Le Royaume sans ressource – Chap. 6 – Le début de la fin

Tassnym Echchahed

Une fois à l’intérieur du campement, tous les regards se jetèrent sur eux tel 2 fourmis pénétrant une ruche. 

Plusieurs marmonnements se firent entendre toutefois, ceux-ci se calmèrent progressivement lorsque les habitants virent en cette jeune fille qu’une concubine de nuit pour satisfaire ses désirs. Une fois arrivée au cœur de la ville, Laurent compris par le regard d’Adélaïde sa souffrance à se faire frotter le corps sur le sol crasseux de Sombreville. Il la détacha et la tira par le col pour conserver cette apparence de dominance. Il approcha sa tête près de la sienne pour y murmurer des instructions :

– Garde toujours le regard baissé et si tu essaies de t’enfuir, les gardes te sauteront au cou et je te garantis que le seul moment où tu verras tes proches sera lorsqu’ils te mettront sur le bûcher, lui murmura-t-il avec un calme étrange.

– Tâche de trouver ton père et ne te mêle pas de moi, répondit-elle, ne portant visiblement pas attention à ses propos

Laurent prit la gauche puis la droite et arriva devant une forteresse s’apparentant au château Bodrum. La vue du château n’intimida guère Laurent, qui poursuivit son chemin jusqu’à l’entrée des gardes contrairement à Adélaïde qui resta ébahi sur ce qui sembla s’étaler sur des années. Le jeune homme lança un regard glacial aux gardes qui ne lui prêtèrent même pas attention trop occupée sur leur partie d’Hofämterspiel. L’assurance de Laurent s’envola au vent lorsqu’il vit ses souvenirs du château ressurgirent. 

Pourquoi ai-je eu le malheur d’avoir un fils comme toi et non pas un vrai guerrier prêt à tuer pour le royaume, tu me déçois fils.

Laurent réussit à sortir de son inconscience lorsque Adelaide lui tapa du pied.

– Outch ! Mais que fais-tu à me taper du pied telle une mule, tu veux nous faire jeter au cachot ! cria-t-il sans s’en rendre compte

– Si on finit au cachot, c’est bien par ta faute ! Qu’est-ce qui te prend à rester immobile pendant 5 minutes en plein milieu d’une forteresse prête à nous engloutir à tous moment? le coupa-t-elle.

– Ah désolé, c’est juste que .. hum.. des souvenirs ont ressurgi dans ma tête.

– Oui bien tu leur diras de sortir à un autre moment. Conduis-moi au cachot où vous avez caché les autres, je n’ai tout de même pas endurer que tu me traites comme un animal devant tous ce village pour rester cloîtrée ici. 

Laurent ne prit la peine de lui répondre et se dirigea vers le nord de la forteresse lorsque deux gardes l’interpellèrent à distance. 

– Hé vous deux ! Que faites-vous là et sous quelle autorisation êtes-vous entré ici ?

Leur respiration se coupa brusquement puis l’emprise de Laurent sur la fille s’intensifia. Adelaide se mordit la lèvre de douleur mais resta stable de façon à ne montrer aucune émotion. Laurent prit la parole d’un ton peu assurant :

– Je suis Laurent Byrne, fils de Conor Byrne et qui êtes-vous ? 

Les gardes restèrent muets quelques instants puis s’agenouillèrent après avoir pris conscience du statut de l’homme.

– Pardon votre majesté, que pouvons-nous faire pour vous ?

– Indiquez moi où se trouve le campement des prisonniers que j’en finisse avec cette ordure trouver dans les frontières de la ville. 

Les gardes se regardèrent quelques instants puis ajoutèrent :

– Mais de quels prisonniers parlez-vous mon maître ?

Aussi vite venue, aussi vite partie, l’assurance du prince se dissipa dans l’air lorsqu’il demanda une dernière question :

– Les familles capturées du village apportées dans le campement ici, demanda-t-il d’une voix tremblante.

– Mais maître, on les a déportés il y déjà plus de vingt-quatre heures. Le Roi ordonna qu’on les apporte à l’océan pour prendre un navire vers le nord. N’étiez-vous pas au courant ? 

Tous sursautèrent lorsqu’ils entendirent un son strident à quelques mètres d’eux : Adelaide s’était délaissée de son étreinte pour s’effondrer au sol.

À suivre …

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