Rouge Libéral

Lydia Chabot-Scrosati 

Suite aux élections fédérales d’octobre dernier, rappelons-nous des promesses libérales. Combien seront respectées? 

Changement climatique  

Les libéraux ont donné le ton quant à leur programme environnemental lorsqu’ils ont déclaré au début de l’été que le Canada est en situation d’urgence climatique. Le PLC répète que développement économique et protection de l’environnement doivent aller de pair. 

Le parti a déjà promis d’interdire le plastique à usage unique dès 2021, de réduire de 30 % les seuils d’émissions de gaz à effet de serre de 2005 d’ici 2030, d’éliminer les centrales au charbon d’ici 2030, de s’assurer que 90 % de l’électricité provienne de sources non émettrices de GES et d’interdire la vente de véhicules à combustion d’ici 2040. De plus, le parti s’était déjà engagé à « éliminer progressivement et rationaliser à moyen terme les subventions inefficaces aux combustibles fossiles ». 

Taxe carbone 

Même si la taxe carbone imposée par les libéraux est contestée en cour par trois provinces, les libéraux prévoient la maintenir. En fait, le parti veut augmenter les redevances, présentement de 20 $ la tonne de GES, à 50 $ d’ici 2022. Le PLC n’écarte pas la possibilité d’une autre hausse après 2022. 

Le parti promet que 90 % des recettes provenant de ce système seront directement remises aux contribuables des provinces touchées pour couvrir, par exemple, la hausse du prix de l’essence et des coûts de chauffage, et pour accroître l’efficacité énergétique des bâtiments appartenant aux gouvernements, aux municipalités et aux communautés autochtones. 

Pipeline et pétrole 

Le parti a déjà promis d’investir dans des projets d’énergie renouvelable les 500 millions de dollars en recettes anticipées annuellement par l’expansion du pipeline Trans Mountain (acheté par Ottawa au coût de 4,5 milliards de dollars en mai 2018). Le PLC ne compte pas rester propriétaire du pipeline à long terme. 

Immigration  

Si les libéraux considèrent l’immigration comme un enjeu important, ils n’ont pas encore dévoilé leur position sur l’immigration pour la campagne électorale. Le parti a toutefois déjà déclaré que, pour répondre aux pénuries de main-d’œuvre et au vieillissement de la population, le pays accepterait 350 000 immigrants à partir de 2021, soit 29 000 de plus qu’en 2018. 

Emploi 

Les libéraux ont promis lors du budget la création de l’Allocation canadienne pour la formation. L’initiative (1,7 milliard de dollars sur cinq ans et 586 millions de dollars par année par la suite) s’articule autour d’un nouveau crédit d’impôt et d’une prestation de soutien pour les travailleurs désireux de se perfectionner ou de changer de carrière. 

Le PLC a aussi avancé l’idée d’instaurer un programme de revenu minimum garanti. 

Le parti pourrait dévoiler les détails quant au mécanisme de distribution des 3,9 milliards de dollars pour les fermiers assujettis à la gestion de l’offre annoncée dans le budget fédéral. Cette aide indemniserait les producteurs touchés par l’accord avec l’Union européenne (AECG) et le Partenariat transpacifique (PTP). 

Les libéraux offriraient des bourses pouvant aller jusqu’à 50 000 $ à 2000 nouvelles personnes pour démarrer une entreprise. 

Habitation 

Le parti permettrait aux premiers acheteurs ayant un revenu familial de moins de 120 000 $ de confier jusqu’à 10 % de leur hypothèque sans intérêt à la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). De plus, le régime d’accession à la propriété serait bonifié, en faisant passer de 25 000 $ à 35 000 $ par personne la somme maximale qui peut être retirée d’un REER. Les libéraux augmenteraient à 800 000 $ la valeur des maisons admissibles à un programme d’aide pour l’achat d’une propriété dans trois marchés à prix élevés : Toronto, Vancouver et Victoria. 

Pour contrer la spéculation immobilière, le parti s’engage à instaurer une taxe annuelle de 1 % sur les logements inoccupés. 

