autre enseignante) au démarrage de la friperie ; on était ensemble pour la partir il y a cinq ans. Toutefois, on n’a pas ouvert lors de la pandémie ; ça ne fait donc pas cinq ans qu’elle est vraiment active. On a été ouvert uniquement la demi-année où l’école a fermé et l’année d’avant en plus de cette année, puisque la friperie ne pouvait pas être ouverte lorsque le Covid se propageait encore beaucoup. Sa création s’est bien passée comme prévu, c’était très agréable. On a eu beaucoup de vêtements puisqu’on avait partagé un message à son ouverture pour que les élèves autant que leurs parents apportent leurs vêtements qu’ils ne voulaient plus. Actuellement, on ouvre 3 midis par cycle de 9 jours (les jours 1,4 et 8 de 12 ;30 à 13 :00).
Comment doit-on s’y prendre si on veut faire don de nos vêtements ici ?
On fonctionne par échange : les gens qui veulent donner doivent apporter une feuille disponible à la friperie avec la quantité ou la sorte de vêtements qu’ils veulent donner, et puis on donne un nombre de points. Par exemple, un t-shirt donne 1 point, ce qui équivaut à 1 $, et puis là on fait l’échange. Les parents doivent signer la feuille, bien entendu ! Une fois qu’on donne les points, ils peuvent être échangés pour n’importe quel vêtement.
Quelles étaient les principales motivations qui vous ont poussées à démarrer la friperie de De Rochebelle?
Oh mon Dieu! Eh bien, le côté réutilisation, et le côté écologique aussi. De plus, il y aussi l’argument de l’économie circulaire, comme quand j’étais jeune : mes amies et moi échangions nos vêtements avec un système similaire à celui de la friperie. Par exemple, tu pouvais « acheter » deux chandails et les porter sans arrêt, mais ce n’était jamais la même personne qui les mettait au final (rires) ! C’était très divertissant, donc ce fut l’une des raisons qui m’ont poussée à fonder la friperie ici. Et puis, je viens d’une famille qui a une boutique depuis cent-sept ans, donc je suis habituée d’être « dans le vêtement ».
Mathilde:
On est des personnes qui aiment beaucoup faire les friperies à la base (rires de Leyla-Joumane), donc pendant un jour de fin de semaine, on prend le temps de faire plusieurs friperies en ville et on adore, donc on s’est dit « tiens, il y en a une à De Rochebelle, allons s’impliquer!» . C’est aussi beaucoup le côté écologique de la chose qui nous a poussées à devenir bénévoles ; l’industrie du textile pollue énormément, donc on a cru bon essayer d’améliorer un peu la situation, à notre échelle évidemment.
Leyla-Joumane: Ce n’est pas tout le monde non plus qui a les moyens de s’acheter des nouveaux vêtements, et la friperie est très accessible pour tout le monde, parce qu’on achète soit par échange ou alors à une une somme minime.
Votre nombre de clients réguliers est-il plus élevé ou plus bas que vos attentes ?
Eh bien je suis très heureuse du flot de clients qui viennent. Il y a beaucoup de jeunes ici qui viennent régulièrement, donc on les revoit et on échange souvent. Vraiment, j’ai atteint les attentes que j’avais.
Où vont les revenus de la friperie ? À quoi servent les fonds amassés ?
Mathilde:
Si jamais vous achetez des vêtements avec de l’argent, donc pas nécessairement en échange, c’est un don que vous faites pour la fondation de l’école, donc pour le bien des élèves, éventuellement. C’est pourquoi c’est toujours bien de venir acheter ici ! Dès que vous avez un midi pas trop chargé, vous allez vraiment pouvoir prendre le temps de faire de belles trouvailles, alors que dans la vie extérieure, les gens ont tendance à être plutôt pressés et juste vouloir acheter pour acheter. La friperie est donc une occasion de prendre ça relax, et il n’y a pas trop de monde.
Caroline:
Effectivement, les achats faits ici vont finalement redonner aux élèves de l’école.
Pour conclure, avez-vous des anecdotes farfelues à raconter qui se sont déroulées à la friperie ? Par exemple, quel est le morceau de vêtement le plus loufoque ou alors mémorable que vous avez reçu ?
Mathilde: On reçoit plein de chandails très drôles, notamment des chandails de Justin Bieber, qui sont partis rapidement, d’ailleurs… On a aussi eu des chandails de Rice Krispies, et un jean avec des papillons super beaux brodés dessus, qui s’est lui aussi rapidement envolé (rires de toutes).
Je tiens encore à remercier le personnel de la friperie pour leur participation précieuse, leur temps et leur flexibilité ! Ce fut très plaisant de venir converser avec elles. Espérons que cet article a donné envie à plusieurs personnes de venir faire un tour elles aussi !
Bibliographie:
RANDSTAD. Questions brillantes à poser lors de votre prochaine entrevue,
https://www.randstad.ca/fr/chercheurs-demplois/ressources-carriere/entrevue-dembauche/questions-a-poser-lors-dune-entrevue-demploi/, page consultée le 23 avril 2023.