Une histoire qui débute et finit par les mêmes mots, tel est le défi que je me suis donné, du moins si j’en suis capable.
Vous trouverez ici le deuxième chapitre de ce roman, le premier étant déjà disponible dans l’édition d’avril.
Chapitre 2
Je l’avais rencontrée en décembre. Je me rappelle de la première sortie que nous avions faite tous les deux. Nous sommes allés patiner. Ce n’était pas la première fois que nous faisions une activité ensemble, mais de cette façon là, oui.
Nous y sommes allés d’une façon… moins amicale.
Plus comme un rendez vous.
Un rendez-vous amoureux.
Nous étions deux personnes qui aimaient prendre notre temps, mais la connexion entre nous était évidente.
Nous avons patiné main dans la main pendant quelques heures jusqu’à en avoir les orteils gelés. Je lui avais acheté un chocolat chaud pour qu’on se réchauffe. Après seulement quelques heures passées avec lui, je lui avais confié mes problèmes d’anxiété. Il m’avait rassuré, en me disant qu’il m’aimait malgré tout et qu’il était là pour moi, qu’il ne m’abandonnera jamais.
Techniquement, a t il tenu sa promesse?
Je ne le sais pas moi même.
Mais je ne peux pas lui en vouloir évidemment.
Je me sentais si bien avec lui.
Jamais je ne m’étais senti ainsi auparavant
Notre relation était si saine. Peut-être trop même.
***
Cela faisait déjà presque un an que nous nous fréquentions.
C’était le retour de ma saison préférée. C’était le 22 décembre, il me semble.
Ou le 23.
Je ne m’en souviens plus pour être honnête.
Cette fois-là nous décidions d’aller marcher dans le Vieux-Québec. Je me souviens que c’était une journée chaude d’hiver.
La température était en haut du point de congélation. Peut-être 5 ou 6° C.
Pour l’occasion je tressa mes longs cheveux bruns comme je le fais souvent.
Quoi qu’il en soit, nous nous étions donné comme point de rencontre le terminus d’Youville puisque nos deux bus s’y rendait.
Mon bus arriva environ 8 minutes après le sien. Alexis était donc déjà là lorsque je suis arrivée. Je descendis en remerciant le chauffeur et je rejoignis mon copain.
Dès que je l’aperçu je trouva qu’il avait l’air un peu perdu dans ses pensées.
«Ça va?»
lui demandais-je inquiète.
«Oui, mais j’ai l’impression qu’il fait froid non?»
Je trouva cela bizarre car moi j’avais chaud avec mon manteau d’hiver. Mais bon c’était peut-être juste son bus qui lui avait donné froid.
«J’ai apporté une veste de plus dans mon sac, on peut rentrer dans un commerce pour que tu la mette en dessous de ton manteau.»
«Oui ca serait gentil si ça ne te dérange pas.»
Évidemment que ça ne me dérangea pas.
Ça me fut même plaisir.
Pourtant, j’eu cette impression que ce n’était pas la seule chose qui clochait avec lui.
Évidemment, je me dis que ça arrivait à tout le monde des journées plus difficiles, je lui demandis donc s’il y avait d’autres choses qui le tracassait pour être sûr qu’il sente qu’il pouvait m’en parler si jamais.
«Tu es certain qu’il n’y a pas autre chose qui cloche?»
«Je me sens un peu étourdi mais ce n’est rien de grave ça m’arrive souvent ces temps-ci.»
«Aimerais-tu aller manger ou boire quelque chose?»
«Non merci, je n’ai pas faim»
«Es tu sûr? Je peux te le payer.»
Il me fit un sourire en coin.
Je sentis encore qu’il n’était pas cent pour cent correct mais à ce moment, je me donna pour défi de lui changer les idées.
Nous avons commencé notre marche juste après être rentrés pour se réchauffer.
Il ne venait pas souvent au vieux-Québec donc nous commencions par aller au château frontenac. Nous avions même essayé les grandes glissades!
J’avais oublié l’incident survenu quelques minutes plus tôt et je profita du moment. Après environ une heure de marche je rentra dans la bâtisse pour me chercher un starbucks. Comme à mon habitude, je lui en proposa un, mais a ma grande surprise, il refusa. Alexis était le genre de personne à ne jamais refuser une Starbucks.
Un peu comme moi en fait.
Je sentis qu’il en voulait un mais qu’il s’en empêchait.
«Ça me fait plaisir de t’en acheter un Alex.»
Je lui souris
«Non merci, j’apprécie l’intention mais je n’en ai pas très envie.
Encore à ce jour je ne sais pas si j’ai halluciné cette journée là, mais on aurait dit qu’il avait presque les larmes au yeux.
Je me suis dit que j’avais assez insisté pour cette journée-là et qu’il m’en parlerait s’il me souhaitais.
J’aurais peut-être dû insister finalement…