Les libéraux ont également promis lors du budget 40 milliards de dollars pour construire 100 000 logements « abordables » d’ici 10 ans. 

Famille 

Les libéraux créeraient jusqu’à 250 000 places en service de garde avant et après l’école pour les enfants de moins de 10 ans, dont 10 % seraient réservées aux parents ayant des horaires atypiques. Le parti développerait un système de service de garde pancanadien. 

Le PLC augmenterait le montant attribué au Cadre multilatéral d’apprentissage et de garde des jeunes – qui offre un soutien financier aux provinces – de 535 millions de plus chaque année. Au moins 25 millions de dollars seraient investis pour bonifier les bourses d’études des professionnels de la petite enfance et pour payer une partie de leur formation. 

De plus, le gouvernement fédéral a annoncé une bonification de l’Allocation canadienne pour enfants. Le versement d’une somme non imposable s’élèverait à 6639 $ par enfant de moins de 6 ans et à 5602 $ par enfant de 6 à 17 ans. 

Un gouvernement libéral instaurerait à partir de 2021 un congé familial payé garanti pour les parents qui ne sont pas admissibles à ces prestations ou qui n’en retirent pas suffisamment d’argent. Il offrirait également un congé payé de 15 semaines aux parents adoptifs. 

Les prestations de sécurité de la vieillesse seraient augmentées de 10 % et celles des prestations de survivants du Régime de pension du Canada et du Régime de rentes du Québec, de 25 %. 

Transport 

L’un des objectifs des libéraux en matière de transport est de s’assurer que seulement des véhicules à zéro émission soient vendus au pays dès 2040. Ils proposent une aide pour l’électrification des transports, soit 5000 $ aux acheteurs d’une voiture électrique ou à hydrogène de moins de 45 000 $, ainsi qu’une déduction fiscale pour les entreprises qui opteraient pour ces véhicules. Les libéraux prévoient aussi 130 millions de dollars sur cinq ans pour développer un réseau de stations de recharge partout au pays. 

Santé 

Les engagements en santé du PLC ne sont pas encore connus. Néanmoins, les libéraux ont annoncé lors du budget qu’ils entamaient la création d’un régime national d’assurance médicaments. Ils ont octroyé 35 millions de dollars pour créer un bureau de transition vers l’Agence canadienne des médicaments. 

Politique étrangère  

Le parti a promis de tenir tête à la Chine, mais n’a pas précisé sa stratégie. Les libéraux croient que Canada n’a pas d’autres choix que de renforcer ses liens économiques avec la Chine. 

Les libéraux n’ont pas encore révélé comment ils amélioreront leurs relations avec l’Inde, les États-Unis, l’Arabie saoudite et la Russie. Ils ont dit qu’ils encourageraient les alliés du Canada à maintenir la ligne dure face à Moscou et s’opposeraient au retour de Vladimir Poutine à la table du G7. 

Pour faciliter la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE), les libéraux maintiendraient pour Londres les modalités de l’accord de libre-échange entre le Canada et l’UE.Il semble peu probable que le texte de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) soit ratifié par les États-Unis d’ici les élections fédérales. Les libéraux n’ont pas précisé ce qu’ils feraient si le président Trump retirait les États-Unis de l’ALENA. Ils ont toutefois indiqué qu’ils ne veulent pas rouvrir les négociations. 

Taxes et impôts 

Le parti n’a pas encore dévoilé ses engagements à ce sujet, mais lors du dernier budget, les libéraux ont imposé un plafond annuel de 200 000 $ qui s’applique aux options d’achat pouvant bénéficier d’un traitement fiscal préférentiel. Plus tôt cette année, le parti a également fermé la porte à une déclaration d’impôt unique gérée par Québec. 

Sources: Texte de RADIO-CANADA, Quel parti promet quoi? Comparateur de plateformes électorales, https://ici.radio-canada.ca/info/2019/elections-federales/comparateur-programmes-plateformes-partis-politiques-enjeux/, 22 septembre 2019. 

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