Marianne Paradis

Élections Québec observe que le taux de participation aux élections est en chute, particulièrement chez les jeunes. Qu’est-ce que cela signifie, en ce moment et pour l’avenir ? Quelles sont les causes et les conséquences de ce phénomène ?

Cette année, des élections provinciales auront lieu le 3 octobre 2022. Par conséquent, celles qui suivent devraient normalement être déclenchées en 2026, quatre ans plus tard. À ce moment, plus de la moitié des élèves actuels de De Rochebelle auront l’âge minimal requis pour exercer leur droit de vote, soit 18 ans. Pourtant, selon les dernières observations, relativement peu de jeunes de moins de 25 ans exercent ce droit, un phénomène inquiétant.

Évolution du taux de participation des jeunes électeurs de 1985 à 2018
Source : Élections Québec, 2019

Pourquoi est-ce grave ?

Pourquoi est-il si important d’aller voter ? Le site officiel d’Élections Québec dresse les principales raisons pour convaincre les réticents de se rendre aux bureaux de vote cette année. Les premiers sont par rapport aux impacts directs sur la vie quotidienne que les élections peuvent avoir. Pourtant, le dernier point est le suivant : « Assurer la vitalité de notre démocratie[1]». Pour avoir une démocratie représentative vivante et en santé, il est important d’avoir un certain taux de participation aux élections pour toutes les tranches d’âge.

Plus concrètement, si les jeunes ne votent pas, le gouvernement sera un gouvernement élu par et pour des personnes plus âgées. S’ensuit un cercle vicieux, puisqu’une administration plus focalisée sur les électeurs plus âgés contribue à alimenter un sentiment chez les jeunes d’impuissance et de désintérêt. C’est d’ailleurs parmi les principales raisons citées par les 18-24 ans.

Quelles sont les raisons pour lesquelles cette population vote moins ?

Selon un article de Radio-Canada, les principales raisons qui expliquent la tendance à la baisse de la participation électorale des jeunes sont entre autres « la perte de confiance envers les élus et la politique, le fait de n’aimer aucun candidat, chef ou parti, le manque d’information sur les
candidats, partis et programmes [et] le fait de ne pas se sentir concernés par les enjeux[2]». Ces préoccupations sont notamment apparues avec l’augmentation de la présence dans la vie quotidienne des jeunes des réseaux sociaux. Ceux-ci ont contribué à diminuer la quantité de personnes qui lisent les journaux quotidiennement, la meilleure manière de rester au courant des dernières actualités d’une campagne électorale. Pourtant, pour contrer cette problématique, c’est justement les réseaux sociaux qui sont entre autres utilisés.

Quelles sont les solutions possibles ?

Élections Québec s’est évidemment attelé à cette difficile tâche : convaincre les électeurs de 18 à 24 ans d’aller voter le 3 octobre 2022. Pour ce faire, différentes techniques ont été utilisées – des messages publicitaires à la télévision, la radio, les réseaux sociaux et même certaines publicités glissées dans un jeu vidéo ! Le thème de cette campagne publicitaire est « inverser la tendance », et vous avez probablement déjà vu les publicités.

Cependant, ce n’est pas seulement Élections Québec qui s’intéresse au vote des jeunes. Les différents partis politiques, dont notamment les favoris des plus jeunes électeurs, ont déployé de grands efforts pour convaincre les 18 – 24 ans de voter pour eux.

Bien que Québec solidaire soit le parti plus généralement associé au vote des jeunes, les sondages montrent que le Parti conservateur du Québec le talonne de très près. Ce serait 35% des électeurs de 18-34 ans qui ont l’intention de voter pour QS, contre 33% pour le PCQ[3]. Cesdeux partis d’ailleurs ceux qui sont le plus présents dans les établissements d’études
postsecondaires ainsi que d’autres lieux de rencontre des jeunes[4].

Pourtant, Québec solidaire et le Parti conservateur du Québec sont loin d’être en tête de la campagne électorale. En serait-il différemment si les jeunes allaient voter davantage ?

Un phénomène local, ou international ?

Comme vous vous en doutez sûrement, ce problème auquel fait face le Québec n’est pas limité à notre province. Tant au Canada qu’autour du monde, la tendance de vote des jeunes est à la
baisse[5].

Les statistiques le montrent clairement : les citoyens qui ne votent pas la première fois qu’ils le peuvent ont très peu de chances de le faire les élections suivantes. Alors, si les jeunes ne votent pas aujourd’hui, qu’en est-il des lendemains pour la démocratie ?

Le rôle des élèves de Rochebelle
Étant donné que les élections provinciales sont généralement déclenchées aux quatre ans, on peut déduire que les prochaines auront probablement lieu en octobre 2026. À ce moment, plus de la moitié des élèves actuels de Rochebelle auront l’âge minimal requis pour exercer leur droit de vote. Ce sera donc à leur tour de contribuer à la vitalité de notre démocratie et de décider des personnes qui les représenteront au gouvernement.
Après tout, le 3 octobre, tout le monde vote !

Sources citées dans cet article

[1] ÉLECTIONS QUÉBEC. Pourquoi voter ?
https://www.electionsquebec.qc.ca/comprendre/comprendre-le-vote/pourquoi-voter/, page consultée le 19 septembre 2022.

[2] GIRARD, Joëlle. De Tik Tok au bureau de vote : comment convaincre les jeunes d’aller aux urnes (11 septembre 2022), https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1912465/elections-quebecjeunes-metavers-tik-tok-taux-participation, page consultée le 19 septembre.

[3] CHARBONNEAU, Jacaudrey. Le vote des jeunes sera-t-il divisé entre solidaires et conservateurs ? (6 septembre 2022), https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1911485/vote-jeunesvieux-parti-quebec-solidaire-conservateur, page consultée le 19 septembre 2022.

[4] COLLARD, Nathalie. Pourquoi les jeunes ne votent pas ? (18 mars 2014), https://www.lapresse.ca/actualites/elections-quebec 2014/201403/17/01-4748323-pourquoi-lesjeunes-ne-votent-pas.php, page consultée le 19 septembre 2022.

[5] STATISTIQUE CANADA. Taux de participation électorale selon le groupe d’âge, la province et le statut d’immigrant, élections fédérales de 2011, 2015, 2019 et 2021 (16 février 2022), https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/220216/t001d-fra.htm, page consultée le 19 septembre.