Déclenchées à mi-mandat, les élections fédérales semblent être un calcul politique aux risques mesurés. Cependant, si les libéraux n’étaient pas majoritaires, cela pourrait entraîner la démission de Justin Trudeau. Les partis d’opposition sont quelque peu affaiblis par le manque de préparation. (J’arrête mes suppositions avant de commencer… donc, j’en étais à dire…) Malgré l’annonce hâtive et un peu surprenante du gouvernement Trudeau, voici l’édition spéciale Carnet politique qui couvrira les élections fédérales et provinciales.
Il peut parfois nous sembler que le citoyen a comme seule tâche d’aller voter aux quatre ans ou de déprécier les politiciens qui s’indignent à la période de questions. Nous voilà fort réducteurs, bien peu conscients de la définition du mot. Je m’autorise donc…
Né dans la Rome antique, le citoyen est d’abord un personnage réel dont le rôle est politique et social. La citoyenneté est un titre, un prestige certain, permettant la participation aux choses publiques. Mais au-delà du devoir imposé, la citoyenneté offre la liberté de choisir ses propres lois et son propre gouvernement ; elle permet de se structurer à son propre profit. Et lorsque ce droit, cette liberté est comprise, le citoyen se transforme pour la défendre. Il en fut ainsi en Argentine et en Uruguay où, pendant l’âge des révolutions, on s’allia au peuple et aux révolutionnaires.
C’est à cette époque que le citoyen devient un personnage conceptuel, semi-fictif ou fictif. Selon Gilles Deleuze et Félix Guattari, il est alors créé par des auteurs pour véhiculer des idées et des concepts. C’est donc une instrumentalisation du personnage historique au profit de nouvelles représentations héroïques et tragiques.
Peut-être est-ce cette fiction qui a séparé le citoyen de la Rome antique de celui que nous sommes aujourd’hui. Peut-être est-il devenu uniquement la figure romantique de poèmes comme la statue immortalisée de jadis.
Bonne lecture.
Lydia Chabot-Scrosati