Le Royaume sans ressource – Chap. 8 – Un assaillant misérable

Laurent pensait de plus en plus à son plan, ayant de plus en plus envie de le partager à ses nouvelles amies. Il était d’ailleurs sur le point d’arriver au village quand…

Il se retrouva face à face avec un grand dragon aux ailes argentées qui projetait du feu de ses grands naseaux.  Sa tête couverte d’épines verdâtres et ses yeux d’un jaune profond terrifiait le jeune prince. Toujours équipé, Laurent sortit une épée et attaqua l’horrible créature. Mais le dragon n’était pas seul; son cavalier se trouvait être un voyou de première classe recherché à travers le royaume tout entier. Il s’agissait d’Horace Alzieu, un redoutable homme aux cheveux de jais et aux yeux injectés de sang qui, quelques mois auparavant, avait tué Agathe, la mère du prince.

– Et bien si ce n’est pas le fils du roi! On s’ennuie de sa maman ? dit Alzieu d’un ton arrogant

– Que me veux-tu Horace? Aux dernières nouvelles, je n’ai jamais souhaité revoir ton visage hideux. dit le jeune homme en grinçant des dents

– Oh! Et il balance des insultes en plus!

– Ma mère était la personne qui me comprenait le plus au monde et évidemment, il a fallu que tu me prennes ce qui était le plus cher à mes yeux.

– BOUHOUHOU! Ton histoire est tellement tragique, j’en ai les yeux qui explosent. dit-il d’un ton sarcastique.

– Laisse-moi partir, je dois partir retrouver mon Adélaïde. Depuis la mort de ma mère, c’est elle qui est la prunelle de mes yeux.

– C’est ça, tu crois que je vais te laisser partir comme ça? Et bien non, jeune homme, ça ne se passe pas comme ça chez moi. Premièrement, tu vas devoir te prosterner à mes pieds et ensuite, tu devras faire un pacte avec moi.

– Ah là tu vas trop loin!

– Fais-le sinon ton Adélaïde va finir comme ta mère. En purée pour les cochons. Tu ne voudrais pas ça, hein petit Laurent?

Laurent, complètement effrayé devant son assaillant, se prosterna devant l’ignoble crapule qui se dressait au-dessus de lui. Il sentait son cœur battre la chamade, ses paumes devenaient de plus en plus moites. L’haleine aigre de son agresseur lui soulevait le cœur. 

– Eh bien, je vois que tu es une mauviette. Puisque je me sens seul dans ma chaumière, je veux qu’à chaque semaine tu m’amène quelqu’un avec qui je pourrais discuter et prendre un verre.

Hébété, Laurent répliqua:

– Vous n’êtes pas si dur à cuire que vous le paraissez. Moi qui croyais que je me trouvais devant le plus dangereux des voyous du royaume, finalement je me trouve seulement devant un homme seul, dans la cinquantaine, qui a pour meilleur ami un dragon; assez triste merci.  Voilà que je prends l’assassin de ma mère en pitié. 

Horace éclata en sanglots. Il expliqua ensuite à Laurent que depuis quelques années, sa femme l’avait quitté pour un homme plus riche, plus beau et plus intelligent que lui et qu’en voyant Agathe, tous les souvenirs de sa femme lui étaient revenus. Il se sentait horrible et dans un excès de colère, il avait ordonné à son dragon de la réduire en un petit tas de cendres. Rien de cela n’excusait la mort d’Agathe évidemment. Il ne savait pas vraiment comment se faire pardonner. C’est alors que Laurent eut une idée de génie; il invita Horace à venir avec lui chercher les femmes de MILLESLIEUXDEMOILOU. Le voyou accepta et ensemble, ils partirent sur le dos de son dragon à la recherche des dames qui vivaient au village. Après quelques heures, Laurent reconnut un visage familier. C’était celui d’Appolline…

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