Ana Maria Perilla Rodriguez 

Une catastrophe naturelle qui a transformé le quotidien des Cubains et des Floridiens, des vies perdues et des milliers d’infrastructures endommagées. Ian figure parmi les plus puissants ouragans ayant touché les États-Unis. Nous pouvons établir un lien direct entre la crise climatique et l’amplitude de ce type de phénomène. 

Des pertes inestimables pour Cuba 

Le 27 septembre dernier, un ouragan dévastateur a touché terre à Cuba aux petites heures du matin. À 04h30, heure locale, le centre de l’ouragan s’abattait sur la province Pinar del Río. Peu après, la province d’Artemisa, ainsi que l’île de la Juventud, vivaient le même cauchemar. Ian a quitté le pays vers 09h50, aux environs de la ville de Puerto Esperanza. Cet ouragan a laissé des traces considérables tout au long de son parcours; des toitures envolées, des places publiques déformées, bref des paysages méconnaissables. Sans compter les nombreux traumatismes subis par les personnes qui se trouvaient dans l’impossibilité d’évacuer. Le nombre de morts s’élevait à trois dans cette île des Caraïbes. De plus, quelques régions ont subi des inondations majeures. Le plus grand ennemi des Cubains, durant l’ouragan qui s’est lentement transformé en tempête tropicale, était des vents allant jusqu’à 195 km/h. La culture du tabac, une activité économique nationale importante, s’est vue perturbée pour cette raison. La communauté entière s’est retrouvée coupée du reste du monde en raison d’une panne de courant générale. Les citoyens de ce pays d’Amérique centrale qualifient les évènements des derniers jours d’apocalyptiques. N’ayant pas dit son dernier mot, Ian a poursuivi sa trajectoire en direction des États-Unis. 

L’état d’urgence en Floride 

Cette catastrophe naturelle marquera l’histoire de la Floride à tout jamais. Des conséquences semblables à celles vécues à Cuba se sont produites aux quatre coins de l’état. Les rues étaient transformées en rivières. Les gens étaient contraints d’échanger leur voiture pour des bateaux à moteur ou bien des canots. Dans les dix derniers jours, le niveau de l’eau a monté de presque cinq mètres. Deux millions de personnes se sont retrouvées sans électricité. Les autorités locales ont dénombré plus d’une centaine de pertes de vies. L’ouragan Ian restera marqué dans la mémoire des Floridiens comme étant l’un des plus puissants de l’histoire américaine moderne.  

L’impact des changements climatiques sur la situation 

Bien qu’il ne soit pas le seul facteur à prendre en compte lorsqu’il est question d’ouragans, le réchauffement planétaire affecte directement l’intensité de ceux-ci. « Les ouragans ont toujours existé, mais il est assez évident qu’à partir du moment où le climat est transformé, ça va venir transformer leur fréquence, leur intensité et leur durée. », affirme le météorologue Alain Bourque dans son entrevue avec Radio-Canada. Son passage dans les eaux chaudes du golfe du Mexique a eu comme effet d’intensifier l’ouragan Ian avant qu’il touche la Floride. L’ouragan puise sa force, entre autres, dans la chaleur des eaux qui augmente inévitablement à cause du réchauffement climatique. Cela le rend encore plus dangereux. Ainsi, Ian est passé de force 3 à 4 sur l’échelle de Saffir-Simpson allant jusqu’à 5 durant son voyage entre Cuba et les États-Unis.  

La solidarité entraîne une mince lueur d’espoir 

Enfin, une légère vague d’optimisme habite quelques communautés atteintes par ce drame. Des bénévoles font office de secouristes dans les lieux majoritairement touchés en Floride. Les victimes se sentent rassurées de voir que plusieurs sont prêts à leur donner un coup de main. Plusieurs missions d’intervention ont été déployées dans la dernière semaine. Joe Biden, le président des États-Unis, a approuvé une aide d’urgence fédérale pour 24 comtés floridiens. Les autorités américaines promettent de payer pour l’intégralité des dégâts et se disent prêtes à investir des milliards de dollars à cet effet. De l’autre côté, les Cubains ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour reconstruire leur vie. Des centaines de logements détruits, mais aucune promesse monétaire du gouvernement. Les communautés locales s’entraident du mieux qu’elles le peuvent pour essayer de passer à travers ce malencontreux incident. Malgré tout, une forte désolation pèse sur les épaules des gens qui ont vécu cette tragédie.