Clara Camps
Ce mois-ci pour mon article j’ai décidé d’interviewer des gens pour qu’ils me parlent de leur orientation sexuelle afin que vous puissiez en apprendre plus et aussi peut-être vous découvrir davantage.
(J’utiliserai des numéros pour chacune des personnes pour les différencier)
Q: Quels sont tes pronoms?
Personne 1: J’utilise principalement elle, mais le pronom iel (pronom neutre) ne me dérange pas non plus et ça me fait toujours plaisir lorsque quelqu’un l’utilise.
Personne 2: J’utilise les pronoms elle et il
Personne 3: Mes pronoms sont elle et iel
Personne 4: Mes pronoms sont elle et iel
Personne 5: Mon pronom est elle
Personne 6: J’utilise le pronom elle
Personne 7: J’utilise le pronom elle
Q: Comment t’identifies-tu?
Personne 1: Je suis lesbienne donc attirées vers les femmes et les personnes non-binaires
Personne 2: Je m’identifie comme queer et non-binaire
Personne 3: Je suis lesbienne
Personne 4: Je suis pansexuelle et sûrement un petit peu dans le spectre de l’asexualité
Personne 5: Je suis bisexuelle
Personne 6: Je me considère comme étant unlabeled et queer
Personne 7: Je n’utilise pas vraiment de label
Q: Comment as-tu découvert ton orientation sexuelle?
Personne 1: Lorsque j’étais plus jeune, je n’étais pas familière avec la communauté LGBTQ+. Je me souviens m’être fait dire que je m’habillais comme une lesbienne et j’ai pleuré pendant plusieurs nuits parce que j’avais peur d’aimer les filles. Ça m’a pris du temps à me faire à l’idée que j’étais peut-être bisexuelle, mais encore là, je me forçais à aimer les garçons. J’ai réalisé que les garçons que j’aimais étaient fictifs; des personnages de films, des personnes qui étaient non atteignables. Depuis un an, je sais que j’aimes les filles et ça ne changera pas. J’ai le soutien de mon père même si parfois il passe certains commentaires déplacés. Je suis très ouverte avec ma sexualité, mais j’avoue que parfois, je voudrais être hétéro pour pouvoir danser avec quelqu’un sans me faire regarder.
Personne 2: Je crois que je l’ai toujours su mais je ne l’avais pas réalisé. Lorsque j’étais en secondaire 2, une de mes amies était en relation avec une autre fille de notre groupe d’amis et c’est là que j’ai réalisé que les couples homosexuels existaient et j’ai eu un petit moment de stupéfaction. On avance dans le temps au moment où elles ont rompu; quand mon amie me l’a dit, j’étais contente et je ne savais pas trop pourquoi. Je croyais que j’étais homophobe ou quelque chose mais non, finalement j’avais un “crush” sur elle. Lorsque j’étais en quatrième année, je pensais au futur en faisant la vaisselle et la première chose à laquelle je pensais, c’était moi avec une autre fille. Mais j’ai décidé de réprimer le souvenir dans ma tête parce que je souffrais (et souffre toujours) d’hétéronormativité et d’homophobie internalisée.
Personne 3: J’ai découvert ma sexualité au primaire. Je commençais à avoir des “crush” sur les filles qui étaient dans ma classe et je voulais TOUT LE TEMPS être le père quand on jouait à la famille alors je n’ai jamais vraiment été fermée à l’idée d’être en relation avec une femme. Je savais que j’aimais les filles, mais je ne mettais pas vraiment d’identité là-dessus. Un peu plus tard, j’ai eu un énorme “crush” sur une fille de mon école et c’est là que j’ai su que je devais faire mon “coming out”. Au début, je m’identifiais comme étant bisexuelle, mais après avoir eu ma première blonde, je savais que j’étais lesbienne sans aucun doute :). Il faut bien savoir par contre que les personnes bisexuelles ne sont pas juste indécises. Et pour moi, c’était une transition pour me rendre où je suis maintenant!
Personne 4: Je pense que ça a commencé lorsque j’étais plus jeune. Tu écoutes des séries télévisées, tu vois des gens et tu les admires, tu as envie d’être comme eux. Après, tu vois des filles et tu as une fixation sur elles, fictives ou réelles. Que ce soit des amies ou des stars de télé, ça dépasse l’admiration ou l’amitié et puisque tu es jeune et que la société ne t’éduque pas à propos de l’homosexualité, tu restes sans vraiment comprendre pendant un long moment. Pour moi, ça a été une découverte de voir des filles qui s’embrassaient à la télé ou dans mes jeux vidéo et c’est à ce moment-là que je me suis dit que j’aimerais être à la place d’une de ces filles. Ensuite, j’ai commencé à grandir avec un sentiment, un sentiment faisant en sorte que je savais que je pouvais aimer plus qu’un genre ou une apparence. Je me suis rendue compte, en grandissant, que les genres n’avaient pas vraiment de sens et que je pouvais aimer quiconque un point c’est tout. L’amour, c’est la base de la nature alors je ne vais pas me restreindre. Et pour l’asexualité, c’est juste que je ne ressens pas le besoin de ce genre de plaisir, c’est correct de le vouloir comme c’est correct aussi de ne pas le vouloir. De plus je ne pense pas nécessairement que tu dois t’identifier à une orientation sexuelle. Si tu te questionnes, si tu es perdu ou encore, si tu as du mal à choisir, c’est correct
Personne 5: C’est assez difficile à expliquer. Je le savais c’est tout.
Personne 6: Je ne sais pas trop. J’imagine que je l’ai toujours su? Pour moi, ça a toujours été normal et ça l’est, aussi. J’ai grandi dans un milieu plutôt ouvert donc c’était facile pour moi de me sentir acceptée. Par contre, à l’école, c’est tout à fait différent parce qu’il y a encore des gens qui utilisent des insultes comme «t’es gay» ou «espèce de “pédé”» dans les couloirs et c’est assez lourd. J’entends aussi beaucoup de gens me dire qu’ils me trouvent énervante ou qu’ils ne m’aiment pas parce que je suis homosexuelle.
Personne 7: Je dirais que je l’ai toujours un peu su. Il y avait plein d’indices que je n’avais pas vu avant que je fasse mon “coming out”, puis j’ai eu un “crush” sur une fille et là, un déclic s’est produit dans ma tête.
Un gros merci aux personnes qui ont contribué à cet article et qui se sont confiées à moi.